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Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 11 numéro 1

Cent quinzième anniversaire de «The Guérin Dramatic Company»

Par Carol Léonard
Vol. 11 - no 1, octobre 2000
L'article suivant a premièrement paru dans le journal Eau vive du 7 août 1985.)

Il y a quelques mois, la ville de Winnipeg fêtait avec éclat les soixante années d'existence du Cercle Molière de Saint-Boniface. Cet événement méritait d'être signalé puisque cette formation manitobaine détient le record de longévité des troupes de théâtre canadiennes.

Beaucoup de gens ont gardé de cet anniversaire qui a fait la manchette des chroniques d'art à travers le pays, l'impression que le Cercle Molière est la plus ancienne troupe de théâtre professionnelle à avoir vu le jour dans l'Ouest canadien. Or, il n'en est rien. Bien avant que cette troupe sexagénaire se produise pour la première fois, déjà, quarante ans plutôt, dans le village de Whitewood en Saskatchewan, des gens de talents divertissaient leur auditoire.' La Troupe dont il est question ici avait pour nom: «Mr. and Mrs. Guérin's Costume Recitals».

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Cette appellation devait par la suite être changée en: «The Guérin Dramatic Company».

Cette première aura semble-til été oubliée par les chroniqueurs de l'époque de même que par les historiens qui par la suite ont couvert cette période. Il faut dire à leur décharge que l'année 1885 fut fertile en événements plus propices à attirer leur attention.

Comme il sied à toute entrepnse qui fait oeuvre de pionnière dans une contrée à lheure de la colonisation, la 'Guérin Dramatic Company connut des débuts modestes. Au tout début, la troupe était essentiellement formée d'un couple, les époux Guérin, Angelica et John Francis (probablement JeanFrançois). La qualité de leurs représentations les fit bientôt connaître et reconnaître. Au fil des ans, ils se produiront avec leurs enfants sur les scènes souvent improvisées de nombreuses villes de la Saskatchewan, nommément: Regina, Wapella, Whitewood, Moosomin Qu'Appelle et Grenfell. Ce succès peut sembler même surprenant surtout si l'on songe aux oeuvres que les Guérrn avaient à leur programme. Les spectateurs de l'époque pouvaient apprécier les oeuvres d'auteurs tels Shakespeare, Molière, Dickens et Inglesbury.

Il convient après cent ans de presque oubli de présenter les artistes comme on le fait après chaque représentation pour qu'ils reçoivent l'acclamation qu'ils méritent.

Quelques notes biographiques. Angelica Guérin
Angelica Mary Guérin, née en Angleterre, était la fille de M. John Tritton, alors directeur du St. Thomas Hospital de Londres. Elle reçut d'abord une formation musicale auprès du Signor Farrari, puis de Walter Lacey et également d'Arthur Sullivan de la célèbre maison «Gilbert and Sullivan». Elle compléta par la suite son éducation au Royal College of Music. Douée pour le théâtre, c'est à son entrée au 'Doyly Carte Company' qu'elle fit la connaissance du jeune docteur John Francis Guérin.

Le docteur Guérin
Acteur amateur talentueux, le docteur Guérin était dentiste de profession. La cour qu'il fit à Angelica porta ses fruits puisque naquit de cette union cinq enfants, Eslie, May, Roy, Nora et Rupert qui viendront grossir les rangs de la famille et plus tard ceux de la troupe. Au moment de sa venue à Whitewood, le docteur Guérin était l'un des deux seuls dentistes du district d'Assiniboia. Le territoire sur lequel il exerçait sa profession s'étendait à des villes aussi éloignées que Saltcoats, Yorkton et Moose Jaw.
Angelica Guérin
Photo: Eau Vive
Angelica Guérin




Les Guérin et la Rolanderle
Puisqu'ils habitaient Whitewood à l'époque de la formation de la Rolanderie, les Guérin entretinrent avec les comtes de la Rolanderie des relations chaleureuses et soutenues. Les Guérin et leurs enfants étaient fort populaires auprès d'eux.

C'est ainsi qu'au fil des ans, le vicomte Alphonse de Seyssel, artiste, prit l'aînée des enfants Eslie, pour élève.

Première violoniste de l'orchestre de Regina
Plus tard, ce fut au tour de May Guérin d'être la cible des avances du Marquis de Jumilhac (futur duc de Richelieu) qui était son professeur de violon. Mais il dût à son tour renoncer à son projet d'idylle, car la jeune May préféra au marquis, beaucoup trop âgé pour elle, un jeune Irlandais, fils de Sir Henri Stokes.

Jean-François Guérin
Photo: Eau Vive
Jean-François Guérin

Son «vieux» professeur et soupirant semble lui avoir inculqué une très bonne connaissance de son art puisqu'après son mariage. May devint la première violoniste de l'Orchestre symphonique de Regina.

Note :
Le document consulté laisse entendre que la famille Guérin aurait donné des spectacles dès son arrivée à Whitewood, soit au cours de l'armée 1885. Pour en savoir plus long sur la famille Guérin, on peur consulter le document qui a pour titre: Eileen M. Williamson, THE GUERIN FAMILY OF WHITEWOOD. N.W. T., in The Beaver, Printemps 1979.







 
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