Revue historique: volume 14 numéro 1Au pays d'Al CaponePrésence française à Moose Jaw par Marie-Josée Perron Vol. 14 - no 1, septembre 2003
Premier établissement de Moose Jaw : lHôtel Denomie Avant larrivée du chemin de fer du Canadien Pacifique, en 1883, il ny avait rien à Moose Jaw. Les Indiens visitaient la région de temps à autre, pour y faire la chasse au bison. Quelques kilomètres au nord, le lac Buffalo Pound est un rappel dune époque où la région servait denclos naturel pour la capture des bisons. Quelques pistes métisses traversaient aussi la région. Il nest donc pas surprenant que les premiers habitants de la région étaient des Métis de langue française. Létablissement à cet endroit des frères Métis, Xavier et Paul Denomie, est mentionné dans certains récits de voyages des explorateurs du 19e siècle. Leur humble demeure est considérée comme étant la première structure construite sur le site de la future ville de Moose Jaw. Isaac Cowie, gérant du poste de traite de la Compagnie de la Baie dHudson à Fort QuAppelle, a raconté son séjour dans ce quil a nommé «lHotel Denomie», le 14 janvier 1868. Dans son récit, il a situé lhôtel dans la vallée de Moose Jaw Creek, probablement entre la 4e Avenue et la 9e Avenue Sud-Ouest de la ville(1) . Létablissement quil a décrit est une cabane de bois ronds de 16 pieds par 12 pieds, un refuge confortable pour les commerçants de la route(2) : «La porte était de couleur parchemin clair et donnait une bonne lumière, par laquelle une seule petite fenêtre vitrée avec un morceau de coton était coupée dans le mur de bois rond. En dessous, se trouvait un coffre de bois, lequel était utilisé comme siège par les visiteurs et il y avait 2 dessus de lits faits de perches et couverts de plusieurs couvertures douces et duvetées, dont lune desquelles métait gentiment donnée pour masseoir et mincliner»(3).
Le même auteur a aussi raconté quun nommé Flemmand, sadressant en français, se serait disputé dans lHotel Denomie avec un marchand dalcool de la région, Donald Sinclair(4). Il existait une certaine rivalité entre les deux clients mais cest larrivée de Sinclair à lhôtel pour vendre de lalcool aux dames de létablissement qui aurait rendu Flemmand en furie. Il aurait nargué Sinclair qui aurait riposté en insultant Flemmand dun ton menaçant. À ce moment, Paul Denomie aurait fait éruption dans la pièce, expulsant Sinclair immédiatement. Dans lInternational Genealogical Index(5), le nom dun certain Xavier Denomie est mentionné comme étant né en 1837 à Moose Jaw (SK) et décédé en 1904. Il se serait marié en 1864 à Marguerite Gouin alias Kokum Cheechum, un nom cri signifiant «grand-mère». Elle serait décédée en 1928. Le couple Denomie auraient eu quatre enfants, Julian né à Moose Jaw en 1865, Marie Rose née à Lestock en 1867, Margrette née à Lestock en 1869 et décédée le 10 juillet 1902. Le nom du quatrième enfant est inconnu. Est-ce bien le même Xavier mentionné par Isaac Cowie dans son journal de voyage? Les probabilités vont fortement dans cette direction car il y a de multiples similitudes entre les deux cas. Le Xavier nommé dans lindex et son premier enfant sont nés à Moose Jaw. Xavier était membre dune famille métisse comme le Paul Denomie cité par Cowie. Comme le deuxième et le troisième des enfants de Xavier sont nés en 1867 et 1869 à Lestock(6) et que Cowie ne mentionne pas avoir vu Xavier à Moose Jaw en 1868 et quil ny a plus aucune trace des Denomie à Moose Jaw après 1870, il est fort possible que Xavier avait déja émigré vers le nord avec sa famille en 1868 et que Paul aurait été le rejoindre