Revue historique: volume 16 numéro 2De Franco-Canadien à Fransaskois: lémergence dune nouvelle identité francophoneÀ la recherche dune identité par Frédéric Roussel Beaulieu Vol. 16 - no 2, décembre 2005
Les colons franco-catholiques qui venaient sétablir en Saskatchewan étaient attirés par la possibilité de se lancer dans lagriculture avec peu de moyens. À la recherche des meilleures terres, ils se sont dispersés sur lensemble du territoire. Cette dispersion était parfois causée par des rivalités entre ecclésiastiques. Dans les années 1930, la dispersion prit la forme dun exode intérieur en raison de la crise économique et de la sécheresse. Plusieurs familles abandonnèrent leurs fermes au sud pour recommencer à zéro dans le nord-ouest de la Saskatchewan. Les colons franco-catholiques sétablirent donc dans plus de 150 endroits situés principalement au sud-est, au sud-ouest et au nord du 52e parallèle dans une large bande couvrant la largeur de la province. Cette réalité incita les chefs de file franco-saskatchewanais à sinterroger constamment sur les moyens à prendre
pour assurer la cohésion et lunité dune population hétérogène, dispersée et minoritaire. Les efforts déployés par les chefs de file ainsi que les liens établis naturellement par les éléments des différents groupes franco-catholiques ont mené à la création dune identité commune désignée successivement par les termes Franco-Canadien et Fransaskois. La naissance du groupe franco-canadien La paroisse a été le principal lieu de rassemblement des franco-saskatchewanais au cours de la première moitié du XXe siècle. Plusieurs paroisses franco-catholiques ont été créées suite au regroupement des différents groupes de langue française dans les mêmes centres. Dans un pays nouveau où se côtoyaient des individus de différentes origines, les colons avaient tendance à chercher la compagnie de personnes parlant la même langue et pratiquant la même religion. Des curés, des agents des terres et des fermiers dexpérience facilitaient les regroupements en dirigeant les colons vers des cantons colonisés par des Canadiens français, des Franco-Américains, des Français ou des Belges(1) . Par exemple, le village de Ponteix a été fondé en 1908 par des
Auvergnois auxquels se sont joints des Canadiens français, des Belges et des Franco-Américains. En se regroupant dans les mêmes centres, en dépit de différences profondes de murs et de caractères, les colons franco-catholiques favorisaient donc létablissement de paroisses homogènes ou du moins avec une prédominance franco-catholique(2). Ces paroisses ont donné aux nouveaux arrivants lappui nécessaire pour assurer lépanouissement et la préservation de leur langue, de leur culture et de leurs traditions. Les curés jouaient de leur influence pour convaincre les paroissiens de fonder des organisations locales destinées à assurer la cohésion du groupe par des activités culturelles et sociales. La cohabitation des groupes de langue française dans les paroisses mena à la création de liens par les mariages. Lhomogénéité des paroisses pendant les premières décennies du XXe siècle et la rareté des unions mixtes jusquà la Seconde Guerre mondiale favorisèrent petit à petit la fusion des différents groupes en un seul ensemble homogène où sentremêlaient différentes traditions et pratiques culturelles. Le regroupement des franco-catholiques favorisait la cohésion et lunité localement ou régionalement. À léchelle provinciale, le manque de cohésion se faisait cruellement sentir. Avec le temps, lamélioration des moyens de transport et de communication contribua à laffaiblissement des particularités linguistiques et culturelles. Mais le rapprochement et lunification des différents groupes franco-catholiques à léchelle provinciale sont en grande partie le fruit des efforts déployés par lélite franco-saskatchewanaise. Au fil des ans, elle a élaboré trois grandes solutions pour atteindre son but. La première fut de créer une association pour unir les centres franco-catholiques(3). En 1909, labbé Philippe-Antoine Bérubé invita les représentants locaux de la SSJB à une réunion à Vonda dans le but de créer la Société Saint-Jean-Baptiste de la Saskatchewan. Une organisation semblable avait vu le jour au Manitoba en 1908. Malheureusement, la Société Saint-Jean-Baptiste ne connut pas une expansion très rapide en raison dun manque de cohésion à léchelle provinciale. Cest en 1912 que sera créée une véritable association provinciale. Dabord nommée Association Franco-Canadienne de la Saskatchewan, elle est renommée Association Catholique Franco-Canadienne en 1913 pour finalement devenir lAssociation Culturelle Franco-Canadienne en 1964. LACFC avait pour objectif dunir, de protéger, de
