Des gensDonatien LamotteLe lundi 7 août, M. Léon Lamotte, pour aller visiter ses moissons de Redvers, quittait sa ferme, située à 12 milles au sud de Notre-Dame, après en avoir confié la garde à deux engagés. Quelques heures plus tard, un orage d'une violence extraordinaire éclatait sur la région et la foudre tombant sur son établie, lui tuait ses deux plus beaux chevaux. Chose étrange: un des engagés qui travaillait juste derrière les chevaux ne ressentit aucune commotion, tandis que l'autre qui se trouvait dehors à une quinzaine de pas de la porte était renversé et avait le visage fortement endommagé. Le Patriote de l'Ouest le 31 août 1911 Lors de cet orage, à l'été de 1911, Léon Lamotte vient d'arriver dans la région de Ponteix. «Il vint de Redvers en 1911 et s'installa dans le district de Wallard, à quinze milles au sud et trois milles à l'est de Ponteix. Il acheta cinq sections et bâtit une grande maison qui demeure encore aujourd'hui.»(1) Léon déménage plusieurs fois dans sa vie, comme l'avait fait son père avant lui. Il est le deuxième fils de Donatien Lamotte et de Josephine Arnould de Deverdisse en Belgique. Durant sa jeunesse, comme tous jeunes Belges, Donatien fait son entraînement dans l'armée et ensuite, il devient fermier. Mais, parce que les fermes sont si petites en Belgique et que sa famille compte maintenant quatre enfants (trois fils: Achille, Léon et Joseph et une fille, Jeanne), Donatien Lamotte décide d'émigrer au Canada vers la fin des années 1880. Avant de déménager sa famille, il vient par lui-même visiter l'Ouest canadien. Il se rend jusqu'à Grande-Clairière, dans le sud-ouest du Manitoba où il fait la connaissance de l'abbé Jean-Isidore Gaire. Grande-Clairière est située environ 35 milles à l'est de la frontière de la Saskatchewan. À cette époque, la province du Manitoba est un tout petit îlot concentré autour de l'ancienne colonie de la rivière Rouge. Le reste du territoire est divisé en cinq districts: Assiniboia, Saskatchewan, Alberta, Athabaska et Keewatin. Grande-Clairière est située dans le District d'Assiniboia. L'année suivante, deux familles belges, les Lamotte et les Stringer, déménagent définitivement au Canada. Ils s'installent premièrement à Grande-Clairière: «Ils s'établissent dans la région, bâtissent des maisons de tourbe temporaires et commencent à chercher du terrain pour cultiver.»(2) C'est cet endroit que l'abbé Gaire et des colons belges et français quittent en 1890 pour venir établir les communautés de St-Raphael-de-Cantal et St-Maurice-de-Bellegarde. La famille Lamotte accompagne le curé de Grande-Clairière et prend des homesteads entre Cantal et Bellegarde, dans la région qui deviendra plus tard Redvers. Donatien et ses trois fils prennent quatre homesteads : il s'agit de toute la section 30-6-31-W1. «En premier, ils achètent deux boeufs et cinq chevaux. Ils transportent des logs de Canington Manor, environ trente milles au nord-est, pour se construire une maison de logs.»(3) Comme bien d'autres dans la région, les Lamotte, père et fils, travaillent le terrain l'été et retournent à Grande-Clairière l'hiver. Ils prospèrent à Redvers; en 1894, ils sont déjà propriétaires de leurs terrains, ainsi que d'un troupeau de 25 vaches et 9 chevaux. Joseph Lamotte, le benjamin de la famille, sera le seul qui restera à Redvers. Éventuellement, il sera propriétaire de quatre sections et en 1927, il sera le premier dans la région à acheter une moissonneuse-batteuse. Sa vie est certainement plus facile qu'elle l'avait été pour sa famille lorsqu'ils sont premièrement arrivés dans l'Ouest: «Les premières années, ils devaient placer leurs récoltes en meulons et attendre l'arrivée de la batteuse qui venait battre le grain. Ils devaient transporter le grain à Reston et du blé à un moulin à farine à Melita.»(4) En 1911, Léon Lamotte déménage une autre fois. Il se dirige vers la nouvelle paroisse de Notre-Dame d'Auvergne où il achète du terrain, tout en gardant son terrain à Redvers. Il le vendra plus tard. Son père, Donatien, et son frère, Achilles, viennent le rejoindre à Ponteix en 1914. En 1917, Léon Lamotte achète d'autre terrain, cette fois à Gouverneur, sept milles au nord et sept milles à l'ouest de Ponteix. Éventuellement, Léon est propriétaire de trois sections de terres cultivables et de quatorze sections de terrain en pâturage. Entre 1918 et 1924, Léon Lamotte est partenaire d'une ferme avec son beau-frère, Henri Stringer.(5) L'étable qui passe au feu à l'été de 1911 est remplacée par une nouvelle... plus grande. «Il construisit aussi une écurie avec un grand fenil pour garder le fourrage et des stalles pour quarante chevaux au rez-de-chaussée; la plus grande écurie du sud; malheureusement elle fut détruite par le feu en 1929. Pour ces constructions il avait charroyé tout le bois de Swift Current, soixante-dix milles, avec des chevaux.»(6) (1) Lacoursière-Stringer, Rachel, Histoire de Ponteix, Steinbach (Man): Derksen Printers, 1981, p. 131. (2) Golden Age Centre ; Celebrate Saskatchewan Committee, Redvers, 75 years Live, Altona (Man): Friesen Printers, 1980, p. 80. (3) Ibid., p. 80. (4) Ibid., p. 80. (5) Henri Stringer est marié avec Jeanne Lamotte, la soeur de Léon. (6) Lacoursière-Stringer, Rachel, op.cit., p. 131. Source Antler and District History Committee, Footprints in the Sands of Time, Antler, Bellegarde, Braeside, Coulson, Kelvindale, Oatlands, Silver Vale, Altona (Man): Friesen Printers, 1983. Golden Age Centre ; Celebrate Saskatchewan Committee, Redvers, 75 years Live, Altona (Man): Friesen Printers, 1980. Lacoursière-Stringer, Rachel, Histoire de Ponteix, Steinbach (Man): Derksen Printers, 1981. |
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