Revue historique: volume 15 numéro 1Comme les choses ont changéVol. 15 - no 1, septembre 2004 En 1971, il était possible de lire dans L' Eau vive du 9 novembre que près de 1000 personnes avaient assisté au Congrès biennal de l'ACFC. Aujourd'hui, il y a à peine 100 personnes qui se déplacent pour le Rendez-Vous fransaskois. Pourquoi? D'abord, à cette époque, les francophones, car on n'avait pas encore inventé le nom Fransaskois, les francophones de la Saskatchewan croyaient encore dans leur association mère. Mais c'est aussi que pour la première fois dans son histoire, l'ACFC avait fait appel aux jeunes de la province, à ceux de 13 à 20 ans. Dans l'Eau vive du 16 novembre, on annonçait que plus de 500 jeunes avaient répondu à l'appel de l'ACFC. Ils et elles étaient venus de tous les coins de la province, de Zenon Park à Vawn, de Léoville à Bellegarde et de Gravelbourg à Montmartre. Certains avaient trouvé l'expérience à leur goût, d'autres non. Aline Campagne, alors élève en 12e année à l'école de Willow Bunch donnait ses impressions du Congrès dans l'Eau vive du 14 décembre: «En premier, l'idée ne me paraissait pas la plus intéressante. Au congrès de l‘ACFC, jamais des jeunes là! Mon père avait assisté à plusieurs de ces assemblées, mais moi, je ne savais pas à quoi m'attendre. Je pouvais comprendre et sympathiser avec les raisons derrière ce congrès. Oui, j'irais. Une fois arrivée là, après un long voyage en autobus, en retard, fatiguée, mes buts me semblaient un peu lointains mais je me suis vite mise dans l'esprit de l'affaire. J'étais secrétaire de mon atelier, je contribuais à la discussion, j'étais active dans le congrès. Je me trouvais un peu surprise de voir tant de jeunes là. Et ces jeunes étaient vraiment intéressés à préserver le Français dans la Saskatchewan. Il y avait de l'enthousiasme, de l'entrain! On a une chance et une bonne chance! La danse-boîte-à-chansons fut pour moi un vrai succès. La musique était excellente. Plus personnellement, j'avais retrouvé plusieurs de mes amis d'été et j'en étais très contente. La deuxième journée commença bien. Je reconnus mes amis du soir avant, et la journée enchaîna vite: des discussions — de jeunes, d'adultes, et des deux ensemble. M. Keith Spicer, Commissaire aux langues officielles au fédéral donna un discours très entrainant. Après tout, j'ai décidé qu'on communiquait assez bien ensemble. J'espère qu'on va même mieux s'entendre dans l'avenir. Mes impressions alors sont toutes bonnes. La jeunesse saskatchewanienne est intéressée à garder le Français, et essaiera de mieux s'organiser afin de promouvoir ce mouvement à travers la Saskatchewan. Le congrès a été un succès pour moi et j‘espère en voir encore bientôt.» Comme les choses ont changé depuis 30 ans. Aujourd'hui, pourrions-nous espérer avoir 500 jeunes? 400? |
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