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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 3 numéro 2

Hoey, Saskatchewan 1915-1938

par Jean-Am�d�e Motut
Vol.3 - No.2, janvier 1993
par Jean-Am�d�e Motut

Si je prends le temps de glaner les souvenirs de mon p�re, c'est un peu pour aider les Fransaskois qui, comme Laurier Gareau, s'int�ressent � conserver quelques pages de notre pass�.

Le nom de ce petit village si actif autrefois, n'a plus rien du village qu'il fut � une certaine �poque. J'y suis retourn� � quelques reprises, sans doute par nostalgie, et je n'y ai retrouv� que quelques vestiges d'antan... comme la maison qui fut la n�tre pendant plus de vingt ans. Le coeur m�me de ce petit village a cess� de battre vers la fin de la seconde guerre mondiale alors que beaucoup des habitants du d�but avaient quitt� l'endroit surtout � cause de la grande D�pression des ann�es 30.

Les deux grands magasins au centre du village, les deux grands garages, le restaurant chinois, la forge, la grande �curie, la cour-�-bois, l'�cole, la salle qui servait de chapelle, la gare, la banque,les silos (�l�vateurs), la boucherie, la centrale du t�l�phone, plusieurs petites maisons de particuliers ...tout cela s'est envol� avec le temps, ainsi que les personnes qui les habitaient.

Il reste n�anmoins, quelques souvenirs de ce pass� qui remonte aux ann�es 20 et 30. La maison qui fut la n�tre construite en 1918, tient encore debout. Celles du docteur Moreau, de Roch Lefebvre, de W.A.Boucher, de Lucien Mareschal ainsi que le second h�tel du village diminu� de moiti�... sont toujours l�. Bien entendu d'autres maisons sont venues s'ajouter plus tard et le village existe toujours, Dieu merci, mais combien parmi ses habitants se souviennent encore de son histoire et de ceux qui ont rendu leur village prosp�re � une certaine �poque?

Il y a peut-�tre encore parmi les nouveaux habitants de Hoey, des personnes int�ress�es � en conna�tre son histoire. Quand et pourquoi at-il �t� �tabli? Pourquoi le nom de Hoey? Qui habitait le village au d�but? Que faisaient ces gens?

La meilleure fa�on de rappeler ces souvenirs, c'est de laisser parler le journal de mon p�re qui pendant 23 ans a vu �voluer le village et ses alentours, � partir du tout d�but.

Roger Motut


Extrait des m�moires de Jean-Am�d�e Motut
En 1915, Hoey �tait situ� sur la lignE du �Grand Trunk Railway� (le Granc Tronc). D'apr�s le trac� de la ligne de c chemin de fer, le village n'aurait jamai d� exister. Dom r�my devait �tre � dew milles plus au nord que son site actuel, la jonction des routes de la ferme d'Alber Kush. Le S�nateur Davis de PrincE Albert avait obtenu la concession de �townsites� le long de la voie ferr�e et n pouvant s'entendre avec un nomm� Duval et sans doute avec Kush et Marsolliers pour le prix du terrain, il acheta le site actuel du village de Domr�my � deux milles plus au sud.

Comme � ce moment-l�, Davis ne pouvait rien faire de Saint-Louis situ� � l'ouest du village actuel, � environ un mille et demi, il obtint le site de la gare de Hoey en achetant le carreau de terre de Willie Garson pour y installer le futur village. Plus tard, j'ai achet� du S�nateur t les 18 acres de terrain qui restaient de ce carreau, du c�t� est des �l�vateurs. Il faut dire qu'avant la construction de ce village et avant qu'il ait un nom, les gens de l'endroit disaient: sur la 12 pour Hoey t et sur la 17 pour Domr�my.( Sections 12 et 17).