ultérieurement. Félix Plante, marchand général (7) Comme dans le cas de Pascal Bonneau à Regina, un des premiers commerçants de Moose Jaw a été un Canadien français du Québec. Il sagit de Félix Plante, natif de lÎle dOrléans, Québec. Après avoir travaillé pour la firme de Messieurs Rowe et Newton de Winnipeg, Félix Plante sest installé à Moose Jaw en 1882 avant même larrivée du chemin de fer du Canadien Pacifique. Là, il a bâti son entreprise, le Buffalo Store. Une grosse tête de bison figurait sur le panneau au dessus de la porte dentrée du magasin. Plante vendait une panoplie darticles dans ce magasin, que ce soit de la nourriture et du matériel pour
les pionniers, mais au début son marché principal était le commerce des fourrures avec les Métis et les Indiens de la région. Lorsque le chemin de fer est arrivé à Moose Jaw plus tard la même année, soit en décembre 1882, Plante sest mis à exporter des os de bisons vers lEst. Il y en avait des millions sur la prairie autour de Moose Jaw. Ces os allaient être transformés en fertilisant pour les sols. Ce commerce a commencé à péricliter lentement vers 1886 pour se terminer définitivement en 1893. En 1890, Félix Plante a été gravement blessé lors dune chute dun cheval. En raison de ses problèmes de santé, il nétait plus capable de soccuper de son magasin. Lorsque un grand incendie a détruit presque tous les bâtiments et les commerces de la rue Main en 1891, emportant également le Buffalo Store, Félix Plante a décidé de ne pas reconstruire. En effet, il est décédé quelques mois plus tard, en avril 1892 des suites des blessures de son accident. Quelques mois avant son décès, son père, Félix Plante, père, était venu du Québec pour demeurer à son chevet jusquà la fin. Il a emporté la dépouille de son fils dans sa province natale. Avant sa mort en 1892, Félix Plante avait été un homme fort respecté à Moose Jaw. On disait de lui quil était un homme honnête, droit et un véritable ami pour ceux qui en avait besoin. Ils donnaient beaucoup plus de bonbons aux enfants que les autres marchands de la ville pour le même prix, ce qui aidait à faire la renommée de son magasin auprès des petits... et des grands. Le Buffalo Store était situé à lemplacement de lactuel Elk Block au 16-18, rue Main Nord. Après la mort de Félix Plante, le lot est demeuré vacant jusquen 1906 lorsquil a été acheté par Henry Kern et M.J. McLeod qui
ont construit un nouvel édifice qui servirait, entre 1907 et 1913 comme Bureau des Terres du Dominion. Cet édifice est important aux francophones du sud-ouest de la Saskatchewan, de Willow Bunch à Gravelbourg à Ferland à Ponteix et Dollard car il est probable que leurs ancêtres aient arrêtés dans le Bureau des Terres du Dominion pour y inscrire leur homestead. Depuis le 11 décembre 1989, le site est désigné monument historique. Pour ceux qui ont ou qui iront visiter les tunnels de Moose Jaw, la billeterie se trouve dans le Elk Block et les deux tournées finissent dans le sous-sol de ce qui était autrefois le Buffalo Store. La paroisse catholique St. Joseph(8) Après le passage des explorateurs et des Métis dans les Prairies, les catholiques francophones étaient les prochains instigateurs du développement de la région de Moose Jaw. «Au début de 1870, le père Jules Decorby, missionnaire oblat, et le père J. J. Lestanc passaient souvent lhiver à Mâchoire dorignal, maintenant appelé Moose Jaw»(9). Le père Jean-Joseph Lestanc, o.m.i., est probablement le premier à visiter la région. En 1870, il était allé rejoindre un groupe de Métis installé à la Coulée-Chapelle (Saint-Victor) à la Montagne