Revue historique: volume 13 numéro 1Centenaire de la paroisse de St-Isidore-de-Bellevue / Fêtes des 28, 29 et 30 juin 2002 et suitespar Maurice Duval Vol. 13 - no 1, septembre 2002 Même si je n'ai pas assisté au lancement du Livre du Centenaire de St-Isidore de Bellevue, j'ai pu obtenir ma copie le samedi. J'en ai avidement parcouru une grande partie. J'ai trouvé harassant de passer continuellement du français à l'anglais sans jamais savoir lequel serait le résumé ou le texte intégral. J'aurais préféré une édition entièrement en français et une autre en anglais. Plusieurs m'ont confirmé le même souhait. Ayant quitté Bellevue très jeune, la majorité des descendants me sont inconnus. Cependant j'éprouve beaucoup d'intérêt à chaque occasion que j'ai de parcourir les pages du livre tout en reconstituant les généalogies. La parade du samedi fut un succès. J'ai été attiré par le petit et le grand, soit les voitures traînées par des chevaux nains et l'immense tracteur. Beaucoup d'efforts dans la préparation de ce défilé transpiraient dans l'intérêt et la curiosité suscités. J'ai pu, par la suite examiner les voitures de collection de plus près. Espérons qu'au 200e anniversaire, la fanfare de Bellevue fera aussi partie du spectacle. Une note discordante au tableau fut «le café terrasse au parc». Ce n'est pas la qualité qui manquait mais le système de son et la coordination. L'horaire des figurants du samedi n'a pas été respecté et j'ai raté la prestation de Christie-Anne Blondeau dont le nom est souvent mentionné dans L'Eau Vive et que je ne voulais pas manquer. Nous aurions aussi aimé entendre Angel Denis chanter au moins une chanson en français. Le dimanche, j'ai apprécié Fabien Gaudet et son groupe de violoneux. Cependant j'ai dû quitter pour me rendre à l'École St-Isidore afin d'assister aux œuvres théâtrales d'Adrienne Sawchuk. J'ai été tellement pris par Denise (Gaudet) accompagnée par Fabien Gaudet au violon. Cette petite Métisse, guide au Musée de Batoche, qui chante, danse et raconte avec conviction l'histoire de ses ancêtres, m'a tellement captivé que je ne croyais pas à une mise en scène. Quel talent! il aurait fallu davantage nous la faire connaître. La prestation de Laurier Gareau dans le rôle d'Azarie Gareau fut aussi excellente et m'a bien diverti. C'est la première fois que je le voyais sur les planches et j'en fus ébloui, même en anglais. En passant, Azarie Gareau parlait-il l'anglais? (La présentation en français eut lieu le samedi après-midi.) La raison première de me retrouver à Bellevue était de rencontrer des personnes que je n'avais pas vues depuis des lunes et sur cet aspect j'ai été comblé. D'autres que j'aurais aussi aimé revoir n'étaient malheureusement pas présentes ou nos chemins ne se sont pas croisés. Le Centre Culturel, que je parcours à chacune de mes visites, m'a permis d'apprécier à nouveau les talents artistiques des gens de Bellevue, les personnes agréables qui y travaillent et la belle ambiance du Rendez-vous et du club privé. Les pionniers se seraient cependant tordus de rire devant la maisonnette en bois rond. Il existe pourtant des spécialistes qui construisent des maisons de ce genre même aujourd'hui, ou encore, des photos des maisons et granges d'antan. Ça ressemble davantage aux abris en perches et paille qu'on construisait autrefois pour abriter les animaux. Le banquet était une belle réussite et fort apprécié de toutes les personnes présentes. De même en fut-il du déjeuner le dimanche matin. Là encore ce fut une belle occasion de fraterniser. J'ai été surpris de la qualité du produit en rapport avec le tarif qui était plus que raisonnable. Bravo aux organisateurs et bénévoles.
Devant retourner à Saskatoon chaque soir, je n'ai pu assister à toutes les activités ce que j'ai regretté. En général, j'ai remarqué que la fierté de la langue française qui caractérisait nos parents et ancêtres flétrissait et les jeunes se complaisent davantage en anglais. C'est dommage car je me demande qui portera le flambeau pour les générations à venir. Comme le dit si bien Michel Sardou dans une de ses chansons: «C'est une langue belle...». J'ai aussi remarqué que la majorité des annonceurs du programme, même ceux originaires de Bellevue, n'avaient aucun respect pour les francophones et dans certains cas, la langue de leurs ancêtres. On aurait pu s'attendre à mieux de la Municipalité de Saint-Louis, de la Co-op, etc. Un encouragement nous vient cependant des organismes fransaskois, de Belle Pulses, du Gîte du passant, des Caisses populaires, etc. Pour revenir aux écrits, je déplore certaines balivernes que j'ai découvert dans certains textes du livre souvenir ou ailleurs. Dans le récit sur les heures d'adoration du curé Lebel, on dit que les servants s'assoyaient sur leurs talons. Comme Noël Gaudet et bien d'autres, je servais à l'époque et nous étions à genoux sur la marche qui monte à l'autel. Je défie la personne qui a écrit ça de s'asseoir sur ses talons alors qu'elle est à genoux sur une marche, particulièrement à 12-13 ans. Autre baliverne que j'ai pu lire: «l'église qui fut démolie penchait vers l'est». J'ai questionné les gens qui vivaient en face et ils ont nié ce fait. Probablement une illusion d'optique causée par la pente du terrain et retenue comme vraie dans l'esprit de ceux qui ont gardé une rancœur sur le site choisi en 1926. Les mêmes observateurs devraient voir que, selon leurs critères, l'église actuelle penche aussi. En parlant d'église, j'ai appris qu'un bureau d'ingénieur avait estimé le remplacement des fondations de l'ancienne église à 15 000 $. Il aurait aussi fallu refaire les joints de brique ce qui représentait un coût additionnel d'environ 5 000 $. C'est encore inférieur au 25 000 $ qu'a coûté la nouvelle église et un trésor du patrimoine serait encore là. Il est vrai que le travail aurait probablement été fait par des ouvriers d'en dehors de Bellevue. L'intérêt des particuliers l'a-t-il emporté sur la conservation d'une richesse inestimable en architecture et en souvenirs? Comment se fait-il que le presbytère, construit en même temps et avec les mêmes matériaux, a résisté? |
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