Revue historique: volume 6 numéro 3Funérailles de M. labbé Dominique Duga, décédé accidentellement le 4 novembreUne page d'histoire par Laurier Gareau Vol. 6 - no 3, février 1996 Dans l'espace de deux ans, durant les années 1960, la communauté franco-canadienne de la Saskatchewan perdait trois grands chefs, Antonio de Margerie, Raymond Denis et l'abbé Dominique Dugas. Qui était Dominique Dugas? Il est né à Meyronne, Saskatchewan, le 14 février 1915. Son père, Marcel, était venu de France s'établir dans la région en 1908. En 1910, il avait épousé Yvonne Loutrel, fille d'un autre colon de Meyronne. Leur mariage avait été le premier de la nouvelle paroisse. Marcel Dugas est mort au champ de bataille de France durant la Première Guerre mondiale. Sa mère épouse ensuite Louis Girardin de Meyronne. Le jeune Dominique fréquente la petite école de Meyronne avant de se rendre au Collège de SaintBoniface pour faire ses études classiques. Il revient ensuite à Gravelbourg pour ses études philosophiques avant d'entrer au Grand Séminaire de Mazenod à Gravelbourg en 1937. Dominique Dugas fut ordonné prêtre le 5 janvier 1941. De 1941 à 1944 ilfut vicaire à Val Marie, Willow Bunch, Swift Current et aumônier d'aviation à Swift Current. En 1944 ilfut nommé curé à Maple Creek et en 1958 curé de la cathédrale à Gravelbourg.» (1) C'est durant son séjour à Maple Creek que l'abbé Dugas trace ses premières marques comme chef de l'élite franco-saskatchewannaise. En 1945, un groupe de coopérateurs avait fondé à Québec un mouvement canadien de coopération, le Conseil canadien de la coopération. Un an plus tard en juillet 1946, lors du Congrès biennal de l'ACFC, l'abbé Dominique Dugas, curé de Maple Creek, se lève pour parler de la coopération. Il explique aux délégués les buts du Conseil canadien de la coopération: «le but de ce Conseil de la coopération est surtout de réunir les groupements provinciaux aux fins d'assurer le développement du mouvement, la diffusion de la doctrine et la défense des intérêts coopératifs au Canada français. (2) « L'abbé Dugas propose la création d'une fédération provinciale des coopératives pour assurer un développement plus rapide du mouvement coopératif et pour l'éducation en français de la coopération. Il a donc été le père du Conseil de la Coopération de la Saskatchewan qui célèbre cette année ses 50 ans d'existence. Ce n'est pas seulement dans le domaine de la coopération qu'il oeuvre. «Trop souvent, sachant pertinemment qu'il arriverait en retard, il tenait à venir aux assemblées quand même pour manifester concrètement son active sympathie à toutes les bonnes causes, nous disons bien: Toutes les bonnes causes: économiques, nationale, pastorale, sacerdotale, apostolique, oecuménique, religieuse, etc.: dans le mouvement coopératif, dans les Caisses Populaires, dans l'ACFC, l'ACEFC, l'ACFIS, CFRG, CFNS, Foyer École, La Relève, l'ACELF, pour le Collège, l'Amicale, la Bibliothèque, pour l'oeuvre de la Bonne Lecture, de la Bonne Presse, du Bon Cinéma, de la Radio, de la Télévision, pour l'oeuvre des Catéchismes des enfants et des adultes, etc.» (3) C'est même en revenant d'une rencontre du comité diocésain des Guides à Ferland, le 4 novembre 1966, que l'abbé Dominique Dugas perd la vie lorsque sa voiture est frappée par un train à un passage à niveau près de Woodrow une vingtaine de kilomètres au sudouest de Gravelbourg. Il est âgé de 51 ans. «Le défunt laisse dans le deuil sa mère, Mme Louis Girardin, de Meyronne; deux soeurs, Mme J Balcaen de La Broquerie, Man., et Mme G. Ste-Marie de Montréal: deux demi-frères, Guy Girardiri deMeyronne etRaymond Girardin de Gravelbourg. Il fut précédé dans la tombe par son père, M. Marcel Dugas, décédé sur le champ de bataille de la première grande guerre, et par son frère, le Dr. Gilles-Marie Dugas, décédé accidentellement en 1943.» (4) Comme dans le cas d'Antonio de Margerie et de Raymond Denis, la mort de l'abbé Dominique Dugas prive la communauté franco-canadienne de la Saskatchewan d'un autre de ses grands chefs. Sources (1) «Funérailles de M. l'abbé Dominique Dugas», La Liberté et le Patriote, le 17 novembre 1966. (2) «Question des coopératives», La Liberté et le Patriote, le 19 juillet 1946, p. 8. (3) «In Memoriam>, La Liberté et le Patriote, le 17 novembre 1966. (4) Op. cit. , «Funérailles de M. l'abbé Dominique Dugas». |
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