Revue historique: volume 7 numéro 2Décès de M. Louis Boileau, chef agricoIe francophone du CanadaUne page d'histoire Par Laurier Gareau Vol. 7 - no 2, décembre 1996 La Liberté et le Patriote, le 7 juillet 1966 Le village de Hoey était, pendant la décennie des «RoaringTwenties», une des plus actives communautés francophones de la Saskatchewan. Il faut même noter que ce sont des gens de Hoey qui ont initié, en 1924, l'idée d'examens de français pour les élèves des écoles francophones. Cette idée allait être reprise l'année suivante par 1'ACFC et deviendrait les Concours de français de l'ACFC qui ont eu lieu jusqu'en 1968. Cette petite communauté a produit de nombreux chefs, comme Henri Begrand (politicien), Charles Papen (directeur de CFNS) et Roger Motut (professeur d'université et président de l'ACFA). Antonio de Margerie, qui allait ensuite devenir chef du secrétariat de 1'ACFC pendant de nombreuses années, a été instituteur à Hoey entre 1925 et 1929 et il a été succédé à l'école de Hoey par sa soeur, Marie-Antoinette Papen, qui serait ensuite animatrice bien connue à CFNS. Il était donc tout à fait normal que cette communauté produise aussi un grand chef du mouvement agricole. Il s'agit de Louis Boileau qui a été pendant de nombreuses années délégué de Saint-Louis au Wheat Pool de la Saskatchewan et ensuite un des viceprésidents de la coopérative. Franco-Américain d'origine, Louis Boileau est arrivé en Saskatchewan à l'âge de 30 ans. «Louis Boileau est né dans une paroisse française du Minnesota vers 1896. Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans l'artillerie américaine en France et en Belgique. Il obtient ensuite un diplôme en commerce d'une université du Minnesota.» C'est en 1927 qu'il est venu s'établir en Saskatchewan. Il a acheté du terrain près de Hoey, mais à cause de son diplôme en commerce, on vient bientôt le recruter pour assumer les fonctions de secrétairetrésorier de la municipalité rurale de Saint-Louis, dont les bureaux sont à Hoey. Il s'implique également dans les affaires scolaires de son village d'adoption, devenant secrétaire-trésorier de la commission scolaire de Hoey. Dès son arrivée, Louis Boileau reconnaît l'importance d'une jeune coopérative agricole fondée en 1924. Il devient membre du Wheat Pool de la Saskatchewan et est bientôt élu secrétaire du comité local. Puis, il commence à grimper l'échelle de la coopérative. En 1942, il est élu délégué au Pool pour le district de Hoey. Il a déménagé à Prince Albert en 1947 pour mieux servir la coopérative. En 1954, il a été élu directeur-régional du Pool, puis en 1960, il a accédé au poste de 2e vice-président. Deux ans plus tard, il est élu premier vice-président, un poste qu'il a occupé jusqu'à sa mort en 1966. Louis Boileau a aussi été président de la Fédération de l'Agriculture de la Saskatchewan et directeur national de la Fédération canadienne de l'Agriculture. Le début des années 1960 est une période tumultueuse dans le monde agricole de la Saskatchewan. «La récolte désastreuse de 1961, la pire depuis la sécheresse des années 1930, est suivie deux ans plus tard de la meilleure moisson qu'ait jamais connue la province. C'est au milieu des remous causés par cesfollesfluctuations et par les tiraillements des factions qui prônent diverses réponses, que le Pool tente de trouver une solution à la stabilisation du revenu des familles agricoles.,, Louis Boileau est devenu un joueur clé dans les démarches entreprises par le Wheat Pool de la Saskatchewan. Au cours des prochaines années, il s'est rendu en Europe à plusieurs reprises, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande, dans le but de forger de nouveaux liens entre les producteurs agricoles saskatchewanais et ceux des autres provinces et de l'étranger. Même après son départ de Hoey, Louis Boileau a continué à s'intéresser aux questions scolaires et paroissiales. A Prince Albert, il a été président des commissaires de l'école Saint-Marc. Il a été syndic de la paroisse Saint-Marc et membre du quatrième degré des Chevaliers de Colomb. A la suite de son élection à la 2e vice-présidence du Wheat Pool en 1960, Louis Boileau est déménagé à Regina. Il est décédé le 23 juin 1966. Sources: Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988. «Décès de M. Louis Boileau, chef agricole francophone du Canada», La Liberté et le Patriote, le 7 juillet 1966. |
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