Debout: MM. T.O. Davis et McKay. Assis: MM. Devlin et J. Stauffer
Debout: MM. T.O. Davis et McKay. Assis: MM. Devlin et J. Stauffer en 1905.
Photo: Archives de la Saskatchewan

Le premier nom mentionn� pour l'endroit futGarson, mais Garson existait d�j� quelque part en Saskatchewan et le nom fut rejet�. Le nom de Miteau avait �t� sugg�r�, mais comme Miteau �tait lib�ral et la Compagnie, conservatrice, ce nom subit le m�me sort. Le village enfin, fut nomm� Hoey d'apr�s deux des pionniers de l'endroit: West et Gibson Hoey. Le S�nateur Davis accepta ce nom.

Il fit donc construire � ses frais, l'h�tel qui prit feu en 1923 et qui fut compl�tement d�truit, un magasin g�n�ral juste � c�t� de cet h�tel pris en main par Kendy et Goal, deux Hongrois, tandis que l'h�tel �tait dirig� par W.W.Rutan. Le S�nateur ajouta un magasin defer (quincaillerie) en face de l'h�tel plus une b�tisse occup�e par un nomm� Sinclair, charpentier. Plus tard, cette b�tisse allait devenir le magasin de Jos Neault. Elle se trouvait de l'autre c�t� de la rue et en biais du premier magasin g�n�ral le �Royal Mercantile.� Enfin, le S�nateur avait aussi fait construire d'autres b�timents, dont la forge et quelques petite maisons pour loger les ouvriers. Ces maisons pass�rent au feu plus tard.

Lorsque le 15 ao�t 1915 j'arrivai � Hoey, trois des ouvriers �taient encore l�: Paterson, Hutchison et Sinclair. Ils quitt�rent d�finitivement l'endroit en 1916. Roland Frigon, un pionnier, avait fait construire une grande �curie � c�t� de la forge et logeait dans un petit chantier tout
Le village de Hoey
Le village de Hoey, vers 1925.
Photo: Roger Motut

pr�s. La forge, construite par Davis, �tait occup�e � mon arriv�e par un nomm� Cook, M�tis de langue anglaise, qui n'avait de forgeron que le nom. Voil� pourquoi Davis vint me chercher �Wakaw o� je travaillais pour Bruno Baribeau, pour remplacer Cook. Ce Cook avait une maison au coin sud-ouest du village qui fut d�m�nag�e plus tard en face de la maison qui devint celle des instituteurs et qui appartenait � un nomm� J.B.Frame. La cour-a-bois, aussi la propri�t� de Davis,fut achet�e par un nomm� McDermit de Prince Albert et g�r�e par un nomm� Lacroix. En 1917, la g�rance passa � W.A. (Boss) Boucher. Le bureau de poste �tait dans le magasin de Kendy et Goal.

En 1915, Achille Roberge acheta la maison o� logeait Sinclair et en fit un magasin g�n�ral. Ce Roberge �tait l'oncle des Roberge de Hoey qui habitaient le �homestead� d'Ovila Baribeau � l'est du village. Il vendit ce magasin � Jos Neault.

Apr�s avoir vendu le magasin, Roberge construisit un garage qui plus tard fut transform� en restaurant chinois. A ce moment-l�, Roberge �tait associ� � Pierre Legault et les deux propri�taires dispos�rent du garage en le vendant � un nomm� Teel, qui lui, le vendit aux Chinois. Ces Chinois ont fait partie de Hoey pendant plusieurs ann�es. Ils s'appelaient Sam Wong et son fils Frank. Il y avait aussi un oncle nomm� Tom ainsi qu'un quatri�me que les gens du village appelaient McKintosh, faute de conna�tre son vrai nom.

Apr�s la destruction du premier h�tel en 1923, Achille Roberge construisit l'h�tel actuel en y ajoutant une salle de danse et un jeu de quilles. Albert Labont�, barbier, avait occup� une partie du premier h�tel g�r� par W.W. Rutan. Apr�s le feu, sur l'emplacement de l'h�tel, il se fit construire une grande salle de billards ainsi que ses appartements au bout nord de cette b�tisse. Albert Labont� avait �pous� une demoiselle Houle de Bellevue. Pendant un certain temps, apr�s le d�part de W.Rutan, Alphonse Georgeteutsoin de l'h�tel ainsi que de la quincaillerie. Celle-ci fut achet�e par G�d�on Poulin avec l'aide financi�re de Roch Lefebvre et de Louis Savidan. Poulin ne resta que quelques ann�es � Hoey et Louis Savidan, sans doute gr�ce � des arrangements avec Roch Lefebvre en devint le propri�taire. Il vendit le magasin de fer � un nomm� A.Trottier quelques ann�es plus tard.

