Revue historique: volume 7 numéro 1Eva Chalifour (née Casavant)par elle-même Vol. 7 - no 1, octobre 1996
Mon père, Edmond Casavant, a marié Nora Ménard le 20 janvier 1906. Tous les deux venaient de Thorne, Dakota du Nord. Une semaine après les noces, ils sont partis pour aller demeurer au Canada, à Vonda. Mon père a parti une boucherie avec un de ses amis. A I'automne itur, le i i octobre, je suis venue au monde. Ils m'ont donné le nom de Eva Casavant, le commencement de la famille. J'ai été la deuxième à être baptisée à Vonda par le curé Bérubé. Deux ans plus tard, mes parents ont déménagé sur leur homestead à sept milles de Vonda. La famille a continué à venir. Après huit ans de mariage, mes parents ont décidé d'aller voir leurs parents dans le Dakota du Nord pour un mois dans le temps de Noël. On est parti en train. Je me rappelle bien du voyage. On était cinq enfants. On a été malade tout le temps; la grippe, la picotte et des infections d'oreilles. C'était un voyage bien dur pour ma pauvre maman. Elle a passé son temps à prendre soin de nous autres. Elle a promis qu'elle ne repartirait plus avec des petits enfants. Ils ont été dix-sept ans sans retourner voir leurs parents. J'ai commencé l'école à onze ans. Ils m'ont prise comme pensionnaire au couvent de Prud'homme. J'aimais bien le couvent. Six mois plus tard, mon père a acheté une terre proche de l'école à Buffalo Lake. Ils m'ont fait revenir du couvent pour aller a l'école. On était cinq qui avions commencé l'école. Je n'y suis allée que quatre ans. Durant ces quatres années, comme j'étais la plus vieille de la famille, j'ai manqué bien des jours d'école pour alder ma mère. En 1921, ma mère a été bien malade. Elle a perdu un bébé d'une pleurésie et bien d'autres choses allaient mal. Docteur Lavoie de Prud'homme venait la voir deux fois par jour pour trois semaines. Ensuite, il l'a envoyée à Saskatoon sur une civière par le train. C'était bien triste de la voir partir. Elle a été partie un mois. Quand elle est revenue, elle était bien faible. J'avais juste quatorze ans. J ai pris charge de la maison en faisant la cuisine et en prenant soin des enfants. Ma soeur, Jeanne n'avait que neuf mois. J'ai pris la place de ma mère. Mon père nous faisait lever de bonne heure le matin. On était quatre qui allaient tirer les vaches et le père passait le lait au séparateur à crème. Après que mes frères et soeurs étalent partis pour l'école, je lavais la vaisselle et le séparateur à crème et je faisais le repas, du pain, du beurre et les gros lavages à la machine à bras. Toute l'eau était chauffée sur le poêle à bois. Le soir, aussitôt que l'ouvrage était termine, on était couché de bonne heure. Avec cette grosse famille, on n'avait pas trop d'argent mais on a toujours bien mangé et on s'amusait bien. On était quinze enfants vivants. Ma mère a toujours fait notre linge. Elle utilisait quarante-quatre à cent barils de farine par année et faisait des grands jardins et bien du cannage de fruits de toutes sortes. Il n'y avait pas d'installation, pas de «fridge», pas d'électricité et pas de prélart. C'était bien différent de ces temps-ci. Pouvez-vous vous imaginer quel changement de vie que c'était pour moi quand je me suis mariée, seule avec mon cher mari. Il n'y avait presque rien à faire. On était heureux tous les deux, mais j'ai bien manqué ma grosse famille. |
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