Des histoiresCoopérativesCoopératives: On dit que M. Harris d'Angleterre viendra au pays organiser des coopératives, ce qui appuiera le beau travail déjà opéré par M. Alphonse Desjardins. Le Patriote de l'Ouest le 1er juin 1911 Le 6 décembre 1900, à Lévis au Québec, Alphonse Desjardins établit la première caisse populaire au Canada, la «Banque du peuple». Cette première tentative de coopération allait être reprise par les Canadiens français de la Saskatchewan seulement seize ans plus tard. Alphonse Desjardins était reporteur à la Chambre des communes à Ottawa, en 1897, quand il entend un débat sur l'effet des hauts taux d'intérêt. Il apprend qu'à Montréal, certains prêteurs d'argent exigent un taux d'intérêt de 3 000 pour cent par année. Le 6 décembre 1900, des gens de Lévis et des environs avaient été convoqués à une réunion par Desjardins. Ce soir-là, on a vu naître la Caisse populaire de Lévis, la première au Canada. «Plus de 200 parts sociales furent vendues ce soir-là.»(1) Cette première caisse populaire ouvre ses portes le 23 janvier 1901. Cinq ans plus tard, la Caisse populaire de Lévis a un actif de seulement 9 559,53$, mais elle n'accueille les clients que trois soirs par semaine. Éventuellement, le Mouvement des Caisses populaires Desjardins deviendra une des grandes entreprises commerciales au Québec. Seize ans après l'établissement de la première caisse au Québec, un groupe de pionniers de la paroisse de St-Jacques le Majeur à Albertville, située à quelque 40 kilomètres au nord-est de Prince Albert, décide de faire pareille. Les premières familles d'Albertville (Henri Pellerin, Julien Vigneault, Arthur Painchaud et Arthur et Émile Brassard) étaient venues de Plessisville, Québec en 1910. Trois ans plus tard, il y avait une centaine de familles dans la région qui comprend Albertville, Henribourg et White Star. En 1913, l'abbé Albert Lebel devient le curé d'Albertville. «L'abbé Lebel lui-même avait étudié le mouvement de la Caisse populaire de Lévis au Québec et il modelle sa nouvelle banque du peuple sur celle de Desjardins. Il s'agirait strictement d'une caisse populaire paroissiale.»(2) Le 9 juillet 1916, l'abbé Lebel convoque une réunion de ses paroissiens à l'église d'Albertville. Les colons acceptent vite les principes de la caisse: «les services ne seraient offerts qu'aux paroissiens de Saint-Jacques d'Albertville; aucun sociétaire ne pourrait détenir plus d'un nombre déterminé de parts; on encouragerait vivement l'épargne; on ne prêterait que des petites sommes à courte échéance.»(3) Dès la fin de la première réunion, l'abbé Lebel a déjà 14 sociétaires. Parmi les premiers sociétaires, il y avait O. Audy, E. Beauchesne, N. Beaudoin, D.-H. Camire, A. Fournier, J. Lavoie, N. Lavigne, J.-E. Painchaud, A. Pellerin, H. Pellerin, L. Racine, A. Roberge et l'abbé Lebel. À la fin de la première année, il y a 36 sociétaires avec un actif de 1 300$ et 700$ en prêts. Le premier bureau de la caisse est dans le presbytère et l'abbé Lebel agit lui-même comme secrétaire. Au cours des quatre premières années, la Caisse populaire d'Albertville effectue des transactions d'une valeur de 85 000$. La première Caisse populaire d'Albertville cesse d'exister en 1936. La même année, le gouvernement de la Saskatchewan adopte une loi sur les Credit Unions. En 1950, les gens d'Albertville créent une deuxième caisse populaire. Celle-là existe encore de nos jours. C'est à Saint-Isidore de Bellevue que les Franco-Canadiens de la Saskatchewan tenteraient, en 1959, une nouvelle expérience dans le domaine de la coopération. «Le 6 mars, M. l'abbé A. Marchildon de Prince Albert, visiteur des écoles, et M. Raymond Marcotte de Saskatoon, secrétaire-général du Conseil de la Coopération, organisaient à l'école du village de Bellevue, la première Caisse scolaire de la Saskatchewan. Soixante-dix-neuf membres ont déposé la somme de $93.66 sous la surveillance des nouveaux comités scolaires, de M. l'abbé A. Paradis, de M. P. Gareau, président du Conseil No. 4 de la Coopération et de Mme Lydia Gaudet, secrétaire de la Caisse populaire locale.»(4) En 1959, le but de la caisse scolaire de Bellevue est d'encourager les jeunes à l'épargne tout en leur permettant d'apprendre des notions de transactions bancaires. Des comités scolaires sont formés de jeunes du secondaire et de l'élémentaire. Ces jeunes sont responsables d'accepter des dépots et de les inscrire dans les comptes de banque des élèves. Le concept de la caisse qui se rendait à l'école pour faire des transactions ne dure que quelques temps, mais la Caisse scolaire de Bellevue a continué d'exister formellement jusqu'en 1990. En terminant, il faut mentionner que la Caisse populaire française de Saskatoon fête cette année son 50e anniversaire de fondation. (1) Roby, Yves, «A People's Bank», Horizon Canada, Saint-Laurent (Qué): Centre for the Teaching of Canada Inc., 1985. Volume 6, no 65, p. 1553. (2) Buckland History Book Committee, Buckland's Heritage, North Battleford (Sk): Turner-Warwick Printers Inc., 1980, p. 451. (3) Lapointe, Richard et Tessier, Lucille, Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, Regina (Sk): Société historique de la Saskatchewan, 1986, p. 322. (4) «Bellevue», La Liberté et le Patriote, le 20 mars 1959, p. 10. Source: Roby, Yves, «A People's Bank», Horizon Canada, Saint-Laurent (Qué): Centre for the Teaching of Canada Inc., 1985. Volume 6 No. 65. Buckland History Book Committee, Buckland's Heritage, North Battleford (Sk): Turner-Warwick Printers Inc., 1980. Lapointe, Richard et Tessier, Lucille, Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, Regina (Sk): Société historique de la Saskatchewan, 1986. «Bellevue», La Liberté et le Patriote, le 20 mars 1959. |
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