de Bois en compagnie de Jean-Louis Légaré. Ensuite, il aurait voyagé dans la région de Moose Jaw en partant de Lebret pour retourner à Wood Mountain pendant lhiver(10). Ces déplacements se faisaient en compagnie des chasseurs de bison métis qui connaissaient très bien les routes. Le père Jules Decorby, o.m.i., était arrivé de France en 1868 pour soccuper de la mission de Lebret située sur la rivière QuAppelle (Fishing Lakes)(11). En 1874, il avait remplacé le père Lestanc à la mission de la Montagne de Bois. La première messe à Moose Jaw a été chantée par le père St-Germain, o.m.i., en 1883. Celui-ci avait remplacé le père Hugonard, o.m.i., à Willow Bunch en 1880. Comme la paroisse ne possédait pas encore déglise catholique, le bon missionnaire avait chanté la messe juché dans un wagon du chemin de fer du Canadien Pacifique(12). Afin de combler les besoins spirituels des catholiques de Moose Jaw, labbé L.N. LArche, curé de la paroisse St. Mary à Regina, avait pris une chambre en 1885 dans limmeuble Foley à Moose Jaw et avait aussi loué un espace pour dire la messe(13). Les généreux catholiques de la ville lui avaient fourni du matériel pour combler léglise et sa chambre. Après le départ de labbé LArche, le père St-Germain est revenu chanter la messe à Moose Jaw lors de ses voyages entre Willow Bunch et Lebret. Comme avec labbé LArche, la messe était chantée dans limmeuble Foley. Quelques temps après, un incendie a détruit limmeuble et la mission catholique de Moose Jaw sest retrouvée sans lieu de culte. Afin doffrir une plus grande stabilité à la mission catholique, labbé Damien Gratton, nouveau curé de la paroisse St. Mary à Regina, a acheté, en 1891, léglise anglicane de Moose Jaw pour la somme de 200 $. Le bâtiment a été transporté sur une propriété au coin de la rue Manitoba et de la 10e Avenue. Labbé Gratton venait ensuite dire la messe sur une base régulière. À certaines occasions, il était assisté dans ses tâches à Moose Jaw par un père Montreuil. Damien Gratton a continué à desservir la paroisse jusquà sa mort tragique au début de mars 1891. Le 7 mars, revenant en traîneau de la Montagne de Bois, qui était lune des succursales de sa paroisse, il sétait trouvé aux prises avec une épaisse couche de neige sur son chemin et ses chevaux, à bout de fatigue, finirent par sépuiser. Labbé Gratton, qui voulait obsti-nément être au service de ses paroissiens de Regina pour la messe dominicale du lendemain, aurait décidé de faire en raquettes les 25 milles qui le séparaient encore de son but; hélas, il a été bien vite victime lui aussi dépuisement, et a succom-bé, gelé, à sa mésaventure. Pour quelques temps après la mort de labbé Gratton, la mission de Moose Jaw était desservie par des missionnaires de Lebret: les pères Montreuil, Proulx et Roy venaient de temps en temps visiter Moose Jaw(14). Durant cette période, léglise achetée par labbé Gratton est devenue délabrée. Il a donc été décidé de la vendre à un résident de la ville qui sen est servi comme glacière. Pendant ce temps, la messe a lieu dans la maison dune femme de la ville, madame Green. Au début du 20e siècle, le nombre des familles catholiques dans la région était à la hausse si bien quune nouvelle église de 60 000 briques(15) a été construite en 1901. Elle était située sur lemplacement de léglise achetée par labbé Gratton en 1891. La messe était alors chantée à toutes les deux semaines. En 1902, les pères Oblats sont mis en charge de la paroisse de Regina et des missions environnantes, incluant celle de Moose Jaw(16), par Mgr Adélard Langevin, archevêque de St-Boniface.
