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Des histoires

Archidiocèse de Regina

La Cathédrale de Regina
Les souscriptions pour la construction de la cathédrale s'élèvent à environ $50,000. On espère que la toiture sera finie cet automne et que tout sera terminé l'été prochain.
Le Patriote de l'Ouest
le 15 août 1912
Le 4 mars 1910, Rome crée un nouveau diocèse dans l'Ouest canadien, soit celui de Regina. Vingt ans plus tôt, de l'énorme diocèse de Saint-Albert, on avait créé le vicariat apostolique de Prince Albert avec Mgr Albert Pascal comme évêque. Toutefois, la partie sud de la Saskatchewan, à cette époque le district d'Assiniboia, relevait toujours du diocèse de Saint-Boniface.

En 1907, le vicariat apostolique de Prince Albert devient un diocèse rattaché à l'archidiocèse de Saint-Boniface et trois ans plus tard, le diocèse de Regina est créé. Cette même année-là, Rome crée un autre vicariat-apostolique à partir de l'énorme diocèse de Saint-Boniface, soit le vicariat du Keewatin (le nord du Manitoba) avec Ovide Charlebois, o.m.i. comme premier évêque.

Mgr Olivier-Elzéar Mathieu, ancien recteur de l'Université Laval à Québec est nommé premier évêque du diocèse de Regina le 14 juillet 1911. Il devient ainsi le premier évêque de l'Ouest canadien, depuis Mgr Provencher à Saint-Boniface en 1945, qui n'est pas Oblat de Marie-Immaculée. Il doit alors suivre dans les traces de Taché, o.m.i., Grandin, o.m.i., Langevin, o.m.i. et Pascal, o.m.i.

«Sa consécration par le Cardinal Bégin a lieu le 5 novembre 1911 à la Basilique de Québec. Le 14 novembre 1911, il quitte pour Regina, où il est installé dans l'église St. Mary's qui doit lui servir temporairement de cathédrale.»(1)

La paroisse St. Mary's est la plus vieille de Regina. Dès 1882, Pascal Bonneau, un commerçant de la ville, avait demandé au père Huguonard de la mission de Qu'Appelle de venir chanter une messe dans la capitale. «Il n'y a pas de prêtre résident, ni d'église avant que deux commerçants fervents et énergétiques, Pascal Bonneau et Charles McCusker, prélèvent plus de mille dollars de toute la communauté envers une église. Au printemps de 1884, peu de temps après l'arrivée du père Larche, le premier curé, une belle petite église fut dédiée par Mgr Taché.»(2) C'est sous le plancher de cette église St. Mary's qu'on enterre Louis Riel après sa pendaison en novembre 1885.

Quelques mois seulement après son arrivée dans l'Ouest, Mgr Mathieu donne la directive de commencer les travaux de construction de la nouvelle cathédrale du Sacré-Coeur. Même s'il se dit «British», le nouvel évêque s'implique dans les affaires de la communauté francophone. En février 1912, il se rend à Duck Lake pour un grand congrès des Canadiens français qui mènera à la création de l'ACFC.

Puisque son territoire s'étend de la frontière du Manitoba à celle de l'Alberta, elle comprend plusieurs nationalités: Français, Allemand, Polonais, Anglais et Irlandais. Très tôt, des conflits éclatent dans le diocèse. «Quelques Irlandais mécontents de ce qu'un Canadien français avait été nommé évêque à la place de l'un des leurs, qu'ils attendaient, ont poussé l'indélicatesse jusqu'à aller trouver le lieutenant gouverneur pour lui demander d'user de son influence pour forcer (l'évêque) à prendre un vicaire général de leur nationalité.»(3)

L'évêque, ne voulant tomber au piège, nomme trois conseillers diocésains; un Allemand, le père Suffa, un Français, le père Charles Maillard et un Anglais, le père Gillis. Cependant, il ne se gênera pas de s'entourer de prêtres francophones au cours des prochaines années; le père Beaulieu, premier secrétaire et chancellier, le père Benoit et le père Marois pour n'en nommer que quelques-uns.

«Au temps de Mgr Mathieu, les Canadiens français catholiques de Regina avaient une messe spéciale avec sermon (en français) le dimanche, à la cathédrale.»(4)

Cinq ans après la création du diocèse de Regina, Rome déclare que chaque province canadienne deviendrait une province ecclésiastique. Le diocèse de Regina devient ainsi l'Archidiocese de Regina.

Comme ancien recteur de l'Université Laval, Mgr Mathieu s'intéresse
beaucoup à l'éducation de ses ouailles. En 1917, il obtient des chartes pour la construction de deux collèges catholiques dans son diocèse; un pour les francophones (Mathieu) à Gravelbourg et l'autre pour les anglophones (Campion) à Regina. Un troisième collège pour les Ukrainiens ouvrira ensuite ses portes à Yorkton. Pour l'éducation des filles, l'archevêque fait venir des congrégations de religieuses qui ouvrent des couvents à Regina, Gravelbourg, Sedley, Moose jaw, Vibank, Saint-Hubert, Bellegarde, Forget, Laflèche, Prelate, Radville, Swift Current, Wauchope, Wilcox, Willow Bunch, Wolseley et Montmartre.

Mgr Olivier-Elzéar Mathieu meurt à l'âge de 75 ans le 26 octobre 1929. Un an seulement après sa mort, son diocèse est à nouveau séparé en deux avec la création du diocèse de Gravelbourg.

(1) Archdiocese of Regina, A History, Regina: Archdiocese of Regina, 1988. p. 36. Traduction.
(2) Gareau, Laurier, «Pascal Bonneau et fils, commerçants et ranchers», La Revue historique, Regina: Société historique de la Saskatchewan, Volume 2, No 4, Mai 1992. p. 2.
(3) Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988. p. 278.
(4) Rottiers, René, «Histoire abrégée de la fransaskoisie, 18e chronique», L'Eau Vive, le 12 janvier 1983. p. 13.

Sources

Archdiocese of Regina, A History, Regina: Archdiocese of Regina, 1988.

Gareau, Laurier, «Pascal Bonneau et fils, commerçants et ranchers», La Revue historique, Regina: Société historique de la Saskatchewan, Volume 2, No 4, Mai 1992.

Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988.

Rottiers, René, «Histoire abrégée de la fransaskoisie, 18e chronique», L'Eau Vive, le 12 janvier 1983.





 
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