promouvoir les intérêts et de défendre les droits des franco-catholiques. LACFC était constituée dun secrétariat provincial et elle sappuya sur les paroisses pour fonder des cercles locaux. La SSJB de la Saskatchewan sobjecta à la création dune nouvelle association provinciale. Les fondateurs de lACFC firent remarquer que la SSJB, une organisation issue du Québec, sajustait mal à la réalité de la Saskatchewan en plus de navoir aucune signification pour les Français et les Belges. Les fondateurs de lACFC tenaient à inclure tous les franco-catholiques de la Saskatchewan. Cest pourquoi ils ont utilisé le terme Franco-Canadien dans le nom de lACFC. À partir de 1912, les chefs de file lutilisèrent pour désigner la population française de la Saskatchewan. Ils tentèrent de populariser le terme auprès de leurs compatriotes. La seconde solution consistait à ouvrir un Collège classique(4). Lorsque
Mgr Olivier-Elzéar Mathieu fut nommé évêque de Regina en 1911, il a constaté que la Saskatchewan attirait très peu de gens instruits sur lesquels on aurait pu compter pour encadrer les franco-catholiques de la province. Il semploya donc à favoriser la formation et la montée dune élite ecclésiastique et laïque locale. Mgr Mathieu appuya moralement et concrètement le projet de labbé Louis-Pierre Gravel et de labbé Charles Maillard de fonder un collège à Gravelbourg. Le Collège Mathieu ouvrit ses portes en 1918 et la direction fut confiée aux Oblats en 1920. Cette institution a formé plusieurs générations de leaders francophones. En 2003, la section enseignement secondaire du Collège Mathieu a été intégrée à la Division scolaire francophone no 310. La Corporation du Collège Mathieu poursuit luvre de la formation post-secondaire avec le Service fransaskois de formation aux adultes et Le Lien. La troisième solution fut de développer des moyens de communication. En 1910, le clergé fonda le journal le Patriote de lOuest(5). Jusquà sa fusion en 1941 avec le journal manitobain La Liberté, sous le nom de La Liberté et le Patriote, lhebdomadaire tenta de faire naître un sentiment de solidarité au sein de la minorité franco-saskatchewanaise. En juillet et août 1911, le Patriote initia le mouvement de regroupement qui mena à la fondation de lACFC en 1912. En 1915, le Patriote devint lorgane officiel de lACFC diffusant ainsi ses mots dordre. Le journal diffusa lui aussi le terme Franco-Canadien. Celui-ci était utilisé lorsquil était question des franco-saskatchewanais ou quand un sujet les concernait spécifiquement. Par exemple, en 1922, le rédacteur Donatien Frémont consacra un texte à Willow Bunch où il présenta le fondateur du village, Jean-Louis Légaré, comme étant le premier Franco-Canadien à sétablir dans le sud de la Saskatchewan(6). Dans les articles plus généraux, le terme Canadien français était utilisé. Pendant plus de 40 ans, la presse fut le seul moyen de communication pouvant rejoindre tous les Franco-Canadiens. Toutefois, elle neut pas beaucoup de succès car son contenu patriotico-religieux devenait lassant pour des gens qui avaient bien dautres soucis. En 1952, après plusieurs années de revendications, les Franco-Canadiens avaient enfin accès la radio française grâce à louverture des stations privées CFRG de Gravelbourg et CFNS de Saskatoon(7). Ces stations affiliées à Radio-Canada diffusaient une programmation fait dun assemblage démissions locales et démissions du réseau de la Société dÉtat. Ce médium fut beaucoup plus efficace pour maintenir le contact entre les centres franco-saskatchewanais. Ces stations de radio ont été établies grâce à limmense appui de la population franco-canadienne. Leur mise sur pied illustre bien la solidarité et le sens identitaire qui se développaient au sein de la communauté franco-saskatchewanaise depuis le début du XXe siècle. Lélite franco-canadienne avait organisé la société franco-saskatchewnaise selon le réseau institutionnel du Canada français : la famille, la paroisse, lécole et les associations patriotiques. En plus de contribuer à la construction de valeurs culturelles et sociales propres à la minorité française de la Saskatchewan, lélite cléricale et laïque se trouvait à diffuser aussi les valeurs culturelles et sociales définissant
