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Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

Beauchamp

À Beauchamp, Sask., mardi le 9 courant, monsieur Joseph Albert Didier, un Canadien français de l'endroit, conduisait à l'autel, Mlle Henriette Angéline Coutu, fille mineure d'Elzéar Coutu. M. Albert Didier est un des principaux habitants de la paroisse. Il possède une riche basse-cour et toutes les machines aratoires nécessaires à l'exploitation de sa ferme. Mme Albert Didier n'est âgée que de dix-sept ans, mais elle est une de ces jeunes personnes dont les talents et les bonnes qualités n'attendent pas le nombre des années.

Le Patriote de l'Ouest
le 18 juillet 1912
Plusieurs endroits de la province ont été colonisés au début du siècle par des Franco-Canadiens; ils ont bâti leurs villages avec église et bureau de poste. Ces villages recevaient soit le nom d'un pionnier, ou celui d'un saint. Puis peu à peu, souvent à cause de l'arrivée du chemin de fer, ces villages disparaîssaient. Dans certains cas, on se souvient encore de ces endroits francophones d'antan, comme Notre-Dame d'Auvergne. Mais dans bien d'autres cas, le nom de l'endroit est passé aux oubliettes.

C'est le cas pour Beauchamp, Saskatchewan. Certains pionniers se souviennent encore avoir entendu le nom; c'était dans la région du lac Lenore, n'est-ce pas? vont-ils demander. Ils ont raison, car Beauchamp c'est le nom d'un bureau de poste dans la région de Spalding, quatorze milles au nord de Watson. Un bureau de poste du nom de Beauchamp ouvre ses portes le 1er décembre 1906. Il est situé sur la section 06-39-18-W2. La même journée, un autre bureau de poste du nom de Spalding ouvre ses portes quatre milles à l'est de Beauchamp sur la section 02-39-18-W2.

Aujourd'hui, il ne reste aucune trace de cet endroit et même le livre d'histoire Spalding, Roots & Branches ne révèle pas beaucoup de renseignements à son sujet. Il y avait une petite église catholique à Beauchamp, sous la direction de l'évêché de Prince Albert. Il s'agit de l'église Sainte-Famille, que la plupart des résidants de la région appelaient l'église française. L'évêché de Prince Albert cède l'église Sainte-Famille à l'abbaye de Muenster vers 1910 et l'église est démolie vers 1939. St. Martin, une deuxième église dans la région, pour les parossiens allemands, relevait dès le début de l'abbaye de Muenster; .

Parmi les districts scolaires dans la région, il y avait le district Chelton (1908) et Champlain (1911). Les premiers commissaires du district scolaire Chelton #2241 sont M. Chappell, M. Allmatt et A. Beauchamp. Dans une liste des commissaires de l'école, on trouve aussi le nom E. Beauchamp. Selon un article du Patriote de l'Ouest, les Beauchamp seraient arrivés dans la région vers 1904.

Beauchamp: 1° Peu de homesteads dans un rayon de 7 à 8 milles de l'église; huit à dix terrains bas, majeure partie bon pour élevage et foin. La moitié est en prairie, le reste est couvert de trembles assez petits.

2° Alb. Didier, Pierre Morin, Arthur Chauvin et Emmanuel Beauchamp.
3° Alb. Didier arriva avec rien. Après 7 ans, il vaut environ $10,000. Pierre Morin et ses fils sont arrivés avec peu de chose; après 4 ou 5 ans, ils valent environ $20,000. Arthur Chauvin arrive ici il y a environ 5 ans avec quelques centaines de piastres; vaut aujourd'hui $15,000. Em. Beauchamp arrivé il y a huit ans avec rien vaut environ $6,000.
4° À 14 milles de la station de Watson. Mais le chemin de fer doit passer à 2 ou 3 milles de l'église dans un an ou deux.
Le Patriote de l'Ouest
le 13 juin 1912.

Lorsque le chemin de fer traverse la région, vers 1920, il se trouve à quelques milles à l'est du bureau de poste de Spalding. Le bureau de poste de Beauchamp ferme alors ses portes le 30 septembre 1920.

Parmi les familles francophones présentes dans la région au début du siècle, mentionnons les Lemaire et Amery venues de France et les Morin, Frachettes, Bouchard, Brandamores (Brindamour), Lépine, Pilon, Marion, Perron et Fortin venues des États-Unis.

La famille de Abdon-Jean-Baptiste Lemaire est venue de Fonquevillers, France en 1905 pour s'établir dans la région de Saint-Brieux. La première année, il demeure à la mission de Saint-Brieux où Mme Lemaire s'occupe du bureau de poste. Abdon Lemaire prend premièrement un homestead à Saint-Brieux avant de venir en prendre un dans la région de Beauchamp.

La famille de Melville Morin quitte le Lac Saint-Jean au Québec pour aller s'établir premièrement au Wisconsin, puis à Winnipeg. Ils arrivent en Saskatchewan, à Beauchamp, en 1905. Un des fils de Melville Morin, Émile, prend un homestead près de l'église de Beauchamp, mais quelques années plus tard il retourne à Winnipeg. D'autres des fils de Melville restent dans la région.

Enfin, il y a une autre famille qui vient s'établir à Beauchamp et que la communauté fransaskoise connaît bien. Il s'agit de la famille de Gérard Perron. M. Perron est né à Olga, Dakota-Nord, le fils de Pierre Perron et de Célina Laderoute. «Le 28 août 1913, son père prend un homestead et l'année suivante la famille vient au Canada. Comme bien d'autres colons, il doit trouver d'autre travail, et en 1916 il obtient son certificat de chauffeur (Steam Boiler) qui va lui permettre de travailler comme mécanicien de locomotive.»(1) Durant les années 1930, Gérard Perron s'établit sur le homestead familiale. Gérard Perron est le père de Marie-Louise Perron, archiviste francophone aux Archives de la Saskatchewan.

Certaines familles, comme les Marion et les Perron, sont restées dans le coin, tandis que d'autres vont s'établir ailleurs: la famille Bouchard, par exemple, quitte Beauchamp après quelques années pour aller s'établir à Saint-Front.

Référence

(1) Spalding and District Historical Society, Spalding Roots and Branches, Spalding: Spalding and District Historical Society, 1981, p. 409. Traduction.

Source

Un bout d'histoire... 26

Spalding and District Historical Society, Spalding Roots and Branches, Spalding: Spalding and District Historical Society, 1981.





 
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