Des lieuxAssiniboia et LeevilleLes catholiques d'Assiniboia, Sask. sont de plus en plus nombreux et depuis Pâques 1912, ils ont le bonheur d'avoir maintenant leur église et leur missionnaire dans la personne de M. l'abbé J.O. Faucher. La ville d'Assiniboia n'a qu'un mois d'existence et compte déjà une population d'au delà de 1000 âmes. Le Patriote de l'Ouest le 28 août 1913 Dans l'histoire de la Saskatchewan, les colons ont généralement été les premiers à venir s'établir dans une région donnée. Ils ont pris des homesteads et ils ont commencé à établir des villages avec des magasins, une église et une école. C'est le cas à Marcelin, Notre-Dame d'Auvergne et Milly pour n'en nommer que quelques-uns. Puis, on décide de bâtir une ligne du chemin de fer dans la région et, surprise, les hauts placés de la compagnie décident d'établir la gare à un mille, deux milles, trois milles du village. Les commerçants, le prêtre et l'instituteur doivent alors déménager leurs bâtiments au nouvel emplacement du village. Cette histoire, c'est aussi celle de Leeville. «Assiniboia, autrefois connu sous le nom de Leeville, en l'honneur d'un des premiers colons, M. Lee, est le premier groupement à se détacher de Willow Bunch — qui est à une distance de trente mille au sud-est — et à devenir une paroisse florissante.»(1) Leeville était située à trois milles au nord-est d'Assiniboia. C'est à l'automne de 1906 qu'arrivent les premiers colons de Leeville: Hubbard Lee, sa femme et ses fils Fred, Henry et Mose. La même année, deux jeunes Français, Raymond Leduc et Camille Perthuis, arrivent du Manitoba où ils avaient été employés. Les deux trouvent le terrain satisfaisant et retournent au Manitoba pour se préparer à venir prendre des homesteads le printemps suivant. Leduc communique avec son frère, René, qui est toujours en France, au sujet de la beauté des terres au nord-ouest de Willow Bunch, tandis que Perthuis écrit à son beau-frère, M. Sureau. René Leduc, sa femme et sa petite fille de deux ans, Sureau et sa femme viennent rejoindre les deux autres à Winnipeg. Le groupe se rend ensuite dans la région d'Assiniboia où les quatre hommes s'établissent sur la section 6 du township 7. Les femmes et la petite fille demeurent à Moose Jaw en attendant qu'une maison soit construite. Pour se rendre aux homesteads, Sureau, Perthuis et les frères Leduc suivent la vieille piste de Willow Bunch jusqu'à l'extrémité sud du Lac des Rivières (Lake of the Rivers). Ensuite ils se dirigent vers l'ouest à travers la prairie jusqu'à Leeville. Vers 1910, un Canadien français, Pierre Beauregard, abandonne son ranch à Scout Lake et achète un magasin à Leeville. La fille de Pierre Beauregard, Mme Rita Préfontaine, a écrit au sujet de ce séjour à Leeville. «Maman n'a jamais beaucoup parlé de son séjour à Leeville, seulement pour dire que tout le monde était Anglais et qu'elle ne pouvait ni parler, ni comprendre ce langage.»(2) Mme Beauregard se trompait car il y avait d'autres pionniers francophones dans le district de Leeville, comme Hida Lauzière (forgeron), Ernest Lauzière, Joseph Lauzière, J.B. André, Arthur Rhéault, Urbain Audette, Alfred Currat et François Currat. Les deux derniers sont Suisses. C'est probablement dans la maison de François Currat qu'est chantée la première messe d'Assiniboia. «M. l'abbé Lemieux de Willow Bunch, rendait de temps en temps visite aux catholiques du district, disant la messe ici et là dans les demeures privées... M. le curé Lemieux eut comme assistants à Willow-Bunch, à cette époque, les abbés Meleux, Jaillet et Faucher, qui tour à tour desservirent cet embryon de mission. La messe était célébrée chez François Currat ou chez Urbain Audette.»(3) Il y a aussi des anglophones comme la famille Lee, Eddy Kesler, Pat Butler, Ed Lenherd et L.B. Maegher. Toutefois, le beau petit hameau de Leeville est appelé à disparaître. «Avec l'arrivée du chemin de fer du Pacifique Canadien en 1912 et l'établissement d'une station à environ quatre milles au sud-ouest, le vieux Leeville prit le nom d'Assiniboia et se développa relativement vite.»(4) Les marchands, comme Pierre Beauregard et Hida Lauzière, déménagent pour être près de la gare. La population du nouveau village augmente vite; on compte environ 1000 personnes seulement un mois après la fondation d'Assiniboia. Les catholiques demandent la fondation d'une paroisse: «Le 11 août 1912, une assemblée des résidents du district a lieu, pour la première fois, chez Alfred Currat, en vue de s'organiser en paroisse... C'est M. Meleux qui convoqua et présida la première assemblée où furent élus les premiers syndics: Charles Rozon, Albert Kessler, R. Leduc, Arthur Rhéault, J. McDonald et R. Nolan, secrétaire.»(5) Même si les commerçants ont quitté pour s'établir à Assiniboia, la région de Leeville peut encore compter sur la petite école Montcalm. Fondée en 1912, l'école était située sur le terrain de René Leduc. L'école Montcalm a fermé ses portes en 1957 lorsqu'on a commencé à transporter les élèves aux écoles d'Assiniboia. Si Leeville était appelé à disparaître, Assiniboia allait devenir un des principaux centres commerciaux de la région de la Montagne de Bois. (1) Chabot, abbé Adrien, Croquis historique des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask. à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930-1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1955, p. 8. (2) Beauregard-Préfontaine, Rita, My Beautiful Coulee, inédit, 1978, p. 7. (Traduction) (3) Chabot, abbé Adrien, Op. cit., p. 8. (4) Ibid., p. 8. (5) Ibid., p. 8. Sources Un bout d'histoire (112) Beauregard-Préfontaine, Rita, My Beautiful Coulee, inédit, 1978. Chabot, abbé Adrien, Croquis historique des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask. à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930-1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1955. |
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