Revue historique: volume 10 numéro 3CourrierVol. 10 - no 3, février 2000 Madame Thérèse Lefebvre-Prince de Yorkton nous écrit avec le récit suivant au sujet du Ku Klux Klan. «Ma mère, Blanche Lefebvre, m'a raconté l'histoire suivante. Mon père, René, et elle, conduisaient sur la route près de Dollard. C'était durant les années que le Ku Klux Klan organisait de grandes campagnes pour solliciter de nouveaux membres. Puisqu'ils ne pouvaient pas manquer les affiches de recrutement sur les poteaux, mon père débarquait de son Model T Ford pour les déchirer. Ma mère me racontait comment elle frémissait de le voir faire, même si elle se révoltait aussi de cette société. Il faut dire qu'il y avait une grande crainte du KKK chez les Canadiens français et l'action de mon père était audacieuse. C'était un autre échec. Je me souviens avoir vu dans un livre d'histoire, dont le nom m'échappe, une photo d'une croix qui brûle dans le village de Constance. J'ai aussi lu dans le livre d'histoire local d'Aneroid ou Admiral un récit d'Everett Baker. Il raconte avoir assisté à une assemblée du KKK et d'avoir questionné, sans succès, le leader. Au temps du Klan, Everett Baker était associé au mouvement coopératif. Il est par la suite devenu «fieldman» du Wheat Pool de la Saskatchewan. En 1957, il est devenu le premier président de Saskatchewan History and Folklore Society. Un Américain du Minnesota, monsieur Baker n'était pas sympathique au KKK. Il y avait donc d'autres que les francophones qui s'objectaient à ce mouvement. Tout de même, le Klan était bon pour organiser des danses, des soupers, etc. pour attirer les gens. Pour moi, il n'y a aucun doute que les descendants de ceux qui étaient membres du KKK ont hérité les préjugés de leurs ancêtres.» Thérèse Lefebvre-Prince
|
|||