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Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

Billimun et Mankota

Saint-Martin de Billimun - Le 6 janvier, jour de l'Épiphanie, le Père Bois de Meyronne, qui nous dessert une fois par mois, est venu dire la messe. Malgré la tempête qui a fait rage toute la journée la veille. Monsieur Sinaï Brière lui a remis la somme de dix piastres pour être transmises au Comité de Secours pour les victimes de la guerre en Belgique.

Le Patriote de l'Ouest
le 20 janvier 1916
La communauté de Billimun, située environ 10 kilomètres à l'ouest de Mankota, n'a jamais été un grand territoire francophone, ayant été peuplée principalement par des colons allemands d'origine russe. Mais, certaines familles françaises, belges et canadiennes-françaises, comme les Brières, les Descoteaux et les Cops se sont établis dans la région.

À cette époque, la communauté avoisinante de Mankota n'existait pas encore. Elle a vu le jour seulement en 1928 lorsque le Canadien Pacifique a construit une ligne de chemin de fer la reliant à Ferland, Glentworth et Assiniboia.

Dans son histoire de Ferland, l'abbé Adrien Chabot raconte que les Chabot et les Fournier ont fait la connaissance de l'abbé Jules Bois alors que ce dernier conduisait des colons vers Billimun. «Quel ne fut pas leur bonheur de rencontrer M. l'abbé Jules Bois, arrivé l'année précédente de la France, et qui présidait à la fondation de la paroisse voisine de Notre-Dame de Lourdes, à Meyronne. Conduisant des colons vers la région de Billimun, ce prêtre aperçut une tente dans la vallée et, sans hésiter, résolut de s'y arrêter pour faire connaissance avec les nouveaux colons.»(1) Cette rencontre aurait eu lieu à Ferland sur le homestead de Louis Fournier en 1910.

L'abbé Bois allait desservir les missions de Billimun et Ferland pendant plusieurs années. Les premières années, la messe était chantée dans la maison d'un colon. «La première messe a été célébrée dans la maison de M. Valentine Deringer par feu l'abbé Bois. La Sainte Messe a ensuite été dite dans les maisons suivantes: messieurs Raymond Stengler, père, Philipp Krauss, Sinaï Brières et certainement d'autres.»(2)

Il n'existait pas encore d'église lorsque la première mortalité est survenue dans la communauté en 1912. «Ce cimetière a été béni en 1912 par Msgr. Jules Bois, le curé de Meyronne.»(3) C'est seulement en 1914 que l'abbé Bois procède à la construction d'une église. L'église de la paroisse Saint-Martin de Billimun et le cimetière étaient situés sur le terrain de Valentine Deringer.

La mission de Billimun est devenue la paroisse Saint-Martin en 1925. Il fallait donc songer à construire une nouvelle église. Toutefois, cette deuxième église allait connaître la plus courte histoire des annales de l'église catholique en Saskatchewan. Elle a été détruite par les flammes le 7 juillet 1926. «Les paroissiens ont alors vu le fruit de leur travail et de leurs sacrifices s'écrouler quelques heures seulement après que la première messe eut été chantée.»(4) Il fallait donc se remettre à la tâche; une troisième église a été construite en 1927 pour un coût de 15 000 $. Mgr O. E. Mathieu a béni cette église le 28 juillet 1927. Le premier curé résident a été l'abbé Raphael Shafer en 1925. La même année, il a été remplacé par l'abbé Louis Adam.

En 1928, la construction d'une ligne du chemin de fer du Canadien Pacifique a mené au développement de Mankota, 10 kilomètres à l'est de Billimun. Le chemin de fer s'est toutefois arrêté à Mankota, ce qui a nuit au développement économique de Billimun. Pendant la crise des années 1930, la paroisse a perdu son curé et elle a été desservie par le curé de Ferland. C'est seulement en 1937 que l'évêque a pu trouver un curé pour la petite paroisse Saint-Martin.

Ce n'est qu'en 1946 qu'une première église a été construite à Mankota. Une nouvelle paroisse, Saint-Albert, a donc vu le jour. Le curé de Billimun est celui qui desservait la nouvelle paroisse. En 1954, le curé de Billimun, l'abbé Georges Thuot, a décidé d'abandonner le presbytère de Billimun pour établir résidence à Mankota. Cette décision a été un autre dur coup pour la petite paroisse Saint-Martin.

(1) Chabot, abbé Adrien, Les cinquante ans de Ferland, Sask. 1910-1960, Album souvenir, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1960, p. 8.
(2) Croquis historique des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask., à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930-1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, Roger Ducharme, éd., 1955, p. 12. (Traduction)
(3) Ibid., p. 12. (Traduction)
(4) Ibid., p. 12. (Traduction)

Sources

Un bout d'histoire (228)

Chabot, abbé Adrien, Les cinquante ans de Ferland, Sask. 1910-1960, Album souvenir, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1960.

Croquis historique des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask., à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930-1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, Roger Ducharme, éd., 1955.





 
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