Des histoiresÉcole indienne Saint-Michel de Duck LakeSérieux incendie évité à l'École St-Michel de Duck Lake: Mardi après-midi à 4 heures, un commencement d'incendie s'est déclaré dans la bâtisse du moteur à gasoline qui actionne l'aqueduc à quelques pieds du corps principal de l'École St-Michel. L'incendie a pu être maîtrisé à temps pour éviter de sérieux dommages. Les citoyens de la ville de Duck Lake accoururent au son de l'alarme et prêtèrent un généreux et effectif concours pour empêcher que le feu se communiquât à l'école. Le Patriote de l'Ouest le 18 septembre 1913 À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, le gouvernement canadien a créé une série d'écoles résidentielles indiennes dans l'Ouest canadien. Dans ces écoles, les jeunes Indiens allaient recevoir une bonne éducation; ils allaient apprendre à lire et à écrire; les garçons seraient instruits dans les métiers d'agriculteur et de menuisier et les filles suivraient des cours de cuisine, de couture, etc. «La responsabilité du gouvernement d'assurer que les Indiens reçoivent une protection de leurs ennemis, un prix juste pour leur terrain, et la direction, l'éducation et les ressources qu'ils auraient besoin pour vivre comme des égaux dans un monde blanc date de la Proclamation royale de 1763.»(1) Toutefois, les gouvernements n'ont rien fait dans ce domaine, dans l'Ouest canadien, avant le mouvement d'immigration de la fin du XIXe siècle. Lorsque le gouvernement décide d'établir des écoles résidentielles pour les Indiens de la Saskatchewan et de l'Alberta, il en remet la responsabilité à des congrégations religieuses, comme les Oblats de Marie-Immaculée. Les Oblats établissent plusieurs écoles résidentielles à travers l'Ouest canadien et le Grand Nord à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Dans plusieurs de ces entreprises, ils le font avec l'aide de congrégations religieuses comme les Fidèles Compagnes de Jésus et les Soeurs de la Présentation de Marie. L'école résidentielle indienne de Duck Lake ouvre ses portes à la fin du XIXe siècle, peu de temps après la nomination d'Albert Pascal comme premier évêque de Prince Albert. «Mgr Pascal arrive à Prince Albert le 6 octobre 1891. Une de ses premières préoccupations est le bien-être et l'éducation des enfants indiens. Mgr Grandin avait déjà demandé au gouvernement fédéral d'établir une école catholique pour les Indiens dans son vaste diocèse. L'honorable M. Edgar Dewdney avait recommandé la construction d'une école industrielle à Duck Lake.»(2) Toutefois, le gouvernement ne se pressait pas à agir dans ce sens et, en 1891, lorsque Mgr Pascal arrive à Prince Albert, il est obligé de rappeler à Ottawa la promesse faite par Edgar Dewdney. Ottawa propose une simple petite école avec pensionnat. Mgr Pascal fait de nouvelles pressions auprès du gouvernement et, en mai 1894, Ottawa accepte enfin de bâtir une grande école résidentielle à Duck Lake sur du terrain appartenant aux Oblats. Il s'agit d'un carreau de terre réservé en 1875 par le père Vital Fourmond, o.m.i. et sur lequel avait été construite la première église du Sacré Coeur de Duck Lake. Le père Melasippe Paquette, o.m.i. est le premier directeur de l'école Saint-Michel. L'école est d'environ sept mètres par quatorze mètres avec un petit dortoir d'environ sept mètres carrés. La résidence peut accueillir jusqu'à 20 jeunes. Mais, dès la première année, le gouvernement autorise l'entrée de 14 jeunes, puis 20 et enfin 30. «Le père Paquette, toutefois, n'a pas le coeur de refuser aucun des jeunes qui demandent d'être admis à l'école et il a toujours plus d'élèves que le nombre pour lequel il reçoit la subvention de 20 cents par jour.»(3) La Congrégation des Oblats de Marie-Immaculée doit alors payer la différence entre les subventions reçues pour l'entretien des jeunes et les coûts réels. Le directeur de l'école doit aller quêter des sous de ses amis dans l'état de New York. Quatre religieuses de la congrégation des Fidèles Compagnes de Jésus arrivent à Saint-Michel à l'été de 1895. Les Fidèles Compagnes de Jésus sont dans l'Ouest canadien depuis 1883, ayant établi des couvents à Saint-Laurent de Grandin et à Prince Albert dans le district de la Saskatchewan. Elles quittent en 1902. Entre 1903 et 1972, les Soeurs de la Présentation de Marie jouent un rôle très important dans le fonctionnement de l'école résidentielle indienne de Duck Lake. En 1903, le père Ovide Charlebois, o.m.i. devient le nouveau directeur de l'école. Il est directeur jusqu'en 1910 lorsqu'il est nommé vicaire apostolique du nouveau vicariat du Keewatin. Mgr Ovide Charlebois est une personne qui a énormément influencé le développement de la communauté francophone de la Saskatchewan. Il a été un des fondateurs du Patriote de l'Ouest. en 1910 et de l'Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC) en 1912. Le père Charlebois est remplacé par le père Gabillon. En 1911, les Oblats acceptent toute responsabilité pour l'école, tant matérielle que financière. Le gouvernement s'en lave les mains. En 1917, le père Henri Delmas, fondateur en 1902 de l'école résidentielle indienne Saint-Henri-de-Thunderchild à Delmas, devient le nouveau directeur de Saint-Michel. Il y restera pendant vingt-quatre ans. En 1925, le père Delmas fait bâtir une nouvelle école. À la mort du père Delmas, le père Georges-Marie Latour le remplace comme directeur de l'école. D'autres qui ont été directeurs de l'École Saint-Michel sont les pères Georges Chevrier, Louis-Clément Latour, Bernet Rolande, Antonio Duhaime et Gilles Gauthier. En 1972, l'administration de l'école a été remise aux Indiens. (1) Levaque, Yvon, o.m.i., «The Oblates and Indian Residential Schools», Western Oblates Studies 1, Études oblates de l'Ouest 1, Edmonton: Western Canadian Publishers, 1990 (Raymond Huel, rédacteur), p. 183. (Traduction) (2) Lavigne, Solange, Kaleidoscope - Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert (Sask): Le Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 491. Traduction. (3) Ibid., p. 493. Sources Lavigne, Solange, Kaleidoscope - Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert (Sask): Le Diocèse de Prince Albert, 1990. Levaque, Yvon, o.m.i., «The Oblates and Indian Residential Schools», Western Oblates Studies 1, Études oblates de l'Ouest 1, Edmonton: Western Canadian Publishers, 1990 (Raymond Huel, rédacteur). |
|