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Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 3 numéro 1

Attaque vigoureuse des conservateurs contre les Canadiens français : J.-T.-M. Anderson n’est pas notre ami !

Vol. 3 - no 1, novembre 1992
Le premier ministre conservateur, J.-T.-M. Anderson
Le premier ministre conservateur, J.-T.-M. Anderson
Photo: Archives de la Saskatchewan

février 1931
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Regina) J.-T.-M. Anderson est au pouvoir dans cette province depuis deux ans et, depuis, les Franco-Canadiens de la Saskatchewan n’ont pu dormir en paix. Le récent amendement à la loi de l’éducation proposée par le gouvernement conservateur viendrait abolir l’usage du français comme langue d’enseignement en première année. Les Canadiens français de la province connaissent bien la position de leur premier ministre vis-à-vis l’enseignement du français.

M. Anderson doit son élection au printemps de 1929 aux fanatiques en capuchons blancs. Depuis 1927 que le Ku Klux Klan menait une campagne contre l’enseignement du français, contre le port de l’habit religieux et contre la présence de crucifix dans nos écoles. Grâce à l’élection de M. Anderson, le KKK allait enfin avoir gain de cause.

Quelques mois seulement après son élection, le nouveau premier ministre infligeait un premier coup de fouet à la population de langue française. En septembre 1929, il supprimait l’échange des brevets d’enseignement avec le Québec. Cette décision rend plus difficile la tâche de recrutement de personnel pour les écoles dans nos arrondissements bilingues.

En décembre de la même année, le gouvernement nous annonçait que dorénavant le catéchisme devrait être enseigné en anglais dans toutes les écoles de la province. Afin de contourner ce règlement, les enfants canadiens-français se voient obligés de suivre leur catéchisme après les heures de classes régulières, c’est-à-dire de trois heures et demie à quatre heures.

Le premier ministre avait-il alors fini de nous harceler? Hélas, non!

En février 1930, M. Anderson dépose son fameux projet de loi 1 à l’Assemblée législative. Ce projet de loi puait le Ku Klux Klan. Il interdisait l’affichage des symboles religieux et le port de l’habit religieux dans les écoles publiques. Heureusement que, dans la plupart des cas, nos religieuses dévouées ont accepté de modifier leur habit pour se conformer à la loi.

Bien sûr, nous savions que tôt ou tard M. Anderson allait s’en prendre à l’enseignement de la langue française. Cet ancien inspecteur d’école s’oppose farouchement depuis bien des années à l’enseignement de toutes langues étrangères en Saskatchewan. En 1918, Anderson et les siens avaient réussi à faire interdire l’enseignement de toutes autres langues étrangères, mais grâce à nos alliés les libéraux, le français pouvait toujours être enseigné une heure par jour et nous avions encore le droit à la première année en français.

Les amendements que viennent de déposer les conservateurs à l’Assemblée législative ne laissent plus aucun doute; ils veulent l’abolition pur et simple du “cours primaire” en français.

Le printemps dernier, M. Anderson avait confié à deux professeurs d'école normale la tâche de mener une enquête sur nos écoles bilingues. On nous dit que nos élèves de langue française n'ont pas une maîtrise de l'anglais et on blame l'usage du français en première année.

Pouvons-nous rester muet sur cette question? Non! L’A.C.F.C. vous invite à faire connaître votre mécontentement vis-à-vis ce projet de loi. Il est temps de dire NON au gouvernement Anderson.






 
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