le Canada français. Celui-ci reposait sur quatre fondement qui en assurait lunité et la cohésion : «une communauté dhistoire, une communauté de langue, une communauté de foi, une communauté daspiration(8) ». Le «Nous» identitaire quexprimait le Canada français englobait tous les Canadiens français peu importe lendroit où ils vivaient au Canada. Et ceux-ci étaient lun des deux peuples fondateurs du pays disposant de droits égaux dun océan à lautre. Le résultat de la fusion des groupes de langue française dans les paroisses et de laction dunification de lélite cléricale et laïque à léchelle provinciale fut lémergence dune population minoritaire homogène nommé Franco-Canadienne par son élite. Cette population était rassemblée dans plusieurs petites patries. La cohésion à léchelle provinciale était plus ou moins assurée en raison de la rivalité entre le nord et le sud. Mais celle-ci était compensée par des solidarités régionales qui permettaient
de relier les centres franco-canadiens. Cette population avait développé ses propres valeurs culturelles et sociales où se manifestait un profond attachement à la langue et la culture française ainsi quà la religion catholique. De plus en plus patriote de la Saskatchewan, elle éprouvait tout de même un fort sentiment dappartenance au Canada français. La fin du Canada français et la multiplication des identités francophones Voilà où en était rendu le développement identitaire des franco-saskatchewanais au tournant des années 1960. Leffondrement du Canada français à la même époque a accentué lidentification à la Saskatchewan et la valorisation de leurs particularités historiques et culturelles. Généralement, on dit que leffondrement du Canada a été causé par laffirmation du nationalisme québécois qui a réduit au territoire du Québec et à son État provincial les enjeux nationaux des Canadiens français. Les francophones hors Québec auraient alors été laissés pour compte. Les causes de leffondrement du Canada français ne se limitent pas à cette lecture politique. La rupture fut mutuelle et elle fut causée en grande partie par la croissance de lÉtat providence(9). Partout au Canada, les États provinciaux se substituèrent graduellement au réseau institutionnel canadien-français. Les francophones de lOuest, de lOntario et des Maritimes apprirent à discuter et à négocier avec leur État provincial anglophone. La fragmentation de lidentité canadienne-française était entamée et elle mena à la valorisation dune identité fondée sur lutilisation du français et lappartenance au territoire provincial. La provincialisation des identités francophones mena à la création de nouveaux noms pour les désigner: les Franco-Ontariens, les Franco-Manitobains, etc. Au début des années 1970, cette tendance était déjà bien établie et elle souleva la question de lidentité chez certains Franco-Saskatchewanais. Ils ne faisaient plus de doute que leurs compatriotes partageaient des valeurs culturelles et sociales et une expérience historique qui les distinguaient des autres Canadiens français. Ce questionnement se déroulait à une époque où les médias de masse, lurbanisation croissante et les mariages mixtes exposaient toujours davantage les Franco-
Saskatchewanais à la culture anglo-canadienne dominante. Dailleurs, au début des années 1970, le taux dassimilation atteignait les 50%. Au même moment, il y avait un mouvement de reconnaissance des minorités culturelles en général et il y avait une crainte que la minorité francophone soit réduite à une simple composante de la mosaïque multiculturelle de la province. Tout cela incitait à cristalliser lidentité émergente des francophones de la Saskatchewan afin de continuer à maintenir leur cohésion et assurer leur continuité.
