Des gensHenri PoulinLe folklore, il faut l'admettre, ce n'est pas sérieux. Même le Petit Robert nous dit que le folklore c'est l'aspect pittoresque, mais sans importance, ou sans signification profonde de nos vies. Toutefois, le folklore c'est la science de nos traditions et de l'usage des arts populaires par la société. C'est le fondement même de notre culture. Pourquoi, alors, le folklore revêt-il si peu d'importance pour les chefs de la communauté fransaskoise et nos gouvernements ? Henri Poulin est un de ceux qui se bat depuis belle lurette pour développer une appréciation du folklore canadien-français. Il est né à Eastend en 1921, le fils de Napoléon et d'Yvonne Poulin. À l'âge de sept ans, sa famille est déménagé à Zenon Park où il habite depuis. La musique, les vieilles chansons et les histoires d'antan ont fait partie de la jeunesse d'Henri Poulin. À l'âge de 16 ans, il a découvert la guitare et bientôt il était invité, avec son frère Léo, à jouer pour des noces dans la région. Comme jeune homme, et même après son mariage en 1945 à Juliette St-Amand et la naissance de ses premiers enfants, Henri Poulin a passé les longs hivers dans des camps de bûcherons du nord-est de la province. C'était un refuge pour de vieux raconteurs et chansonniers et Henri Poulin a ajouté à son vaste répertoire de vieilles chansons françaises, de légendes et d'histoires un peu grivoises. Lorsque ses plus vieux étaient d'âge scolaire, il a abandonné la vie de bûcheron. Il s'est installé définitivement à la ferme, a augmenté son troupeau de bétail et a acheté d'autres terres. Mais la musique et le folklore étaient bien ancrés dans sa vie et il adorait chaque occasion qu'il avait de sortir sa guitare et de chanter quelques petites chansons… pour la famille… pour les amis. Comme tant d'autres de son âge, il s'est impliqué activement dans les affaires de son village et de sa paroisse. Il est Chevalier de Colomb depuis 1947 et a été syndic de la paroisse. Puisque le folklore l'intéresse grandement, il a été membre de la chorale Echo de Zenon Park et, pendant plusieurs années, il a été membre d'un groupe de danses carrées. Henri Poulin s'est aussi implique au niveau provincial. En 1974, il était parmi les fondateurs de la Commission culturelle fransaskoise ; il est devenu président de cet organisme en 1979. Étant un passionné de l'histoire et du folklore, il a été un des membres fondateurs de la Société historique de la Saskatchewan en 1978 et a siégé comme membre du Conseil d'administration de cet organisme à plusieurs reprises. Enfin, il est devenu un des membres les plus actifs de la Fédération des aînés fransaskois. La Fédération lui a permeis de s'adonner à sa passion qui est la chanson ; il a souvent été l'artiste invité à l'assemblée annuelle de la FAF et il a longtemps été l'inspiration derrière la Folie des aînés qui se déroule chaque année dans le cadre de la Fête fransaskoise. Dans le but de sauvegarder des éléments du folklore fransaskois, Henri Poulin a voyagé à diverses communautés fransaskoises au fil des années avec une enregistreuse pour y capter les souvenirs, les chansons et les histoires des aînés, avant que ce folklore ne soit perdu à jamais. Toutefois, il n'a jamais réussi à intéresser la communauté fransaskoise dans la valeur de cette collection. Et, puisque le leadership fransaskois est de l'opinion que le folklore, ce n'est pas sérieux, il est fort probable que sa collection quittera la province pour reposer dans un fonds d'archives au Québec ou en Ontario. Ce serait dommage ! |
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