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Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

Delmas

M. Champeau est arrivé du Wisconsin avec sa famille et son ménage pour demeurer avec nous. Il a acheté une demie section à $20 de l'acre comptant. M. Roy du Wisconsin est ici à la recherche de terrain. M. B. Chassé a acheté un quart de section à $18 l'acre.

Le Patriote de l'Ouest
le 18 avril 1912

L'histoire de Delmas commence avec l'histoire des missions oblates dans le nord-ouest; c'est l'histoire des pères Lestanc, André, Hert et Cochin, quatre Oblats de Marie-Immaculée qui viennent établir la mission Sainte-Angèle au centre des réserves indiennes de Poundmaker, de Little Pine, de Sweetgrass, d'Eagle Hills, de Red Pheasant, de Mosquito, de Thunderchild et de Moosomin entre 1880 et 1900.

En 1876, Battleford avait été choisi comme siège de la capitale des Territoires du Nord-Ouest. Auparavant, l'endroit était connu sous le nom de Telegraph Flat.

La première mission, Sainte-Angèle, est située au sud de la rivière Bataille sur la réserve Poundmaker. C'est le père Lestanc qui la fonde en 1879, mais cet oblat est remplacé par le père Louis Cochin en 1882. Le père Cochin ne possède pas les mêmes atouts que son prédécesseur. Il ne parle pas le langage cri et doit passer le premier été à étudier cette langue indienne: «La plupart des Cris n'avaient pas encore adopté le christianisme et ils évitaient le nouveau missionnaire. Il était donc seul et ne pouvait avoir d'interprète.»(1) Devant cette situation, le père Cochin sort son dictionnaire, préparé par le père Albert Lacombe, o.m.i., et apprend par lui-même la langue des grands chefs cris, Poundmaker et Big Bear.

En 1884, un groupe important de Métis arrive dans la région. Ils s'établissent entre les rivières Bataille et Saskatchewan Nord. Puisqu'il s'agit des familles Bremner, Sayers et Taylor, leur colonie prend le nom de Bresaylor. La nouvelle colonie est située près de la rivière Saskatchewan Nord, à l'ouest de la réserve Thunderchild et de l'actuel emplacement de Delmas.

La mission Sainte-Angèle est toujours située sur la réserve Poundmaker. Le père Cochin continue ses projets d'enseignement du catéchisme auprès des Indiens, mais déjà les relations avec les Cris commencent à se brouiller: «Ses projets d'enseignement sont de courte durée, alors que les Indiens deviennent de plus en plus insatisfaits. La famine devient prévalente alors que les bisons disparaissent. Une attitude d'indifférence de la part d'Ottawa crée une atmosphère de doute et de désillusion chez les Indiens envers les missionnaires et les Blancs. Le climat devient incertain et troublé avant la Résistance de 1885.»(2)

Devant cette situation, le père Cochin abandonne la mission de Sainte-Angèle et se réfugie chez les Métis de Bresaylor. Il fait bâtir une nouvelle église sur le carreau SE4-46-19-W3, à l'ouest de la réserve Thunderchild, là où est maintenant situé le village de Delmas. Le nom de la mission devient Sainte-Angèle de Thunderchild.

En 1904, le chemin de fer est construit à travers la réserve Thunderchild et l'année suivante, le nom de la mission devient Delmas, en honneur du père Henri Delmas, o.m.i, le successeur du père Cochin. En 1905, la mission Sainte-Angèle devient la paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, une paroisse canadienne-française. «L'automne de 1904 sembla ouvrir une ère de prospérité dans tout le pays de Battleford; l'arrivée d'une nouvelle voie ferrée, le Canadien Northern, se terminait rapidement. Les colons affluaient de partout, depuis les limites de la réserve de Thunderchild jusque bien loin dans les terres.»(3)

Devant cette invasion de colons blancs, les Indiens des réserves Thunderchild et Moosomin demandent au père Delmas d'intervenir en leur nom auprès du gouvernement fédéral; les Cris veulent céder leurs réserves et en obtenir d'autres ailleurs. En 1909 et 1910, Ottawa accepte de transférer les Indiens des deux réserves, et leur ancien terrain est cédé comme homesteads. C'est ainsi que commence une invasion de la région de Delmas par des colons canadiens-français venus du Québec et des États-Unis.

La famille Champeau mentionnée dans l'article du Patriote est en réalité Adélard et Permelia Champoux. Adélard est né au Wisconsin en 1874, son père ayant quitté Trois-Rivières en 1860. Son épouse, Permelia Chouinard, est aussi née au Wisconsin. Semble-t-il qu'il aurait acheté du terrain à Delmas en 1902, mais qu'il ne serait déménagé qu'en 1912.(4)

Le M. Roy dans l'article est Joseph-Adolphe Roy, né à Sainte-Martine, Québec. Joseph-Adolphe était marié à Marie-Reine Plante et travaillait comme gérant de la compagnie Bell Téléphone à Saint-Hyacinthe quand le couple décide de déménager dans l'Ouest. «À cause de la santé périlleuse de Marie-Reine, leur médecin leur avait recommandé de venir vers le climat salutaire de la Saskatchewan.»(5) Joseph-Adolphe vient pour s'établir sur un homestead, mais plutôt, il achète un magasin à Delmas.

Ben Chassé n'est pas nouvellement arrivé dans l'Ouest en 1912 lorsqu'il achète du terrain à Delmas. Né à Rimouski, Québec, il quitte le Bas-Canada en 1903 et se rend dans la région de Battleford. Il travaille à la scierie du sénateur Ben Prince avant de se prendre un homestead à Highgate à l'est de Delmas. En 1908, il vend son terrain au sénateur Prince et achète une étable à louage de chevaux à Delmas. Enfin, en 1909, Ben Chassé marie Aline Flore Marquis de Bic, Québec et en 1912, il achète du terrain à Delmas.


Sources:

Un bout d'histoire....(20)

Delmas History Book Committee, Delmas, A Harvest of Memories, Delmas (Sask): Delmas History Book Committee, 1990. p. 1. Traduction.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope - Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert (Sask): Le Diocèse de Prince Albert, 1990.





 
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