Des gensJeanne BeauregardQuand vient le temps d'établir des modèles féminins pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, on pense immédiatement à Marie-Antoinette Papen, la grande dame de la radio française du Nord de la Saskatchewan. Madame Papen n'a pas été la première femme à œuvrer dans le domaine des communications ; Berthe Baril et Guylaine Gravel l'avaient précédée à CBK, Watrous dans les années 1940. Elle n'a pas non plus été la dernière. Au poste CFRG de Gravelbourg, madame Papen a eu son égale pendant de longues années. Il s'agit de Jeanne Beauregard qui a été à l'emploi du poste de 1956 à 1973. Elle est née le 24 mai 1920, la troisième des onze enfants d'Arthur Beauregard et Bertha Beaubien. Ses parents avaient été parmi les premiers habitants de Gravelbourg, ayant accompagné le groupe venu de Cantal tôt au printemps 1906. Jeanne Beauregard a fait ses études au Collège Thévenet, le couvent des Sœurs de Jésus-Marie à Gravelbourg. Ses études terminées, elle est devenue caissière à la Banque Toronto Dominion en 1942. En 1950, elle a été embauchée par Dumont Lepage ; il sera son patron pour les 22 prochaines années. D'abord, elle a été secrétaire de la Municipalité rurale de Gravelbourg et à la Caisse populaire française de la ville. En 1956, elle a débuté une longue association avec CFRG comme secrétaire, réceptionniste, commis, technicienne et animatrice. Il lui arrivait souvent d'animer l'émission du matin puis de rentrer à nouveau en fin de soirée pour la fermeture de la station. Elle a même assumé le poste de directrice de la station pour quelques mois en 1972 en attendant l'arrivée de Raymond Marcotte. Lorsque CFRG a été vendu à Radio-Canada en 1973, Jeanne Beauregard n'a pas voulu déménager à Regina. Elle est donc passée au service du Collège Mathieu de Gravelbourg comme secrétaire et économe. Pendant plus de vingt ans, elle a consacré sa vie au Collège. Elle y passait de longues heures et elle prenait toujours le temps de parler aux jeunes, que ce soit à la cafétéria ou à la salle du personnel. Même après sa retraite, elle a continué à se dévouer pour le Collège, tant à la bibliothèque qu'aux affaires de l'Amicale. Jeanne Beauregard s'est également impliquée dans les affaires de la communauté francophone de Gravelbourg, que ce soit pour l'ACFC locale, le Centre culturel Maillard ou le diocèse. En guise de reconnaissance pour maintes années de service à la communauté, l'Association communautaire francophone de Gravelbourg a choisi de reconnaître sa contribution en lui remettant, en 1998, un prix hommage. Jeanne Beauregard a toujours vu sa vie avec un bon sens humour. Lors d'une entrevue réalisée en 1987, elle me racontait la fois, en 1952, qu'on lui avait demandé de préparer le punch pour les cérémonies d'ouverture de CFRG. Pour l'occasion, elle avait demandé à ses sœurs de lui prêter main forte. Bien sûr, les filles Beauregard avaient bien siroté le fameux punch pour en assurer la qualité. Comme Marie-Antoinette Papen, Jeanne Beauregard a été une de ces femmes qui s'est totalement dévouée à la cause du français et de la francophonie en Saskatchewan. Comme bien d'autres bénévoles et employés dans nos associations, elle n'a pas vu l'importance d'écrire un livre à propos de ses réalisations. Malgré cela, la communauté fransaskoise se doit de se souvenir de la grande contribution de personnes comme Jeanne Beauregard. |
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