Des gensJ. E. R. LeBlondM. le Dr. J.E.R. LeBlond vient de s'établir à Rosthern et il ouvrira un hôpital privé dans un mois ou deux. M. le Dr. LeBlond qui a fait ses études à l'Université Laval et suivi les cours de perfectionnement à la Clinique Rousseau résidait d'abord à St-Brieux où il fut président du cercle de l'ACFC puis à Melfort. Le Patriote de l'Ouest le 13 janvier 1916 Le docteur J.E.R. LeBlond, comme bien d'autres jeunes médecins francophones de son temps en Saskatchewan, était diplômé de l'Université Laval et c'était probablement suite à une invitation de son ancien recteur à cette université, Mgr O.E. Mathieu, qu'il avait décidé de venir s'établir dans la province. Rappelons que Mgr Mathieu cherchait alors à établir une élite francophone dans la province et qu'il avait beaucoup misé sur des diplômés de l'Université Laval pour former la première vague d'une intelligentsia franco-canadienne en Saskatchewan. Le docteur LeBlond a fait partie de ce groupe et, une fois arrivé en Saskatchewan, il n'a pas tardé à s'impliquer dans les causes françaises. Il est né à Montréal le 11 décembre 1887 et a fait son cours classique au Collège de Nicolet. Il s'est ensuite dirigé vers l'Université Laval où il a obtenu son diplôme en médecine en 1913. Il a terminé ses études en même temps que d'autres grands médecins francophones de la Saskatchewan, soit les docteurs Antoine Soucy, Louis-Émile Belcourt et Laurent Roy. Cette même année, il s'est dirigé vers l'Ouest canadien, s'établissant d'abord à Saint-Brieux, puis ensuite à Melfort. Il serait resté seulement deux ans dans cette région, mais comme membre de l'élite francophone de Mgr Mathieu, il s'est impliqué dans les causes françaises à Saint-Brieux, ayant été le premier président du cercle local de l'ACFC. En janvier 1916, le docteur LeBlond a quitté la région de Melfort pour s'établir définitivement à Rosthern, quelques kilomètres au sud de Duck Lake. Cette communauté grandissante venait de perdre un de ses trois médecins alors que le docteur Robert Lyle Hutton s'était enrôlé dans l'armée canadienne et était parti pour les champs de bataille outremer. Étant amateur de la scène théâtrale plutôt que celle de la politique, le docteur LeBlond a souvent fait partie des productions dramatiques dans la région de Rosthern. Le docteur William SIebert raconte, dans Old and New Furrows, The Story of Rosthern, l'histoire suivante au sujet de notre grand comédien. «À une occasion, alors que le docteur LeBlond jouait dans une production amateur locale, il a eu le malheur de perdre son dentier. La prothèse dentaire s'est échappé de sa bouche avec une certaine vitesse, a glissé à travers la scène et est venue s'arrêter dans le tuyau pour les lumières de la scène. Sans hésitation, le docteur a traversé la scène, a retrouvé son dentier et, tournant le dos au public, l'a replacé dans sa bouche, sans avoir manqué une seule réplique.»(1) Le docteur LeBlond était père de quatre enfants: Louis, Marguerite, Rupert et Agnès. Rupert a suivi dans les pas de son père et est devenu médecin. Il a établi ses bureaux à Regina et son nom figure encore dans l'annuaire téléphonique de la capitale. Agnès est devenue infirmière. Il ne semble pas que le docteur LeBlond ait fondé un hôpital privé à Rosthern. Il a toutefois été impliqué dans l'établissement de l'hôpital St. John's par les Soeurs Grises de Nicolet (Québec) en 1927. Cet hôpital a dû fermer ses portes en 1938 à cause de la grande pauvreté engendrée par la grande dépression. Les Soeurs Grises avaient déjà quitté le village vers 1935. Elles avaient été remplacées par les Soeurs Franciscaines de Humboldt. Comme les Soeurs Grises, le docteur LeBlond n'en pouvait plus de ne pas se faire payer et il a déménagé à Prince Albert en 1937. Le docteur J.E.R. LeBlond a été membre des Chevaliers de Colomb de Rosthern et il a aussi été impliqué dans les affaires de l'église catholique de son village d'adoption. À Prince Albert, il a établi une nouvelle pratique, mais il a dû abandonner la médecine en 1946 pour cause de maladie. Il est décédé dans un hôpital de Regina le 17 décembre 1946. (1) Rosthern Historical Society, Old and New Furrows, The Story of Rosthern, Rosthern: Rosthern Historical Society, 1977, p. 179. (Traduction) Source Rosthern Historical Society, Old and New Furrows, The Story of Rosthern, Rosthern: Rosthern Historical Society, 1977. |
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