En 1906, labbé Louis Pierre Gravel, a été nommé agent de colonisation des Terres du Dominion et missionnaire-colonisateur. Originaire dArthabasca au Québec, il était chargé de recruter des colons français pour le district de Moose Jaw, ce qui comprenait toute la région du sud-ouest de la Saskatchewan, des lignes du chemin de fer du Canadien Pacifique jusquà la frontière américaine. En même temps, il est devenu le premier prêtre résident de la ville en avril 1907. Il habitait au 50, rue Hochelaga(17). Réalisant que ses fonctions dagent de colonisation ne lui permettaient pas de bien desservir la nouvelle paroisse St. Joseph, et voyant le nombre toujours croissant de catholiques sétablissant dans la région, il a demandé à Mgr Langevin de lui envoyer un vicaire pour prendre en charge la paroisse. Cest labbé Woodcutter, un prêtre allemand qui a été envoyé par larchevêque. Entre temps, il a négocié avec les représentants de la congrégation méthodiste lachat
de la vieille église méthodiste sur High Street et la 10e Avenue. Le contrat a été conclu en octobre 1907 pour la somme de 14,000 $. Le 1er décembre 1907, larchevêque de St-Boniface est venu dédier la nouvelle église et cest le père Hugonard, o.m.i., directeur de lécole résidentielle indienne de QuAppelle qui a chanté la première messe(18). La vieille église sur la rue Manitoba a alors été louée à un résident de la ville pour 25,00 $ par mois(19). La vieille église a été vendue pour 6,000 $ (20) en avril 1909. La même année, la paroisse a fondé le Young Mens Catholic Club, une société pour les jeunes hommes de Moose Jaw habitant loin de leur famille(21). Le grand intérêt porté pour le club a mené lorganisation à offrir des classes le soir, incluant des cours de français(22) à compter du 19 septembre 1909. La province existait maintenant depuis quelques années et il était question de créer un nouveau diocèse en Saskatchewan et de nommer un premier archevêque. Sur demande de Mgr Langevin, un recensement a eu lieu le 27 novembre 1910 pour déterminer le nombre de catholiques dans le futur diocèse et leur nationalité(23). Comme les trois principales langues parlées étaient langlais, le français et lallemand, une très grande controverse sest ensuivie(24). Chaque communauté linguistique réclamait que le nouvel archevêque soit issu de sa nationalité. Mgr Langevin aurait bien voulu que le premier évêque de Regina soit un Canadien français; mais les catholiques allemands et irlandais avaient déjà présenté des candidats. Les Irlandais se sont désistés en faveur du candidat allemand, le père Woodcutter de Moose Jaw. Ce geste avait pour but de réduire les chances de succès du candidat francophone qui ne tarderait pas à entrer en lice. Des rumeurs commencèrent en effet, à circuler, selon lesquelles «la nomination éventuelle dun candidat francophone naiderait pas à améliorer la situation qui prévalait dans le nouveau siège épiscopal.»(25) Après une longue attente denviron deux ans et à la satisfaction générale des Canadiens français, Olivier-Elzéar Mathieu, un natif de la ville de Québec, a été nommé archevêque(26). En décembre 1911, Mgr Mathieu se rendait à Moose Jaw pour rencontrer labbé Woodcutter durant une visite privée. Larchevêque se serait dit charmé par la ville de Moose Jaw et heureux de percevoir le potentiel de la paroisse(27). Il a fait part de la similarité des collines de la région avec celles de sa ville natale et a promis de visiter souvent la ville. Durant la période 1911-1914, la paroisse a accueillie une suite continue de vicaires dont cinq francophones qui sont demeurés à Moose Jaw pour une courte durée(28). Le père Sicard est arrivé dans la paroisse le 18 août 1911 mais il ny est resté que pendant six semaines pour finalement retourner au diocèse de Montréal. Le 10 novembre le père Fréchette est venu le remplacer, mais son décès à lHôpital Providence, le 18 décembre, était inattendu. Il était atteint de tuberculose depuis plusieurs années. Le 9 février 1913, la paroisse a accueilli son nouveau vicaire, le père Barrette, mais le 12 septembre, un nouveau vicaire rentrait en poste, soit le père Morrissette, un natif du diocèse de Sherbrooke (P.Q.). Sept mois plus tard, le 13 avril 1914, un autre prètre francophone, le père Faucher venait aider le père Morrisette dans ses tâches en attendant le retour de vacances de labbé Woodcutter, qui était toujours en charge de la paroisse(29). Le 31 mai 1914, le père Morrissette quittait la paroisse pour entrer dans une communauté religieuse de lEst. Pendant ce temps, le curé et ses paroissiens préparaient la construction dune nouvelle église et dun presbytère.