«Les Fransaskois, ils sont là!»(10) Ce questionnement mena à la quête dun nouveau nom capable dexprimer et de synthétiser lidentité des francophones de la Saskatchewan. Cest ainsi que le terme Fransaskois vint remplacer Franco-Canadiens de la Saskatchewan, jugé trop long et moins percutant. Les origines du néologisme Fransaskois ne sont pas très claires. Selon Roger A. Lalonde, président de lACFC de 1968 à 1972, et René Rottiers, Secrétaire général de lACFC de 1967 à 1973, cest lors dun dîner offert par le Conseil de la Vie française en Amérique à Ottawa en 1969 ou 1970 que le Père Jean Patoine, o.m.i., alors directeur-général de lAssociation
canadienne-française de lAlberta, suggéra le terme Fransaskois. Le terme a séduit les chefs de file franco-saskatchewanais et ils entreprirent de le populariser. En 1972 lhebdomadaire lEau vive organisa un sondage où les lecteurs devaient faire leur choix entre plusieurs termes. Finalement, Fransaskois se classa au troisième rang, derrière Canadien français de la Saskatchewan et Francophone de la Saskatchewan(11). Puisque Fransaskois était beaucoup plus percutant, le journal annonça que le néologisme ferait maintenant partie du vocabulaire usuel pour désigner la population de langue française de la Saskatchewan. Celle-ci demeurait plutôt perplexe devant cette affaire de nom et didentité. Lenquête de lEau vive ne connut pas un très grand succès. Seulement 5% des abonnés ont cru bon participer et ceux-ci nétait pas nombreux, à peine plus dun millier(12). Comme le souligna lEau vive lors du lancement du sondage en juillet 1972, les Franco-Saskatchewanais «étaient des Canadiens dexpression française ou des Canayens habitant en Saskatchewan, sans éprouver le désir de saccoler à un mot qualificatif qui serait propre aux habitants francophones de la Saskatchewan(13) ». Ce sentiment perdura au sein de la population franco-saskatchewnaise. Les promoteurs du terme Fransaskois devaient expliquer régulièrement les raisons de la démarche. Cest Roger A. Lalonde qui a le mieux résumé les raisons qui motivaient cette démarche dans les pages de lEau vive en novembre 1974. Lalonde expliqua au lecteur de lhebdomadaire que les Fransaskois sont les descendants des Québécois, des Français, des Belges et des Franco-Américains qui sont venus sétablir en Saskatchewan(14). Ces gens ont été métamorphosés par lexpérience de lexpatriation, par les mesures répressives contre le français et par tous les autres événements survenus au cours de leur histoire. Tout cela faisait deux des «Canadiens français pas comme les autres(15) ». Lalonde concluait son texte ainsi : «Nous voulons être... FRANSASKOIS. Le mot nexiste peut-être pas. Mais le Fransaskois lui, et la Fransaskoise,
elle... ILS SONT LÀ! (16) » Autrement dit, le nouveau terme désignait de façon formelle ce quétaient devenus les francophones de la Saskatchewan. Il faudra attendre la fin des années 1970 pour que les Franco-Saskatchewanais commencent à sidentifier au terme Fransaskois. Cette acceptation est en grande partie luvre de la jeunesse, regroupée au sein de lAssociation jeunesse fransaskoise, fondée en 1977(17). Elle assura la diffusion du terme Fransaskois auprès de tous les francophones de la Saskatchewan et elle tenta la première de leur faire comprendre concrètement que le terme nétait pas une coquille vide mais quil était la synthèse de leur identité commune. En novembre 1978, lAJF, en collaboration avec lACFC, organisa un concours afin de donner aux Franco-Saskatchewanais un nouveau symbole, le drapeau fransaskois. Le choix final du Comité du drapeau fransaskois a été dévoilé au public le 5 mai 1979 lors du Super Fransaskois Show. Ce drapeau fut le premier drapeau francophone de lOuest canadien. Le drapeau, par ses couleurs et ses formes, synthétise lhéritage français et catholique ainsi que lappartenance à la Saskatchewan. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, lAJF a organisé des spectacles dont les objectifs étaient de faire connaître et diffuser le plus possible de productions culturelles fransaskoises locales et provinciales et aussi de développer un esprit de coopération parmi ceux qui se préoccupaient de la vie socio-culturelle française en Saskatchewan(18) comme On sgarroche à Batoche en 1979. Cest dans ce contexte que lAJF a créé la Fête fransaskoise en 1980. Cette fête est un grand rassemblement familial où sont conviés tous les francophones de la province afin quils développent un sentiment dappartenance à la communauté fransaskoise. Depuis 25 ans, dautres organisations, dont Radio-Canada en Saskatchewan, lEau vive, le Conseil culturel fransaskois, ont emboîté le pas à cette entreprise dédification identitaire. Ils lont fait en perpétuant un espace public où puisse sexprimer cette identité émergente. Mentionnons aussi que