Le magasin de Davis, g�r� par Kendy et Goal passa aux mains d'un nomm� George Russel de Prince Albert et L�on Baudais devint le g�rant. Baudais et sa famille habitaient en haut du magasin o� il y avait deux logements. Plus tard, le contenu du magasin fut vendu au docteur Moreau et � W.A.Boucher. Au d�part de L�on Baudais, Ovila Baribeau en devint le a�rant. Lui aussi habita le logement lib�r� par Baudais en haut du magasin. Au d�but, W.A.Boucher habita l'autre logement puis, apr�s a construction de sa maison, il y fut remplac� par Henri Begrand et sa jeune �pouse.

En 1918, je fis construire une maison � c�t� du Royal Mercantile et le Bureau de Poste y fut transf�r�. Je m'en occupai pendant plus de 16 ans. Vers 1917, un nomm� Lavertu, boucher, se fit construire une maison en briques, � c�t� de la mienne du c�t� est. Cette maison fut occup�e plus tard parAuguste Joubert, ooucher, ainsi que par A. Paradis et un M.Briscoe, bouchers �galement.

Vers 1916, la Municipalit� de SaintLouis fit �riger le b�timent qui �tait toujours l� � mon d�part de Hoey en 1938. M.Louis Schmidt de Saint-Louis niin secr�taire de Louis Riel au Manitoba, fut le premier secr�taire de la Municipalit�. Avant cela, le Conseil Municipal se r�unissait chez Willie Garson un peu au sud du village actuel. Roland Frigon qui venait de se marier, se fit construire une jolie maison occup�e � notre d�part par le docteur Moreau et sa famille. Avant d'habiter cette maison et � partir de 1918, le docteur et sa jeune famille habitaient le premier h�tel o� il avait ses appartements. Vers la m�me �poque et avant le feu, Hoey avait eu une gare pour remplacer le wagon de chemin defer qui �tait l� � mon arriv�e. Un M.Lavergne en fut le premier chef de gare jusqu'� son d�part du village et il y fut remplac� parArchie Dubord. Ce M. Lavergne rempla�a W.A.Boucher comme maire de la Municipalit� lors d'une absence de W.A.Boucher, caus�e par la maladie.

Plus � l'ouest de la maison du docteur Moreau, et de l'autre c�t� de la rue, un nomm� Laplante, foreur de puits, construisit une maison qui quelques ann�es plus tard, allait devenir La Banque Canadienne Nationale, en remplacement de La Banque d'Hochelaga dont les bureaux se trouvaient �galement dans le premier h�tel. La maison de Laplante avait �t� construite sur un chantier qu'habitait Alexis Dumont, le neveu de Gabriel Dumont le fameux capitaine de Louis Riel. Un charpentier du nom de Lockhart habitait une petite maison � l'ouest de la Banque ...cette maison passa au feu. Il en construisit une autre sur le m�me emplacement et celle-ci aussi, passa au feu. Il y avait du m�me c�t� de la rue, une maison appartenant � Willie Garson, l'ancienne maison de Cook. Cette maison fut occup�e pendant quelque temps par la veuve de Maxime L�pine dont le gendre, Pilon s'�taitfait construire lui aussi en face de la grande Salle pr�s de la terre de L�on M�nage. Fritz Engels, beau-fr�re de Henri Begrand habita l'ancienne maison de Cook. La derni�re maison du m�me c�t� de la rue construite par Hutchison, fut habit�e � tour de r�le par Charles Beauchemin, Ovila Baribeau, Louis Boileau et par le p�re de Henri Beg rand. D'autres personnes y habit�rent dont Madame Dupeu ainsi que Th�o Lavigne et Belair, c�libataires.