Le 24 avril 1913, les travaux dexcavation ont commencé sur lavenue Chantry. Puisque, le commissariat de police, mené par linfâme chef de police Walter Johnson, était à la recherche dun site pour une station, le comité paroissial de la paroisse St. Joseph a pris la décision le 27 avril de vendre à la ville la propriété de léglise située sur High Street Est pour la somme de 85,000 $ comptant(30). Le 7 décembre, louverture officielle de la nouvelle église était marquée par la première messe chantée par Mgr Mathieu. Aujourdhui, la paroisse St. Joseph dessert toujours la communauté catholique de Moose Jaw et plusieurs francophones sont membres de cette paroisse. Léducation Le collège des Surs de la Charité de St-Louis Une congrégation religieuse issue de la France, les Surs de la Charité de St-Louis se sont installées au Canada en 1903, mais ce nest que le 25 août 1913 quelles sont arrivées de Medicine Hat en Alberta pour établir un collège pour jeunes garçons à Moose Jaw. Cest dans une maison louée pour leur congrégation par labbé Louis-Pierre Gravel, sur lavenue Chantry, quelles se sont premièrement installées. Elles ont dabord été appelées à prendre en charge lécole séparée St. Agnes(31), mais le 30 novembre 1913, les membres du conseil décole ont demandé aux religieuses de quitter lécole car selon eux elles nétaient pas suffisamment qualifiées pour enseigner. En 1921, les Soeurs ont ouvert les portes du Collège St. Louis sur lavenue Grafton et la rue Hall Ouest. Linstitution était exclusivement pour les garçons de
lélémentaire. En plus du programme denseignement régulier offert dans les autres écoles, des cours de français étaient disponibles pour les intéressés. Le 24 août 1948, une nouvelle aile a été construite sur la façade gauche du collège, triplant ainsi lespace dans le collège(32). À partir du 1er septembre 1949, le collège ouvrait ses portes avec une capacité de 105 élèves. En plus daccueillir des élèves pensionnaires de la 1re année à la 8e année, le collège accueillait aussi maintenant des élèves de la 9e et la 10e année. Les cours de français étaient toujours offerts à ceux qui le demandaient. Toutefois, nous navons pu trouver aucune preuve que les élèves du Collège St. Louis prenaient le français de lACFC. Le français enseigné était probablement le «High School French». Il y avait maintenant 21 enseignantes dont Sur Aimée, B.A., M.A., Ph.D., supérieure provinciale et générale, et Sur Bertille, adjointe à la supérieure(33). Il est fort probable que ce soit la bonne réputation du collège qui ait attiré des pensionnaires provenant de villes aussi éloignées que Edmonton, Alberta et Flin Flon, Manitoba. En 1966, le collège a fermé ses portes et les élèves ont été intégrés dans les autres écoles catholiques de Moose Jaw, y inclus lécole Vanier. Le vieux collège a été transformé par Harvey Rioux en résidence pour personnes âgées, appelé le Chez Nous Home(34). LAcadémie de Notre-Dame de Sion Fondée en 1845 à Paris en France, la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame de Sion sétait dabord établie à Lewiston au Maine (U.S.A.) avant darriver à Moose Jaw en août 1914. Elles venaient pour soccuper de lenseignement des jeunes filles. Cest lors dun voyage à Moose Jaw quelque temps auparavant que Mère Marie Gonzalez avait pris la décision denvoyer quatre religieuses sétablir dans cette communauté. Les quatre soeurs, Mère Marie Johanny, Mère Marie Loretta, Sur Marie Ethelwald et Sur Marie Ina, se sont installées dès leur arrivée au 829, 4e Avenue Nord Ouest(35). Elles ont immédiatement commencé leur travail denseignement à lécole séparée St. Agnes(36). En 1919, la communauté religieuse a organisé une campagne de financement pour entreprendre la construction de lAcadémie de Notre-Dame de Sion, un couvent et une école pour jeunes filles, au coin de la 3e Avenue Ouest et la rue McDonald. La construction a été terminée en 1924. Il y avait à lAcadémie 21 surs, dont 12 institutrices et le couvent pouvait accueillir les écolières de 6 ans et plus jusquau secondaire(37). Les cours de français étaient disponibles, mais comme cétait le cas au Collège St. Louis, nous navons pu trouver de preuve que le français de lACFC était enseigné à lAcadémie.
En 1966, la fusion des élèves du secondaire de lacadémie avec ceux du Collège St. Louis a mené à la formation du Vanier Collegiate38 . En 1972, les religieuses sont déménagées sur le South Hill et, en 1991, les deux dernières surs de la congrégation à Moose Jaw sont déménagées à Saskatoon. De nos jours, on peut admirer une murale au 12363e Avenue Nord-Ouest, produite en 1992 et qui représente le centenaire de la fondation de lordre. En septembre 2003, il est possible détudier le français dans cinq écoles de la ville, deux écoles publiques (Ross et Central), deux écoles catholiques (St. Margaret et Vanier) et une école fransaskoise.
