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Des lieux

Ferland

Ferland: Plusieurs 'homesteaders' nous ont quittés pour passer l'été dans les grands centres; ils nous reviendront à l'automne. Bon voyage.

Le Patriote de l'Ouest
le 25 avril 1912
À l'été de 1909, Joseph Fournier, ses deux fils, Louis et Joseph, et un neveu, Joseph Chabot, de Sainte-Claire-de-Dorchester au Québec, paient chacun dix dollars pour leur billet de train et se dirigent vers la Saskatchewan.
«La récolte était abondante; le blé rapportait 35 à 40 boisseaux l'acre et l'avoine de 55 à 70 l'acre.»(1) Les quatre cultivateurs de Sainte-Claire n'ont aucune difficulté à se trouver de l'emploi comme «batteux» chez un fermier de Milestone, à quelques 50 kilomètres au sud de Regina.

Pendant les moissons, ils doivent arrêter les travaux pour un certain temps, à cause de la pluie. Le groupe se rend alors au bureau de l'agent des Terres du Dominion à Moose Jaw. Là, ils apprennent que le township 6 du rang 8 dans le sud-ouest de la province vient d'être ouvert à la colonisation. Au bureau de l'agent des Terres, ils font également la connaissance d'un dénommé Fortier, qui a fait partie de l'équipe des arpenteurs de ce township . Fortier est prêt à leur suggérer les meilleurs carreaux dans cette concession, moyennant un cachet de 10,00 $ le carreau.

Le groupe de Sainte-Claire accepte l'offre de Fortier. Joseph Fournier, ses deux fils et son neveu quittent le bureau des Terres du Dominion avec la garantie de deux sections de terrain (8 carreaux) dans la région sud-ouest de la Montagne de Bois, quelque 50 kilomètres à l'est de la paroisse de Notre-Dame d'Auvergne et près de la frontière américaine. Chacun d'eux a dû investir 510$: 20$ pour les conseils de Fortier (10$ par carreau); 10$ pour inscrire leur homestead et 480$ (3$ l'acre) pour le deuxième carreau qu'ils ont réservé.

Quelques jours plus tard, le père de Joseph Chabot, Edmond, vient les rejoindre à Milestone en compagnie de Cyrille Fauchon et de Louis Carbonneau de Sainte-Claire-de-Dorchester. «Ils ne tardèrent pas à s'enquérir de la situation, et quelques jours plus tard les trois visiteurs devenaient propriétaires eux aussi de terrains dans la même région que les premiers.»(2)

Jusqu'à présent, aucun des sept hommes ne s'est rendu dans la région qui deviendra plus tard Ferland. «Ce qu'il savait, c'est que l'endroit de leurs terres était à une distance d'environ 150 milles de Moose Jaw. Les moyens de transport étaient très limités. Il n'y avait pas de chemin de fer et les routes étaient inexistantes.»(3)

L'année suivante, Louis Fournier et Joseph Chabot sont les premiers à venir visiter la région. À Swift Current, les deux jeunes hommes découvrent qu'il n'y a pas grand-chose dans cette région sud-ouest de la nouvelle province de la Saskatchewan, même pas de routes. «Y'avait rien. Y'avait ienque les buffalos qu'ils appelaient. Y'avait seulement pas de chemin. Quand on est monté de [....], y fallait suivre les traces des... des buffalos.»(4)

En avril 1910, Joseph Fournier père, Edmond Chabot, Cyrille Fauchon, Joseph Fournier fils, Avila Chabot, Léo Fauchon et Naopléon Fauchon viennent rejoindre Louis Fournier et Joseph Chabot à Ferland.

Mme Joseph Fournier et ses enfants, Mme Edmond Chabot et ses enfants et Mme Cyrille Fauchon et ses enfants, vingt-et-un en tout, prennent le train et se dirigent vers l'Ouest en mai de la même année. À Swift Current, les trois familles passent la nuit à la «maison des immigrés» en attendant l'arrivée de leurs maris. Puis, le groupe se dirige vers Notre-Dame d'Auvergne où ils doivent rester quelques jours.

Entre temps, les hommes ont exploré la région de Ferland; ils ont trouvé leurs homesteads , ils ont fait des plans pour ériger leurs maisons, leurs étables et leurs graineries. Et, puisqu'ils doivent respecter les règlements de la Loi des Terres du Dominion, ils ont commencé à casser le terrain. Ainsi est né la communauté de Ferland.

Ils ne seront pas nombreux les colons de Ferland qui pourront se permettre d'aller passer l'été dans les grands centres. Puisqu'il faut respecter les règlements de la Loi des Terres du Dominion, les colons doivent passer six mois par année sur leur homestead. S'ils allaient quitter pour les grands centres, ce serait en hiver qu'ils le feraient quand ils ne pourraient pas travailler dans les champs.

Ferland: La Cie Fournier et Chabot a déjà beaucoup de demandes pour les battages; de fait, ils se proposent de satisfaire autant que possible à toutes les demandes.
Le Patriote de l'Ouest
le 29 août 1912

Comme bien d'autres avant eux, les Chabot et les Fournier ne perdent pas de temps à s'installer dans l'Ouest. En 1912, deux ans seulement après leur arrivée, les deux familles de Ferland ont acheté une batteuse; les anciens «batteux» de Milestone sont toujours «batteux» mais maintenant ils le font à leur propre compte.

(1) Chabot, Abbé Adrien, Aperçu historique de Ferland, Sask., Gravelbourg (Sk) : Les cinquante ans de Ferland, Sask. 1910-1960, p. 7.
(2) Ibid., p. 7.
(3) Ibid., p. 7
(4) Carignan, Odette, «Entrevue avec Mme Zépherine Thibault de Ponteix» Entrevue vidéo réalisée en 1980 dans le cadre du Projet Zoom de l'A.C.F.C. Copie de l'entrevue aux Archives de la Saskatchewan.

Sources:

Un bout d'histoire....(29)

Chabot, Abbé Adrien, Aperçu historique de Ferland, Sask., Gravelbourg (Sk): Les cinquante ans de Ferland, Sask. 1910-1960.

Carignan, Odette, «Entrevue avec Mme Zépherine Thibault de Ponteix» Entrevue vidéo réalisée en 1980 dans le cadre du Projet Zoom de l'A.C.F.C. Copie de l'entrevue aux Archives de la Saskatchewan.





 
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