Au sud de la rue principale, du c�t� o� habitait le docteur Moreau, il y avait deux lots vides. Plus � l'ouest de ces lots, Roch Lefebvre s'�tait fait construire une grande maison et une �table. Apr�s les d�c�s de Roch et de son �pouse, leurs filles C�cile et Marie y habit�rent ainsi que leur fils, Charles, �tudiant en m�decine. Plus tard, Charles �pousa Frances Moreau, la fille du docteur Moreau. Pendant la crise, le jeune couple habita Domr�my pendant quelque temps, o� Charles pratiqua la m�decine. La maison des Lefebvre fut habit�e plus tard par Louis Boileau, secr�taire de la Municipalit� et ensuite secr�taire du Saskatchewan Wheat Pool. Quelques ann�es apr�s notre d�part, la maison devint la propri�t� de Madame Macleod de Saint-Louis et de son gendre, Ars�ne Benoit, acheteur de grain.

Plus l'ouest lc maison des instituteurs construite vers 1921 ou 1922 par J.B.Frame. (Messieurs Louis Charbonneau, Rosaire Gagn�, Antonio de Margerie, Germain Roy ainsi que Mesdemoiselles Bibianne Richard, Blanche Schiller, Ninettede Margerie, etc... y habit�rent pendant leurs ann�es d'enseignement � Hoey.) La maison � c�t�, sur le lot � l'ouest fut la n�tre pendant trois ans. C'est l� que Roger est n�. Elle fut occup�e ensuite par Lucien Mareschal qui construisit sa grande maison sur le terrain c�t� ouest. Lorsque Mareschal quitta Hoey o� il avait �t� secr�taire de la Municipalit� pendant quelques ann�es, sa maison fut occup�e par Michel Hall�, g�rant de la banque et ensuite, achet�e par Henri Begrand.

Sur la rue au nord de la rue principale se trouvaient la forge et la grande �curie. W.A.Boucher s'y fit construire une belle maison en 1922. A ce moment-l�, c'�tait la maison la plus � l'ouest de la rue. Vers 1924, Alfred Belhumeur, acheteur de grain pour le quatri�me �l�vateur du village, fit construire sa petite maison sur la m�me rue � c�t� de celle de Louis Savidan, au nord de la cour-�-bois. Apr�s son mariage � Gilberte, Th�o Lavigne construisit sa maison sur le coin de cette rue et de la rue transversale o� Joseph Bedon, agent de machines agricoles avait fait monter un grand hangar et le petit chalet qui lui servait de bureau, en face de la cour-a-bois, c�t� est.

Au sud-est, le long de la route qui menait vers chez L�on M�nage, route qui plus tard devint la grand'route num�ro 2, Rapha�l Neefs fit transporter une �curie de derri�re l'h�tel et se servant de cette charpente en ogive, transforma le tout en une jolie maison. Cette maison fut occup�e par Ovila Baribeau lorsqu'il arriva comme acheteur de grain pour le nouvel �l�vateur de Hoey, num�ro 2, en provenance de Domr�my o� il avait acquis son �xp�rience. Il fut remplac� comme acheteur de grain parl.Caldwell et plus tard par Ars�ne Benoit.

Vers la m�me �poque, la �Saskatchewan Farmers' Cooperative Association� �rigea l'�l�vateur qui deviendrait

Roch Lefebvre avec sa famille et Mlle Chevalier de St-Brieux
Roch Lefebvre avec sa famille et Mlle Chevalier de St-Brieux, debout à droite.
Photo: Roger Motut

le �Saskatchewan Wheat Pool.� Comme g�rants de langue fran�aise, il y e�t un nomm� St-Denis et un nomm� Perret de Duck Lake, tous les deux parents de W.A.Boucher. Le dernier �l�vateur construit � Hoey n'e�t qu'un seul g�rant pendant toutes nos ann�es � Hoey: Alfred Belhumeur.

En 1921, Henri Begrand se fit construire un grand garage en face du magasin g�r� par Kendy et Goal dans ce tempsl�. lldevint l'agent du McKormickDeering et de la compagnie d'huile, British American. Il faudrait aussi mentionner que Jos Neault habitait le logement en hautde son magasin...et lorsque Cloutier acheta le magasin, il y habita lui aussi avec sa famille.