Avant 1997, les parents qui souhaitaient que leurs enfants reçoivent un enseignement en français devaient les envoyer dans lune des écoles dimmersion de la région ou les envoyer à lécole Mgr de Laval à Regina. Le 27 août 1997, lÉcole fransaskoise de Moose Jaw ouvrait ses portes pour les élèves francophones des communautés civile et militaire de Moose Jaw, de la maternelle à la 6e année. Lécole fransaskoise de Moose Jaw est également lhôte de la prématernelle «Les Petits Orignaux». Les soins médicaux Lhôpital des Surs de la Providence39 Les Surs de la Providence de la congrégation de Kingston (Ontario) avait entrepris des négociations avec le
curé de la paroisse St. Joseph et la mairie dans le but de construire un hôpital à Moose Jaw(40). La congrégation avait décidé en 1911 détablir des religieuses dans la ville, et le curé avait acheté une maison au 153, rue Ominica Ouest pour la somme de 12,000 $, quil leur louait pour offrir des soins hospitaliers(41). Le Providence Hospital a été le deuxième hôpital de la ville. Au début, il pouvait héberger jusquà 18 patients par jour. À lépoque, létablissement était reconnu parmi toutes les «classes sociales» pour être le plus populaire, malgré le nombre limité de lits disponibles. Les surs trouvaient le financement pour la gestion de linstitution en organisant principalement des levées de fonds par différentes activités sociales, telles les ventes dinsignes de la congrégation, les collectes publiques et la vente de repas sur le terrain dexposition de la ville. Il y avait au début des années 1920 au moins deux médecins francophones dans la ville de Moose Jaw, soit les docteurs Jean-Baptiste Trudelle et Petitclerc.
Originaire de la province de Québec où il avait obtenu son diplôme de praticien en médecine de lUniversité Laval en 1912, le docteur Jean-Baptiste Trudelle sest installé à Moose Jaw en 1920 et a ouvert un centre médical avec le docteur J.- L. Petitclerc au 39, rue Main Nord. Il y exercait son métier de médecin et de chirurgien(42). Lannuaire Henderson de Moose Jaw de 1921 nindique pas si Trudelle partage encore un bureau avec Petitclerc. Par contre son bureau se trouvait maintenant dans limmeuble Hammond au 310, rue Main Nord, bureau 207, alors que sa demeure personnelle était au 306, rue Ross Ouest(43). Plus tard, on a retrouvé le docteur Trudelle à la vice-présidence du club des professionnels de langue française de la Saskatchewan(44) et médecin et chirurgien établit à Regina(45). Aujourdhui Aujourdhui, la communauté fransaskoise est toujours vivante à Moose Jaw comme le témoigne ses récentes activités. LAssociation communautaire fransaskoise de Moose Jaw a été mise sur pied en 2001. Elle offre des activités culturelles pour la communauté fransaskoise de la région et met à la disposition de la communauté un Centre daccès communautaire. Lété dernier, lassociation était hôtesse de la 24e Fête fransaskoise alors que la ville de Moose Jaw célébrait son centième anniversaire de fondation. Le thème «Une époque, un pays, mes ancêtres» était évocateur de la Nouvelle-France. Chose certaine, les francophones de Moose Jaw navaient pas entrepris une petite tâche en se lançant dans cette aventure de la fête, surtout que leur association nexistait que depuis deux ans. La communauté fransaskoise toute entière souhaite longue vie à lACFMJ. Qui sait! Dans un prochain projet, ils partiront peut-être à la recherche des liens de parenté français du chef Wally Johnson, ou ceux dAl Capone. Remerciements Jaimerais remercier les individus et organisations