Revue historique: volume 15 numéro 3
Cable Regina et le projet Zoom...
La télévision communautaire en français
par Frédéric Roussel Beaulieu
Vol. 15 - no 3, mars 2004
par Frédéric Roussel Beaulieu
Vol. 15 - no 3, mars 2004
L'absence de production locale sur les ondes de CBKFT entre 1976 et 1982 suscite un certain intérêt pour la télévision communautaire par câble. Des démarches en vue de l’établir dans les localités fransaskoises, afin de les relier entre elles et les mettre en contact avec d’autres commu-nautés francophones minoritaires du pays, sont entreprises par l’ACFC entre 1978 et 1983.
Le but n’est pas d’entrer en compétition avec Radio-Canada. Il s’agit plutôt de produire des émissions à caractère informatif ou culturel qui seraient le miroir des Fransaskois. Certains espéraient que ces émissions puissent favoriser l’éclosion d’une identité fransaskoise. La télévision communautaire est demeurée à l’état de projet à North Battleford (1979) et à Saskatoon (1983). Par contre, elle connaît un certain succès à Regina et à Gravelbourg (1978-1980) grâce aux efforts de Bernard Lavigne (1945-1999) qui a utilisé les équipements de Cable Regina. Lavigne était le plus grand promoteur de la télévision communautaire française en Saskatchewan. Il invitait les Fransaskois à se regrouper pour s’emparer de la technologie qui les assimilait. Il a réalisé quelques documentaires dont un consacré au sixième carnaval d’hiver (Regina, 22-24 février 1979), avec l’aide de Laurier Gareau, et un autre titré Les Pétroglyphes modernes (été 1979). Lavigne a aidé d’autres personnes à produire des documentaires dont celui consacré aux pionniers de Ponteix vers 1978. Le projet le plus important de Lavigne est certainement la réalisation du téléroman intitulé Toucher la terre dont les trois premiers épisodes ont été scénarisés par Laurier Gareau. Il s’agit de l’histoire d’un Fransaskois de la grande ville qui tente un retour à la terre à Gravelbourg où il doit essuyer une série de revers tant sur le plan familial, francophone que financier. Le tournage a débuté au printemps 1978, mais, à cause d’un manque de fonds, il a été interrompu. Les images enregistrées ont été regroupées en un seul épisode de 30 minutes et diffusés à la télévision de Cable Regina. En effet, il s'agissait de la première dramatique produite localement diffusée sur les ondes de la télévision communautaire; le groupe Lavigne/Gareau ayant terminé leur émission moins d'une semaine avant une équipe anglophone.
L'année suivante, Lavigne revenait à la charge avec une équipe de Bellevue. Ils ont produit le film Ça s'passait de même en 1905, un scénario de Robert Gareau. Puis, à l'été de 1979, Bernard Lavigne, maintenant responsable des communications à l'ACFC, initia une dixaine de jeunes Fransaskois à la production vidéo lors du premier Camp Zoom Fransaskois. Le projet de camp d'été serait repris l'été suivant sous la direction de Jean Liboiron avant de passer aux oubliettes.
 |
| Photo: Eau vive Laurier Gareau et Bernard Lavigne dans le studio mobile de Cable Regina au Carnaval d'hiver 1979. |
Le but n’est pas d’entrer en compétition avec Radio-Canada. Il s’agit plutôt de produire des émissions à caractère informatif ou culturel qui seraient le miroir des Fransaskois. Certains espéraient que ces émissions puissent favoriser l’éclosion d’une identité fransaskoise. La télévision communautaire est demeurée à l’état de projet à North Battleford (1979) et à Saskatoon (1983). Par contre, elle connaît un certain succès à Regina et à Gravelbourg (1978-1980) grâce aux efforts de Bernard Lavigne (1945-1999) qui a utilisé les équipements de Cable Regina. Lavigne était le plus grand promoteur de la télévision communautaire française en Saskatchewan. Il invitait les Fransaskois à se regrouper pour s’emparer de la technologie qui les assimilait. Il a réalisé quelques documentaires dont un consacré au sixième carnaval d’hiver (Regina, 22-24 février 1979), avec l’aide de Laurier Gareau, et un autre titré Les Pétroglyphes modernes (été 1979). Lavigne a aidé d’autres personnes à produire des documentaires dont celui consacré aux pionniers de Ponteix vers 1978. Le projet le plus important de Lavigne est certainement la réalisation du téléroman intitulé Toucher la terre dont les trois premiers épisodes ont été scénarisés par Laurier Gareau. Il s’agit de l’histoire d’un Fransaskois de la grande ville qui tente un retour à la terre à Gravelbourg où il doit essuyer une série de revers tant sur le plan familial, francophone que financier. Le tournage a débuté au printemps 1978, mais, à cause d’un manque de fonds, il a été interrompu. Les images enregistrées ont été regroupées en un seul épisode de 30 minutes et diffusés à la télévision de Cable Regina. En effet, il s'agissait de la première dramatique produite localement diffusée sur les ondes de la télévision communautaire; le groupe Lavigne/Gareau ayant terminé leur émission moins d'une semaine avant une équipe anglophone.
 |
| Photo: Eau vive Plâteau de tournage du téléroman Toucher la terre à Gravelbourg au printemps 1978. On y aperçoit le réalisateur Bernard Lavigne à l'avant scène à droite. |
L'année suivante, Lavigne revenait à la charge avec une équipe de Bellevue. Ils ont produit le film Ça s'passait de même en 1905, un scénario de Robert Gareau. Puis, à l'été de 1979, Bernard Lavigne, maintenant responsable des communications à l'ACFC, initia une dixaine de jeunes Fransaskois à la production vidéo lors du premier Camp Zoom Fransaskois. Le projet de camp d'été serait repris l'été suivant sous la direction de Jean Liboiron avant de passer aux oubliettes.