D'autres b�timents furent ajout�s plus tard, entre autres, la grande salle qui servait de centre culturel et de chapelle le dimanche. Elle avait �t� construite par les gens de Hoey pour desservir une soixantaine de familles �loign�es dans ce temps-l�, de leur paroisse de SaintLouis. Chacun avait achet� des parts et la salle fut d�molie sans consulter ses propri�taires ! La plupart d'entre eux avaient quitt� Hoey (ou ce monde) depuis longtemps.

La premi�re �cole fut construite en 1921 tout � fait � l'ouest de la rue principale. Deux ans plus tard, il fallut y ajouter un second �tage pour loger le nombre toujours grandisssant d'enfants. En attendant d'avoir une �cole, les classes se donnaient dans l'ancien h�tel dans ce qui devait �tre le Barde cet h�tel. C'est l� que Gilberte a commenc� ses classes.

Avec l'arriv�e du t�l�phone, la centrale du t�l�phone �tait log�e dans une petite maison entre le magasin de fer et la maison du docteur Moreau. Deux soeurs Boucher s'en occupaient. Elles furent remplac�es par Madame No� Bernier pendant quelque temps. Entre la maison du docteur Moreau et celle de Roch Lefebvre, un M.King, acheteur de grain, se fit construire une maison. Alphonse Georget avait lui aussi une maison �

Le premier ministre Mackenzie King parlant aux gens
Le premier ministre Mackenzie King parlant aux gens devant la chapelle de Hoey en 1926.
Photo: Roger Motut

deux lots du nouvel h�tel, c�t� est. Derri�re chez lui et pr�s de la maison de Rapha�l Neefs, M.Miteau construisit une petite r�sidence.

Les terres et leurs occupants vers 1915 et apr�s
Au nord du village et un peu � l'ouest, il y avait la demi-section de West Hoey. Plus au nord, Musher habitait sur une terre occup�e plus tard par les Belhumeur et qui appartenait au S�nateur Davis de Prince Albert. Au nord et � l'est de Musher, vivaient les Klyne. Toujours plus � l'est, c'�tait les Boyer dont le fils Pierre habitait la terre au moment de notre d�part. (Plus tard, il est venu habiter au village dans l'ancienne maison de W.A.Boucher.) � l'est du village et en face, il y avait la terre d'un nomm� Arcand qui la vendit � Michel Garneau, oncle de Madame Thomas Lefaivre. Il la vendit � Ad�lard Houle.

Sur la route de l'est et au nord, George Yund avait une terre qu'il vendit � Alfred Doucette de Prud'homme. Plus tard, cette terre devint la propri�t� de Samuel Chicoine. Plus loin vers l'est, � la crois�e des chemins qui montent vers l'�cole Glendale, Rapha�l Neefs �tait propri�taire d'une terre qu'il �changea avec Achille Roberge pour le nouvel h�tel de Hoey. Achille Roberge vendit cette terre � un nomm� Lafreni�re, beau-fr�re des Trottier. Plus tard, cette terre passa aux mains des Geddes. Plus � l'est encore � quatre milles de Hoey, �tait situ� le �homestead� d'Ovila Baribeau oui le loua aux Roberae. les neveux d'Achille. Au nord de Baribeau, vivait Jules Saint-Arnaud, son beau-fr�re, qui �tait encore l� en 1961.

En revenant sur le chemin de l'�cole Glendale, au nord de la terre de Neefs, il y avait celle de John Young qui vendit cette terre � Lavergne, le chef de gare de Hoey. A son d�part de Hoey, cette terre fut achet�e par Jules Saint-Arnaud. Tout pr�s de l'�cole Glendale habitaient les Viala. �douard vendit sa terre � Albert Joubert vers 1940.

