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Arthur Marchildon

Arthur Marchildon
L'abbé Arthur Marchildon s'impliqua dans de nombreuses causes de la francophonie en Saskatchewan, dont le mouvement coopératif, la radio française et Saskatchewan étudiante voyage. Photo : L'Eau vive.
Pendant bien des années, la communauté fransaskoise avait dépendu sur les religieux et les religieuses pour lui donner le «leadership» dont elle avait tellement besoin. Ce «leadership» venait des religieuses qui, dans leurs couvents, assuraient l?enseignement d?un bon français aux petits garçons et aux filles de chez nous. Il venait des pères dans les collèges et, bien sûr, des curés de paroisse qui n?avaient pas peur d?exhorter leurs paroissiens à s?impliquer dans les causes françaises, que ce soit l?ACFC, la radio française ou les activités dites culturelles. Certains d?entre eux ont laissé leur marque sur la communauté fransaskoise. Roger Ducharme, dont j?ai déjà parlé dans cette chronique, était un de ces religieux qui s?est dévoué à la cause ; Maurice Baudoux, qu?on a surnommé «le père de la radio française», en était un autre. Un troisième qu?on ne doit pas oublié était l?abbé Arthur Marchildon.
Son père, Gilbert Marchildon, était venu dans l?Ouest canadien en 1912 avec ses frères Albert et Alfred pour y faire les «battages». Ils ont choisi de rester et se sont pris des «homesteads» dans la région de Zenon Park. En 1915, Gilbert a épousé Anna Lalonde qui venait de Lafontaine en Ontario, la même région que les Marchildon. Arthur était le deuxième des quatorze enfants de Gilbert et Anna Marchildon. Il est né à Zenon Park le 10 mars 1920. Il a fait ses études élémentaires à l?école Marseillaise, située quelques kilomètres au nord de Zenon Park, pour ensuite se diriger vers le Collège Mathieu de Gravelbourg. En 1942, ayant terminé son cour classique au Collège, il a commencé ses études en théologie au séminaire de Mazenod à Gravelbourg. Il a terminé ses études au séminaire St-Augustin à Toronto et a été ordonné prêtre en 1946.

De retour en Saskatchewan et dans le diocèse de prince Albert, Arthur Marchildon est nommé curé de Bonne Madone pendant quelques années. En 1946 et 1947, il est impliqué dans la mise en place d?un mouvement de coopération francophone dans la province : le Conseil de la coopération de la Saskatchewan. Pendant les vingt prochaines années, il a contribué au mouvement en organisant des cours sur la philosophie de la coopération. Il a même assumé la responsabilité du secrétariat du Conseil à quelques reprises. Son implication dans le mouvement l?a mené à co fonder de nombreuses caisses populaires francophones en Saskatchewan.

Après avoir passé quelques années comme curé de Bonne Madone, l?évêque du diocèse lui a demandé d?assumer un poste à l?ACFC, celui de «visiteur des écoles» pour le Nord de la province. Il sera visiteur des écoles pendant plusieurs années. C?est peut-être cette implication auprès des jeunes dans les écoles qui le poussera quelques années plus tard à se joindre au père André Mercure, omi., pour mettre en place les voyages SEV et SEVI. Le but de ces voyages était de faire voir à des jeunes de la Saskatchewan qu?il était possible de vivre en français, que ce soit au Québec, dans les Maritimes ou en France.

Enfin, il ne faudrait pas négliger la contribution de l?abbé Marchildon à la radio française en Saskatchewan. Il a été membre du directorat de CFNS et, dans les années 1980, il a été secrétaire de la Fondation de la radio française.

Peu importe où il était? curé de paroisse, secrétaire d?organisation francophone? Arthur Marchildon reconnaissait l?importance du bénévolat et de son implication dans sa communauté. Il était avant tout un bâtisseur? un bâtisseur d?églises, de foyers pour aînés, d?associations francophones. Mais il était aussi un bâtisseur de fierté? de fierté fransaskoise.





 
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