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Des gens

Alma Jeanneau

Trop souvent, dans les dernières années, les bénévoles se sont fait rares dans la communauté fransaskoise. Le prétexte donné c’est que les gens sont brûlés, qu’ils sont fatigués des nombreuses réunions, qu’ils ont décroché culturellement de la communauté. Puis, les grosses subventions veulent dire qu’il y a des employés dans les associations fransaskoises pour faire le travail.
Soyons honnêtes ! Il a toujours été difficile de trouver des bénévoles fransaskois, même quand les subventions étaient rares. L’expression «les TLM» existe depuis bien longtemps. C’est pour cette raison qu’une «TLM» comme Alma Jeanneau a été une perle pour la communauté.

Elle est née Alma Loiselle en 1935 à Prud’homme. La fille de Joseph Loiselle et Blanche Masson, Alma a été élevée par son oncle et sa tante, Onile et Émilia Loiselle. Ils étaient propriétaires d’un petit restaurant et d’une boutique de coiffeur pour hommes dans le village de Prud’homme. Le restaurant était le lieu de rencontre favori des gens de Prud’homme; on y venait en soirée pour écouter un match de hockey ou une pièce de théâtre à la radio ou pour jouer aux cartes. Alma a fréquenté le couvent des Filles de la Providence à Prud’homme où elle a pu s’adonner librement à ses grandes passions : le chant et le théâtre.

En 1957, elle a épousé Joseph Jeanneau de Prud’homme et ils se sont établis à Prince Albert. C’est là qu’ils ont élevé leurs deux garçons, Marc et Denis, et qu’Alma a prêté main-forte à la communauté. Elle a œuvré à la paroisse du Sacré-Cœur à Prince Albert (cathédrale) et au sein de nombreux groupes communautaires dont Pro-Vie, Meals on Wheels et le comité contre l’abus de l’alcool et des drogues.

Sa culture lui tient beaucoup à cœur et Alma est devenue une force derrière le regroupement des jeunes francophones de Prince Albert durant les années 1960, son sous-sol étant même devenu le premier centre culturel francophone de Prince Albert, le Club Chez La Vigne. Pendant que son mari Joseph était président de l’ACFC (1972-1974), il a accordé beaucoup d’importance à l’économie de l’organisme, si bien que le nombre du personnel a augmenté, ainsi que son budget. Toutefois, Alma a dû avoir un impact sur lui, car c’est durant ses mêmes années que l’ACFC a sanctionné la création de la Commission culturelle de la Saskatchewan en 1973.

C’est à cette époque que j’ai premièrement connu Alma Jeanneau. Lors d’un colloque culturel à Fort San ou d’un congrès de l’ACFC, elle était toujours prête à ajouter un peu d’animation à la rencontre avec une petite chanson ou une histoire drôle. Lorsque l’Association jeunesse fransaskoise a créé son Festival de théâtre en 1979, Alma Jeanneau a été une des premières participantes avec un monologue ou deux.

Si la communauté fransaskoise a pu se développer culturellement dans les 30 dernières années, c’est grâce à la contribution de bénévoles comme Alma Jeanneau. En 1975, la ville de Prince Albert a reconnu l’œuvre d’Alma en lui a décerné le titre de «Citoyenne de l’année». C’était un honneur bien mérité pour cette dame qui n’avait jamais osé dire non à une bonne cause.

Aujourd’hui, Alma et Joseph Jeanneau sont à la retraite dans leur chalet au lac Wakaw. Alma ne sort plus aussi souvent, mais soyez assurés qu’elle aimerait encore participer à nos rencontres avec une petite chanson ou un petit monologue.





 
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