Vers l'ouest maintenant. En suivant la ligne au nord de chez West Hoey, une terre inoccup�e appartenait � un nomm� Godard de Saint-Louis, le plus ancien pionnier venu de France dans la r�gion. Godard vendit sa terre au p�re Boscher. Plus � l'ouest, il y avait le �homestead� des Pellessier, qui appartenait � son oncle, le P�re Gabillon, o.m.i. Cette terre passa au p�re Boscher. (J'emploie le mot �p�re� pour indiquer le plus ancien de la famille). Plus � l'ouest, au sud du chemin il y avait la terre de Fernand Begrand qui l'avait toujours lors de notre d�part. Toujours plus � l'ouest et sur le m�me chemin au sud, c'�tait la terre du p�re Begrand, une demi-section. Ce chemin faisait la division des terres de rivi�re, toutes en longueur. Quand le p�re Begrand est d�c�d�, ces terres pass�rent � sa fille Jeanne. Plus loin habitaient les Magnin: le fils Emile occupait toujours la terre en 1938.

Directement � l'ouest du village, les terres �taient presque toutes en friche. Il fallait faire quatre milles pour arriver chez J.B.Frame. Frame fut remplac� par Ben Veale et lui, vendit sa terre � John Braid. Plus tard, John Braid vendit sa terre � Savidan et vint finir ses jours � Mission en Colombie Britannique avec son �pouse.

Un peu au sud-ouest, � deux milles de Hoey, habitait Gibson Hoey, l'un des vieux pionniers. Pendant les ann�es 30, il vendit sa terre � un D�tilleux de Vonda. Au sud de Gibson Hoey, il y avait les Williams arriv�s en 1915.(Notre demisection longeait ces deux terres � l'ouest). Sur la route de Bellevue, � l'ouest de Williams habitait le vieux Pettit. Son fils Walter h�rita de la terre. Eux aussi sont arriv�s en 1915. � l'ouest des Pettit se trouvait l'�cole Argonne...et plus loin, Joseph Jobin...et plus loin encore, le vieux Morrison. Au sud de l'�cole Argonne, � un mille, c'�tait la terre de Sammy MacDougal, M�tis d'origine �cossaise qui parlait toujours le fran�ais et qui �tait venu du Manitoba. Lorsque Sam d�c�da, sa terre passa � son gendre, un nomm� Potter, puis elle passa � A.Grimard. A l'est de cette terre se trouvait la terre des Guigon.

Reste le sud de Hoey. Au sud-ouest de la Section 12 habitait le p�re Willie Garson, vieil �cossais qui avait �pous� une Indienne, soi-disant fille de Chef. Garson aurait �t� commis pour la Baie d'Hudson dans un poste de traite du Nord. Sur la m�me ligne, mais plus au sud, il y avait Xavier Baribeau, p�re d'Ovila, Bruno, Charles, Alcide, Mme Saint-Arnaud, etc... Ils �taient tous cousins des Baribeau de Domr�my et les fr�res �taient venus dans l'ouest de la r�gion de Batiscan. Le p�re Baribeau est d�c�d� � l'�ge de 91 ou 92 ans vers 1945. A un mille au sud, nous trouvons Constant Trumier dont le fils Pierre prit la terre plus tard.

Sur la ligne de l'est et au sud de Hoey, habitait un Rabut. Je ne sais pas qui a cette terre aujourd'hui, peut-�tre son fils Pierre? En allant toujours vers le sud, nous trouvons la terre qui appartenait � Roland Frigon. Il la vendit aux Goddue qui eux, plus tard la pass�rent � leur gendre, Lepage. Sur la ligne mais plus � l'est, sur ce qu'on appelait le chemin de Domr�my, � deux milles de Hoey habitait le p�re Achille Godin d�c�d� lui aussi dans ses 90 ans. A l'est de Godin, vivait Bruno Vall�e dont la terre passa � un neveu. A cinq milles de Hoey, toujours sur cette ligne allant vers l'est,il
y avait le p�re Auguste Joubert et plus au nord, la terre de son fr�re Gustave. Toujours plus � l'est, c'�tait les Barre dont le gendre Hamoline prit la terre plus tard.