les Éditions Louis Riel, fondées en 1985, et devenues les Éditions de La nouvelle plume en 1997, et la Société historique de la Saskatchewan, fondée en 1978, racontent lexpérience des Fransaskois, lun par la littérature et lautre par étude méthodique de son passé. Alors que le terme Fransaskois devenait de plus en plus populaire, plusieurs associations l'ont intégré à leur nom. Cela a également contribué à sa diffusion dans toutes les sphères de la vie de la minorité française de la Saskatchewan; ne va-t-on pas jusqu'à parler d'éducation fransaskoise? Le terme Fransaskois s'est même frayé un chemin jusque dans les médias anglophones. La popularisation du terme Fransaskois a mené à un désir de nommer le pays des Fransaskois. Depuis 25 ans, deux termes tentent de gagner la faveur des Fransaskois:
Fransasque et Fransaskoisie. Le premier a été popularisé par Éveline Hamon dans un poème où elle «déclare ce pays La Fransasque». Le second, sans nommer spécifiquement un espace géographique indéfini, exprime «une idée englobant un ensemble de valeurs(19) » à laquelle «se rallie [...] des individus qui forment une collectivité, une communauté(20) ». Aujourdhui on entend plus fréquemment Fransaskoisie que Fransasque. Ces deux néologismes ont encore une signification ambiguë. Veut-on désigner un groupe ethno-culturel ou veut-on désigner lendroit où interagissent les Fransaskois dans leur vie quotidienne? Si le premier sens ne semble pas trop poser de problème, le second sens demeure encore une réalité virtuelle. Conclusion En survolant un siècle dhistoire, nous constatons le chemin parcouru par les Franco-Saskatchewanais sur le plan identitaire. Ce groupe dispersé géographiquement et culturellement hétérogène en est venu à former une communauté homogène. Les interactions entre les Franco-Saskatchewanais et les efforts déployés par les chefs de file pour solidariser leurs compatriotes ont mené à la création dune identité commune. Celle-ci évolua au gré des changements survenus au cours de leur histoire et cette évolution est loin dêtre terminée. En effet, les jeunes franco-saskatchewanais portent cette quête identitaire dans une nouvelle direction en se définissant comme bilingue ou pas juste francophone. Ils ouvrent ainsi la porte à une identité hybride(21). Cette nouvelle réalité se manifeste alors que le processus dacceptation du terme du Fransaskois est toujours en cours. Selon un sondage réalisé en janvier 1998 pour le compte du Comité de restructuration de la communauté fransaskoise, 19% des répondants affirmaient que Fransaskois exprimait le mieux leur identité, alors que 62% lui préféraient lépithète Canadien français(22). Notes (1) Richard Lapointe et Lucille Tessier, Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, Regina, Société historique de la Saskatchewan, 1986, p. 118. (2) Ibid. (3) Ibid., p. 206 à 235. (4) Ibid., p. 274 à 283 et Lise Lundlie, Une pépinière de chefs : lhistoire du Collège Mathieu, 1918-1998, Regina, Société historique de la Saskatchewan, 1999. (5) Lapointe et Tessier, op. cit., p. 283 à 294 et Albert-O. Dubé, La voix du peuple. Lhistoire populaire de la presse écrite fransaskoise, 1910-1990, Regina, Société historique de la Saskatchewan, 1994, p. 11 à 57.
(6) Le Patriote de lOuest, 12 juillet 1922. (7) Laurier Gareau, avec la contribution de Nicole Blackburn, Le défi de la radio française en Saskatchewan, Regina, Société historique de la Saskatchewan, 1990. (8) Gaétan Gervais, Des gens de résolution. Le passage du «Canada français» à lOntario français», Sudbury, Institut franco-ontarien / Prise de parole, 2003, p. 17. (9) Thériault, Joseph Yvon, «Acadie-Québec. Enjeux dun rapprochement», Cap-aux-diamants, no 77, printemps 2004, p. 44 à 49. (10) Titre dun texte de Roger A. Lalonde, lEau vive, Édition spéciale, 7 novembre 1974. (11) LEau vive, 2 novembre 1972. (12) Ibid. (13) LEau vive, 25 juillet 1972 (14) LEau vive, Édition spéciale, 7 novembre 1974. (15) Ibid. (16) Ibid. (17) «LAssociation jeunesse fransaskoise», Sciences humaines. Matériel dappui. La Saskatchewan française. Volume 4. Les institutions fransaskoises, Regina, ministère de lÉducation, de la Formation et de lEmploi de la Saskatchewan, 1995. (18) LEau vive, 28 novembre 1979. (19) LEau vive, 12 septembre 1979. (20) Ibid. (21) Dallaire, Christine, «Not Just Francophone»: The Hybridity of Minority Francophone Youths in Canada», International Journal of Canadian Studies / Revue internationale détudes canadiennes, 28, Fall / Automne 2003. (22) «Population francophone de la Saskatchewan, sondage téléphonique réalisé les 17 et 18 janvier 1998», Comité de restructuration de la communauté fransaskoise. Archives de lAssociation culturelle franco-canadienne / Assemblée communautaire fransaskoise. |
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