suivants pour laide apportée à la réalisation de cette recherche: Bruce Fairman, Richard Lapointe, William Brennan, Laurier Gareau, Meagan Kenzle, Moose Jaw Public Library, Archives and Special Collections of Archer Library (University of Regina), le comité organisateur de la Fête fransaskoise, lAssociation communautaire fransaskoise de Moose Jaw et la Société historique de la Saskatchewan. Sources (1) Knight, Leith, «Historically Speaking», Moose Jaw Times-Herald, November 18, 1970. (2) Foster, Keith Allen, Moose Jaw : The First Decade, 1882-1892, masters thesis, department of History, University of Regina, 1979, p. 7. (3) Ibid., p. 7. (4) «Not Only A Name: A Long Love Letter From Hometown Moose Jaw», dans The Moose Jaw Heritage, un texte de Joseph Schull, édité par Robert Moon, 1977, p. 21. (5) International Genealogical Index, North America, v.5, www.familysearch.org. (6) Ce petit village situé à lest de Raymore avait commencé comme hivernement métis au milieu du 19e siècle. Lestock se trouvait alors sur la vieille piste Carlton. (7) «Death of an Old Moose Jaw Merchant», Moose Jaw Times, April 29, 1892. (8) Traduction et adaptation dextraits tirés de la recherche de Maurice Wainwright, History & Diary of St. Josephs Parish, Moose Jaw, Saskatchewan, Bibliothèque Ganti, Moose Jaw Historical Society, April 1982, 58 pages. (9) Traduction de H. E. Wyatt and Joseph Schull, The Best and Most Extraordinary Crazy Name Small Town in the World, Crocus House, 1979, 112 pages, p. 16. (10) Op.cit Foster, Moose Jaw : The First Decade, 1882-1892, p. 8. (11) Archer, John H., Saskatchewan. A History, Modern Press, 1981, 422 pages, p. 41. (12) Wainwright, Maurice, History & Diary of St. Josephs Parish, Moose Jaw, Saskatchewan, p. 1. (13) Ibid., p. 1-2. (14) Ibid., p. 3. (15) 1903-1953 : Moose Jaw, Saskatchewan, Moose Jaw Golden Jubilee Commitee, 1953, p. 33. (16) Op.cit. Wainwright, p. 4. (17) «La colonisation du Sud de la Saskatchewan», Musée virtuel francophone de la Saskatchewan, 2002, «www.societehisto.org/Musee/Mission-Colon/Historique/Gravel2.html». (18) Op.cit. Wainwright, p. 5. (19) Ibid., p. 9. (20) Ibid., p. 11. (21) Ibid., p. 13. (22) Ibid., p. 17. (23) Ibid., p. 28. (24) Ibid., p. 27-28. (25) Rottiers, René, «Histoire abrégée de la fransaskoisie», 11e article, Eau vive, le 17 novembre 1982. p. 9. (26) Op.cit. Wainwright, p. 30. (27) Ibid., p. 31. (28) Ibid., p. 33, 36-37, 43, 51. (29) Ibid., p. 50. (30) Ibid., p. 39. (31) Ibid., p. 42. (32) «New $160,000 Wing Triples Size of St.Louis College», Moose Jaw Times-Herald, June 22, 1949, vol. XLIII. (33) «To Open Two High School Grades at St.Louis College», Moose Jaw Times-Herald, Saturday July 23, 1949, p. 4. (34) «Former college to be senior citizens home», Regina Leader Post, December 23, 1980. (35) The Sionian, Sion Yearbook, 1950, 40 pages, p. 4. (36) Op. cit. Wainwright, p. 53. (37) «Official Opening of Convent of Our Lady of Sion on March 2», Moose Jaw Times-Herald, Saturday March 1, 1924, p. 146. (38) «Alumni of City School Planning Get Together», Moose Jaw Times-Herald, November 23, 1985. (39) Traduction et adaptation dextraits tirés de Op. cit. Wainwright, avril 1982, 58 pages. (40) Ibid., p. 33. (41) Ibid., p. 35. (42) Gareau, Laurier, «La Saskatchewan et ses médecins canadiens-français», Revue historique, avril 1999, volume 9, numéro 4, p. 5-6. (43) Henderson Directory, Hendersons Moose Jaw City Directory, v. 12, 1921, p. 374. (44) Op. cit. Gareau, p. 5-6. (45) Ibid., p. 6. |
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