Des histoiresFeux de prairieWillow Bunch: Le 15 avril, notre localité a été ravagée par le feu de prairie. Plusieurs familles ont été affligées; une femme avec un enfant sont morts dans leur demeure. Plusieurs personnes ont aussi été blessées par le feu; il y a eu un grand nombre de maisons, d'étables et de meules de foin qui ont été détruites. Plusieurs chevaux sont morts et un grand nombre sont blessés. Le Patriote de l'Ouest le 15 mai 1913 Si le climat et les éléments rendaient la vie des pionniers excessivement difficile, qu'il s'agisse des tempêtes d'hiver, la grêle en été ou les gelées précoces à l'automne, rien ne semait la peur dans le coeur de nos ancêtres autant qu'un feu de prairie. Même si les tempêtes de neige en hiver pouvaient être meurtrières, elles étaient au moins prévisibles. Un feu de prairie, par contre, pouvait faire ses ravages très rapidement et, trop souvent, laissait des mortalités derrière lui. Si les feux de prairie détruisent maisons, étables et meules de foin, ils causent de nombreux autres problèmes aux pionniers. L'abbé Jean-Isidore Gaire, fondateur de Cantal, Bellegarde et Wauchope, raconte cet épisode. Au printemps de 1892, il fait un voyage de Grande-Clairière au Manitoba jusqu'à Cantal avec un groupe de colons. «Il faut le dire ici, toutes les terres de la prairie sont arpentées depuis des années déjà; et certains petits tertres, avec des piquets portant chacun sa marque, distinguent parfaitement les lots les uns des autres... Il me suffira de dire qu'un piquet étant donné, il devient facile de trouver les autres et par conséquent les différents lots... Il nous suffisait donc de découvrir un de ces piquets pour connaître la place de notre campement. Mais trouver cette indication n'est pas toujours chose facile. Ces piquets n'ont pas été fixés qu'à chaque mille, c'est-à-dire à 1,609 mètres les uns des autres; or ils ne peuvent guère s'apercevoir au-delà de 200 mètres. D'autre part, bien des incendies ont couru la prairie, depuis le moment de leur pose; et, on peut le croire, ces piquets avaient beau être des piquets gouvernementaux, les feux ne les respectaient pas plus que de simples piquets vulgaires. De fait, il n'en reste souvent plus aucun sur de vastes espaces.»(1) Souvent les premiers colons admiraient, dans la distance, des feux de prairies sans savoir ce que c'était. Désiré de Trémaudan, dans sa Chronologie de Montmartre, raconte l'incident suivant survenu en 1893. «Le 31 octobre 1893 fut une journée splendide, ensoleilée sans le moindre souffle de vent... Dans le lointain, au sud-ouest et l'ouest je voyais de longues spirales de fumée montant vers le ciel. Ne sachant pas ce que c'était, je demandais à mon père ce que cela pouvait bien être. Il me répondit que ce devait être des fermiers qui brûlaient leurs meules de pailles comme nous en avions vu brûler lorsque nous avions été à Wolseley arracher nos pommes de terre.»(2) Le lendemain, 1er novembre, la petite colonie de Montmartre est victime de son propre feu de prairie. «Dieu merci, personne n'eut à déplorer la perte de ses bâtisses ou de ses animaux. Ceux-ci avaient su se protéger en allant dans l'eau du slough Bernaud.»(3) Si le feu fait ses ravages à Montmartre au mois de novembre, une fois que la récolte a été engrangée, tel n'est pas le cas à Ferland. «Les débuts de la culture dans la région ne furent pas un grand succès... En octobre 1915, un feu de prairie se déclara à l'ouest et dévasta la région. La plupart des colons réussirent à protéger leurs récoltes, mais certains d'entre'eux subirent de graves pertes, comme par exemple Napoléon Couture qui vit une partie de sa récolte et tous ses outils de charpentier consumés par le feu. Chex Joseph Fournier, père, la récolte était menacée. Madame Fournier eut la pensée d'accrocher un portrait du Sacré-Coeur sur la clôture où se trouvait entassée la récolte. Le feu passa sans y toucher. Avila Chabot et Alfred Beaudoin se trouvaient à Kincaid par affaires lorsqu'ils apprirent qu'un feu de prairie ravageait la région de Ferland. Aussitôt ils louent une automobile pour se rendre sur les lieux et aider à combattre le feu. Ils étaient doublement intéressés... c'est qu'ils devaient se marier le mois suivant, et leurs récoltes détruites, les auraient obligés à remettre à plus tard leur mariage.»(4) Les feux de prairies au début du siècle sont causés par le temps (des éclairs) ou par la négligence des habitants. Plus tard, les feux seront le résultat de la machinerie à combustion. L'incident suivant se produit en 1925 dans la région de Forget. «À l'automne de 1925, après que les moissons eurent commencé, Ed Brown était à déménager son 'outfit' chez George Fowlie qui demeurait sur la ferme de Doc. McKenzie. Ed avait un tracteur à gaz et comme il traversait la prairie... une étincelle de l'échappement a mis le feu à la prairie. Le feu a brûlé vers le nord-est, traversant ce qui est aujourd'hui le pacage communautaire Tecumseh pour atteindre les buttes Moose Mountain. Il n'y avait pas beaucoup de vent et nous pouvions voir des flammes dans les buttes trois soirs consécutifs. Sauf pour les pâturages, il n'y a pas eu grandes pertes; quelques bâtiments vides sur de vieux homesteads; il n'y a eu ni pertes de vie, ni de bétail.»(5) (1) Gaire, Jean-Isidore, Dix années de mission du grand Nord-Ouest canadien, photocopie du manuscrit, Archives de la Saskatchewan, p. 20. (2) de Trémaudan, Désirée Chronologie de Montmartre, Saskatchewan, Année 1893, Copie du manuscrit aux Archives de la Saskatchewan, p. 11. (3) Ibid., p. 12. (4) Chabot, l'abbé Adrien,Les cinquante ans de Ferland, Sask. Album Souvenir, 1910-1960, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1961, p. 11 (5) Tecumseh History Book Committee, Tecumseh on the Prairies, Stoughton (Sk): Tecumseh History Book Committee, 1985, p. 486. Traduction. Sources Chabot, l'abbé Adrien, Les cinquante ans de Ferland, Sask. Album Souvenir, 1910-1960, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1961. de Trémaudan, Désirée Chronologie de Montmartre, Saskatchewan, Année 1893, Copie du manuscrit aux Archives de la Saskatchewan. Gaire, Jean-Isidore, Dix années de mission du grand Nord-Ouest canadien, photocopie du manuscrit, Archives de la Saskatchewan. Tecumseh History Book Committee, Tecumseh on the Prairies, Stoughton (Sk): Tecumseh History Book Committee, 1985. p. 486. Traduction. |
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