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Des gens

Clotaire Denis

C'est la responsabilité des parents de transmettre les valeurs traditionnelles à leurs enfants; des valeurs qui inculquent une appréciation de la langue et de la culture. C'est ce qu'a fait Clotaire Denis, père, avec ses enfants. C'est aussi ce qu'a fait son fils, Clotaire. Dès les années 1930, Clotaire Denis, père, avait transmis à l'aîné de ses fils le besoin de se battre pour conserver sa langue et sa culture en Saskatchewan. C'était à l'époque du Ku Klux Klan et du gouvernement Anderson.
Clotaire Denis, fils, est né à Saint-Denis le 14 novembre 1916, l'aîné des enfants de Clotaire Denis et de Justa Haudegand. Son Oncle Raymond allait être président de l'Association des commissaires d'écoles (ACEFC) et de l'Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC) avant de déménager à Montréal en 1935. Clotaire, père, serait très impliqué dans la radio française durant les années 1950.

S'il ne se considère qu'un simple fermier, Clotaire Denis, fils, s'est assuré de transmettre à sa famille le sens d'attachement et de fidélité à la culture et à la langue française qu'il a hérité de ses parents. Comme son père avant lui, Clotaire Denis, fils, s'implique d'abord dans les affaires de sa communauté ; à la paroisse de Saint-Denis (il dit avoir rencontré son épouse Hubertine Hounjet en faisant le grand ménage à l'église), à l'école Casavant, etc. C'est suite à cette implication locale que l'Ordre de Jacques Cartier (la Patente) vient le recruter. Dans une entrevuer, au sujet de la Patente qu'il accordait à la radio de Radio-Canada au mois de mai dernie, Clotaire Denis disait qu'il avait sans doute été embarqué dans l'organisme parce qu'il était facile à embobiner dans toutes sortes d'affaires. Malgré cette affirmation, ceux qui le connaissent savent qu'il croit fermement à la conservation de sa langue et de sa culture et qu'il a toujours été prêt à s'y donner cœur et âme pour les défendre.

Comme son père avant lui, il sera membre durant les années 1960 du directorat de CFNS, la radio française de Saskatoon, et membre actif de l'ACFC. En 1977, Clotaire Denis est élu président de cet organisme. Il reste à l'ACFC pendant huit ans, soit deux à la présidence et six comme président sortant. Le temps est aux changements dans la société fransaskoise; le journal l'Eau vive connaissait des difficultés financières, on commençait aussi à mettre sur pied des regroupements nationaux, comme la Fédération des francophones hors Québec et le père André Mercure, omi, avait reçu une contravention qu'il avait décidé de contester jusqu'à la Cour suprême. Clotaire Denis a participé à toutes ces initiatives.

La plupart de ses enfants ont suivi ses traces, siégeant sur de nombreux comités fransaskois, locaux et provinciaux. Son fils, Arthur, a été président de la Commission culturelle fransaskoise pendant presque dix ans. Un autre fils, Normand, est présentement député à l'Assemblée communautaire fransaskoise. Laurent et André ont été président du Comité culturel de Saint-Denis à tour de rôle.

Clotaire Denis s'est dévoué cœur et âme pendant presque toute sa vie pour sa langue française et sa culture. Sa contribution, et celle de sa famille, ont fait une différence dans la communauté fransaskoise. Aujourd'hui, toutefois, il se demande s'il y a encore une place dans la société pour toutes ces organisations pour lesquelles il s'est battu toute sa vie.





 
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