Voil� � peu pr�s les fermiers qui habitaient le district de Hoey en 1915 ainsi que quelques-uns de ceux qui les suivirent.

Le premier fermier de langue fran�aise � venir s'�tablir tout pr�s de Hoey apr�s 1915, �taitThomas Lefaivre arriv� en 1916. II prit la demi-section � l'ouest de celle de West Hoey. Ensuite en 1917, vinrent Michel Garneau et Octave Parent dont les terres touchaient le village au nord et � l'est. Frank Doucette fut succ�d� par Samuel Chicoine et les Roberge, neveux d'Achille vinrent ensuite. Jos Roberge, de retour de la guerre de 191418, prit le carreau de la Section d'�cole un peu au sud et � l'ouest du village, en 1920. Vers 1917 arriv�rent Donat Ladouceur, Laberge, L�o English et les Trottier.( Alidor et Jimmy vers l'�cole Glendale) et Donat et son p�re prirent un carreau de terre en face de celui du p�re L�on M�nage. Les Turcotte de Dma, vendirent leurterre�Emile Dupuis� l'est des Laberge et des Chicoine. Compagnon qui �tait � Hoey en 1915, vendit sa terre � Ovide Desautels. Albert Joubert, fils d'Auguste, avait un carreau de terre au nord-est de Hoey. Un Grimard de Prud'homme avait aussi un carreau dans le m�me coin qu'il vendit � Albert Joubert, ce qui fit sa demi-section. L�on M�nage arriv� en 1916, prit la terre du P�re Barbier, cur� de Domr�my, au sud et touchant le village.

Une vente de tracteurs
Une vente de tracteurs en 1928 par J.A. Motut à Hoey. La gare et deux élévateurs à grain au fond.
Photo: Roger Motut


Apr�s la guerre de 1914-18, vinrent les Toullelan, les Potter et George Ashby. Sur la Section de Tom Young, beau-fr�re des Hoey, vinrent Arthur L�pine, Charles Pilon, Jos Tournier et son fr�re Louis qui s'installa un peu plus au sud mais voisin de Hupolite Guigon. Albert Dupuis, fr�re d'�mile, acheta la terre au sud de celle de L�on M�nage et de Willie Garson. Jos Tourniervendit � Arthur Dupuis (fr�re d'�mile et d'Albert) et prit la demi-section de Roland Frigon, au nord de Walter Pettit. Les Papen arriv�rent parmi les derniers. Jean Papen avait pris une terre avec son beau-fr�re � l'ouest et au nord de celle de Jack Potter. Son beau-fr�re retourna en Belgique. Plus tard, Robert Vallet acheta une terre voisine de celles de Papen et de Fernand Begrand. Le docteur Moreau acheta une terre � l'est et au nord, voisine de celle d'Ovila Desautels. Plus tard, vers les ann�es 1928-29, les Richard, les Vandals, Jackman et Lefran�ois achet�rent des terres � l'ouest du village.

Parmi les vieux pionniers venus de France, il faut aussi mentionner la famille Branger. Baptiste, l'a�n�,et son fr�re Calixte. Le p�re Branger �tait Breton et d�c�da � Saint-Louis. C'�tait un homme des plus consid�r�s. J'allais oublier mon vieux p�re Perrinet d�c�d� � l'�ge de 81 ans et qui �tait notre ancien voisin de �homestead� � Margo, Saskatchewan. Il vint nous voir � Hoey et j'ai pu lui faire acheter la demi-section d'Eug�ne Baril qui venait tout juste de la d�fricher. Un autre vieux pionnier � ne pas oublier �tait le p�re Pannetier, beau-fr�re de Baptiste Branger et du vieux Poitevin. Il d�c�da � l'�ge de 90 ans. Un autre ancien r�sidant de Hoey �tait Eli Godbout. Il vint � Hoey vers 1920 apr�s avoir vendu son �homestead� au sud de Domr�my.

