Des gensÉmile CuelenaerePrince Albert: M. E. Cuelenaere maintient son service d'hôtellerie à Leask. Le Patriote de l'Ouest le 23 septembre 1915 Il n'y a rien de plus amusant que d'écouter un nouvel annonceur de la SRC à Regina essayer de prononcer, à l'anglaise, le nom de la bibliothèque municipale de Prince Albert. Le son qui émane de notre poste de radio fait un peu cuisine alors que la prononciation est invariablement «culinary». Ce qu'on oublie de dire aux employés nouvellement arrivés à la SRC c'est que la famille Cuelenaere, même si elle était flamande d'origine, a été intimement liée à la communauté franco-canadienne de la Saskatchewan. Émile Cuelenaere est né le 30 août 1882 dans le village de Maldegen en Belgique. Sa mère, Louise VanderMeersh, meurt lorsqu'il est très jeune et son père, Charles, remarie sa belle-soeur, Julia VanderMeersh. Quatre enfants naissent de ce mariage. Deux des enfants de Charles et Julia suivront éventuellement Émile jusque dans l'Ouest canadien. En 1904, Émile Cuelenaere quitte la Belgique pour l'Amérique du Nord. Il se rend premièrement à Saint-Louis, Missouri. Il est là au temps de l'exposition mondiale de 1904. Il se rend ensuite en Saskatchewan où il établit un magasin à Forget. «Là, il fit la connaissance de Marie Pirart, la fille de Clément Pirart et Julienne Grovens dont la famille était venue de Belgique et avait pris un homestead près de Forget.»(1) Une mauvaise récolte en 1906 voit le jeune Cuelenaere déménager à Duck Lake; la famille Pirart vient aussi s'établir dans le nord. Émile achète un hôtel à Duck Lake en 1907 et il semblerait qu'il exploitait aussi du terrain dans la région. Le mariage d'Émile et Marie Pirart a lieu en 1908 et trois de leurs quatre enfants sont nés à Duck Lake; Jeanne en 1909, Jean en 1910 et Georges en 1911. Le dernier, Marcel, est né à Leask en 1918. En décembre 1911, Émile Cuelenaere décide de vendre ses avoirs agricoles et de se rendre en Belgique pour y visiter sa famille. Il fait donc une grande vente à l'encan. «M. E Cuelenaere qui doit partir prochainement pour aller passer quelques mois en Belgique a résolu de vendre ses chevaux et instruments agricoles. Il y aura vente de sept à huit chevaux, voitures d'été et d'hiver, harnais, machines agricoles, charrues, moissonneuses-lieuses, herses, etc.»(2) Il est possible qu'il ait déjà décidé de vendre son hôtel à Duck Lake et d'en construire une nouvelle à Leask. À son retour, au printemps 1912, la famille Cuelenaere s'installe à Leask dans l'hôtel Windsor. «Puisque Leask était à mi-chemin entre Prince Albert et North Battleford, le train arrêtait à Leask pour permettre aux voyageurs de prendre un repas à l'hôtel. Le Windsor était aussi un 'stopover' populaire pour les commis voyageurs.»(3) L'hôtel faisait de très bonnes affaires; deux des frères de madame Cuelenaere, Alfred et Jules Pirart, ont longtemps travaillé à l'hôtel. Les Cuelenaere avaient même embauché, à un moment, un excellent chef chinois. C'est un endroit où ont lieu de nombreuses réceptions. «Le vingt-trois février, M. Pierre-Étienne Garaud, cultivateur, conduisait à l'autel Marie Marguerite Abgrall. Après le mariage, le jeune couple, accompagné de parents et amis, se rendit à Leask où M. Cuelenaere, hôtelier, leur servit un magnifique dîner.»(4) Émile et Marie Cuelenaere ont pris leur retraite en 1942. Ils ont passé leurs derniers jours en Colombie-Britannique. Marie Pirart est décédée en 1961 et Émile Cuelenaere est mort en 1971. Lors de son voyage en Belgique, au printemps 1912, Émile Cuelenaere avait réussi à convaincre son demi-frère, Charles, et sa demi-soeur, Berthe, de venir s'établir au Canada. Ils retournent en Belgique en 1921. Berthe reste dans son pays d'origine, tandis que Charles revient au Canada après avoir marié Marie Vertriest. Charles et Marie ont eu trois enfants, Valère, Madeleine et André. C'est toutefois le fils d'Émile Cuelenaere, Jean, qui a légué son nom à la bibliothèque municipale de Prince Albert. Il a commencé l'école à Leask avant de poursuivre ses études au Collège Campion de Regina. Il a ensuite obtenu un diplôme en arts et en droit de l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon en 1933. Il a commencé sa carrière d'avocat à Prince Albert avec John G. Diefenbaker. Il devient plus tard partenaire dans la firme d'avocat du futur premier ministre du Canada. Jean Cuelenaere commence sa propre carrière politique en 1941 lorsqu'il est élu commissaire du Prince Albert Collegiate Board. L'année suivante, il est élu conseiller de la ville de Prince Albert et en 1945, il devient maire de la ville. En 1964, il est élu comme député libéral dans la circonscription provinciale de Shellbrook lors de la victoire de Ross Thatcher contre le NPD de Woodrow Lloyd. Au temps de sa mort, en février 1967, Jean Cuelenaere était ministre sans portefeuille dans le cabinet Thatcher. La famille Cuelenaere mérite d'être reconnue comme une des familles franco-canadiennes de la Saskatchewan. En 1911, Marie Pirart Cuelenaere est même parmi les premiers membres du club du Parler Français de Duck Lake. (1) A Lasting Legacy, Leask and District, Leask: Leask and District Historicial Committee, 1990, p. 465. (Traduction) (2) «Chronique locale», Le Patriote de l'Ouest, le 21 décembre 1911, p. 5. (3) A Lasting Legacy, op. cit., p. 465. (4) «Marcelin», Le Patriote de l'Ouest, le 26 mars 1914, p. 6. Sources A Lasting Legacy, Leask and District, Leask: Leask and District Historicial Committee, 1990. «Chronique locale», Le Patriote de l'Ouest, le 21 décembre 1911. «Marcelin», Le Patriote de l'Ouest, le 26 mars 1914. |
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