Des lieuxCharlotteCharlotte: Le vendredi 26 juin, Sa Grandeur Monseigneur Pascal quittait la florissante paroisse de St-Hippolyte pour faire sa première visite pastorale à Charlotte. Le voyage qui est de 40 à 50 milles s'est fait en voiture... À mesure que nos coursiers avancent sur la route montante et sablonneuse, le pays commence à changer d'aspect. Ce n'est plus la prairie qui s'offre maintenant à nos regards, le terrain ondulé des collines se dressent devant nous, couvertes de trembles. Le Patriote de l'Ouest le 18 juillet 1912 Vers la fin du XIXe siècle, des colons canadiens-français et français se joignent à des colons anglophones pour venir s'établir dans la région de la Grande Butte du Paradis (Paradise Hill) dans le nord-ouest de la province. Il s'agit généralement de rancheurs. Michel Côté et Ben Prince faisaient l'élevage du bétail dans la région de North Battleford depuis le temps de la rébellion de 1885. Avant le début du XXe siècle, d'autres Canadiens français viennent les rejoindre dans le nord-ouest du district de la Saskatchewan. «Parmi ceux-ci, avec lesquels notre histoire est associée, il y avait Alphonse et Ernest Béliveau, qui ayant reçu de l'aide financière de Ben Prince, avaient chacun son ranch, le premier à Horse Hill et l'autre sur le site actuel de Turtleford. Michel Côté et Burke avaient des ranchs dans le district de Bolney. Étienne Roussel avait un ranch à Emmaville.»(1) Certains de ces rancheurs canadiens-français quittent la région à la fin du siècle dernier pour se rendre chercher de l'or au Klondyke. «La fièvre du Yukon frappe la région des Battlefords en 1897... Les frères Béliveau se rendent à Edmonton en bateau, puis ensuite à Calgary où ils apprennent comment charger des chevaux pour le long trajet. Ils achètent environ 20 chevaux, mais n'en ont plus lorsqu'ils arrivent au Yukon.» (2) Alphonse Béliveau revient du Klondyke vers 1906 avec un autre Canadien français, Albert Bilodeau. Deux autres anciens chercheurs d'or canadiens-français, Victor Savage et Louis Pitre, viennent les rejoindre dans la région de la Butte aux Français. D'autres francophones viendront les rejoindre après un séjour dans le Klondyke: Pierre Villeneuve, Elphège Desautels, Albert Desautels, A Tardais, N. Boulanger et Maurice Desilets. Desilets, un neveu des frères Béliveau, épousera Clara Bertrand, la première maîtresse de poste à Charlotte. Un cousin de Michel Côté, Arthur Gingras, est un des premiers à obtenir un homestead dans la région pour s'adonner à la culture du grain. Son homestead est dans la région de la Butte Saint-Pierre. En 1905, l'abbé Alphonse Jullion de la Haute Loire, France arrive dans l'Ouest canadien. Nouvellement ordonné prêtre, il fonde premièrement la paroisse de Saint-Hippolyte et par la suite, il ira fonder des missions dans la région de la Butte aux Français (Frenchmen Hill). Vers 1912, l'abbé Philippe-Antoine Bérubé, missionnaire-colonisateur du diocèse de Prince Albert, réussit à attirer dans la région un groupe de Franco-Américains: la famille Chaput, Ed Gaboury, Fred Bouffort, Acadius Brassard, Éli Pouliot et Albert Prince. Un groupe de colons français suivent ensuite l'abbé Jullion dans la région: «À la Butte Saint-Pierre (Paradise Hill), non loin de la frontière albertaine, on trouve un petit groupe de Français implanté là peu avant 1914. Des gens du Sud-Ouest: Tuèche, Lard, Roch. Des Bretons: Legrand, Marchadour, Bonnet, Roussel, Nédelec et autres.» (3) Charlotte: Nous voici maintenant en vue du territoire de la paroisse de Ste-Marguerite. N'étaient-ce la chaleur et ces vilains maringouins l'on aimerait à s'arrêter quelques instants pour jouir du coup d'oeil qui s'offre devant nous. À notre gauche, l'immense Butte du Paradis qui jette comme une immense barre noirâtre à l'horizon au bas de la butte en gagnant le nord une grande plaine... Au Nord-Ouest de cette prairie se dresse dominant tout le pays, la Butte au Français. Le Patriote de l'Ouest le 18 juillet 1912 Lorsque Mgr Pascal visite la région en 1912, il n'y a qu'une seule église dans la région, la paroisse Sainte-Marguerite d'Emmaville. Avant la construction de cette église, les catholiques de langue française se réunissaient chez un des colons, souvent dans la maison de Louis Roussel, lorsque l'abbé Jullion, et ensuite l'abbé Clovis Mollier, visitait la région. Il y aura éventuellement quatre paroisses dans le district de la Butte du Paradis (Paradise Hill): Sainte-Marguerite (Emmaville), Our Lady of Sorrows (Paradise Hill), Saint-Jean (Paradise Hill) et Saint-Pierre (Butte Saint-Pierre). Deux des nombreux bureau de postes qui existent dans la région au cours des années nous intéressent: Emmaville, situé sur le carreau SE 16-52-22-W3 et Charlotte, situé sur le carreau NW 22-53-23-W3. Étienne Roussel est le premier maître de poste d'Emmaville qui ouvre ses portes le 1er juin 1902. Le bureau de poste est nommé en honneur de la femme de Roussel, Emma. Le bureau de poste de Charlotte est ouvert le 1er décembre 1912. P.A. Bertrand est le maître de poste et le bureau est nommé en honneur de sa fille décédée en bas âge. (1) Paradise Hill and District Historical Committee, Paradise Hill and District Homecoming, 1980, Paradise Hill: Paradise Hill and District Historical Committee, 1980, p. 7. (Traduction) (2) Ibid., p. 7. (Traduction) (3) Frémont, Donatien, Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface: Les Éditions du blé, 1980, p. 126. Sources: Un bout d'histoire....(48) Frémont, Donatien, Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface: Les Éditions du blé, 1980. Paradise Hill and District Historical Committee, Paradise Hill and District Homecoming, 1980, Paradise Hill: Paradise Hill and District Historical Committee, 1980. |
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