La plupart des vieux pionniers de la r�gion, sauf pour les M�tis de langue anglaise et fran�aise, arriv�s plus t�t, sont arriv�s y prendre des concessions entre 1890 et 1900. Pour autant que ma m�moire me soit fid�le, les Canadiensfran�ais et les Fran�ais arriv�s � Hoey et dans la r�gion se r�partissent comme suit:

Les Canadiens-fran�ais.
Les Baribeau, Roland Frigon, Achille Godin, Bruno Vall�e, Abel, Octave Parent, les Trottier, Donat Ladouceur, Ad�lard Houle, Michel Garneau, Thomas Lefaivre, Roch Lefebvre, Eli Godbout, Albert Labont�, Michel Hall�, G�d�on Poulin, les Roberge (deux familles) Lepage, Goddue, L�o English, Ovide Desautels, les Laberge, Samuel Chicoine, Doucette, Lavergne, SaintArnaud. D'autres tels le docteur Moreau, les Dupuis, Lavertu ainsi que plusieurs personnes que vous avez connues sont arriv�s plus tard.

Les Fran�ais
De 111e-et-Vilaine et de Mayenne, les Branger, Daniel, Georget, Agn�s, Marsollier, Barre, Perrinet, Cochet, Doder�, Rabut, Baudais. Du Massif Central, (Auvergne Loz�re, etc.,) les Boyer, Viala, Vey et Tessier. De la Vend�e: les Guillet et les Joubert. Du Poitou: Godard, Compagnon et Pannetier. Du Jura, du Doubs et de la Savoie: les Blondeau, Guigon, Tournier et Magnin. Comme Bretons de langue bretonne: les Savidan, les Toullelan. Les Parisiens: Lucien Mareschal et le p�re Renne. Notre famille est de la Charente.

Les Belges
Les familles Miteau, Begrand, Neefs et Papen

Les M�tis de langue fran�aise
Les Boucher, Champagne, Pilon, L�pine... mais de nombreuses autres familles �tablies � Saint-Louis sur les lots de rivi�re.

Je dois ajouter qu'il y a eu de nombreuses autres personnes de langue fran�aise qui sont pass�es par Hoey, dont les enseignants Louis Charbonneau, Brunelle, Rosaire Gagn�, Antonio de Margerie, Germain Roy et leurs �pouses et familles. Mesdemoiselles Bibianne Richard, Blanche Schiller, Lalibert�, Regnier, Gauthier, de Margerie, ainsi que d'autres dont j'ai parl� ailleurs. Il y avait aussi les employ�s de la banque: Forest, Hall�, Landry, Langevin, Rivest, Migneault, etc... Il y a eu les Neault, les Cloutier, Boileau, les Bernier, Lavigne, Labrie, Armand Lefebvre (cordonnier), les Lefran�ois et combien d'autres encore.

Quelques-unes de ces familles ont

Jean-Amédée Motut
Jean-Amédée Motut sur son invention pour couper des arbres.
Photo: Roger Motut

pu survivre � la crise et leurs descendants sont toujours l�. Hoey, lui, s'est vid� pendant la D�pression. Les familles se sont dispers�es soit dans l'Est ou dans les provinces voisines ou dans les villes de Prince Albert, de Saskatoon et de Regina.

Tous ces gens ont enrichi notre petit patrimoine. Chacun � sa fa�on a aid� � rendre prosp�re notre petite communaut�.

(Jean-Am�d�e Motut

Jean-Am�d�e Motut est n� le 14 d�cembre 1882 dans une commune de Charente, France. Tr�s jeune, il est plac� comme apprenti chez un forgeron. En avril 1907, ii �pouse Aux Goret. � cette �poque, un de ses clients conna�t plusieurs Fran�ais �tablis dans la r�gion de Domr�my et Bonne Madone. En 1912, Jean-Am�d�e et son �pouse quittent la France pour le Canada. Il obtient un homestead � Margo, Manitoba, mais deux ans plus tard il reprend le travail de forgeron � Wakaw, Saskatchewan. En 1915, le s�nateur Davis lui offre une forge d�j� �tablie � Hoey. En 1938, il quitte Hoey pour se rendre en Colombie-Britannique. Il est d�c�d� � Mission, Colombie-Britannique le 23 janvier 1968.)






 
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