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Des gens

Adolphe Erny

M. l'abbé Erny est de passage à Regina. Il est de retour d?une tournée de quarante jours dans les diverses missions de son district. Il retournera à Rosetown vendredi.

Le Patriote de l'Ouest
le 6 janvier 1916
L'un des premiers enseignants du Collège Mathieu, l'abbé Adolphe Erny, a été longtemps un des collaborateurs de l'abbé Louis-Pierre Gravel, puis enfin il a été son successeur. Il est né en France le 1er juillet 1882. L'abbé Adrien Chabot dans son Histoire du Diocèse de Gravelbourg attribue son lieu de naissance à La Rochelle (France), mais sa notice nécrologique publiée dans le Patriote de l'Ouest du 2 février 1938 annonce qu'il était né à Nantes. Il était le neveu de M. et Mme Louis Résignant de Lac Mégantic, Québec et c'est là qu'il a reçu un diplôme commercial «à l'Académie des R.R. Frères du S.-C. Admis religieux dans cette communauté, à Arthabaska, il exerça son dévouement de professeur pendant plusieurs années.»(1)

Lorsqu'il a eu décidé de se faire prêtre, Adolphe Erny a étudié chez les Pères de Sainte-Croix à Saint-Laurent, pour ensuite se diriger vers l'Université Laval à Québec. Il a été ordonné prêtre en 1915 et est venu immédiatement pratiquer son ministère en Saskatchewan. Il avait possiblement connu Mgr Mathieu à Québec avant que ce dernier ne soit nommé premier Archevêque de Regina en 1911.

Arrivé en Saskatchewan, il est nommé curé de Rosetown, un village situé au sud-ouest de Saskatoon. Si cette paroisse fait aujourd'hui partie du Diocèse de Saskatoon, elle faisait autrefois partie de l'archidiocèse de Regina. Premier curé résident de Rosetown, l'abbé Erny est le premier à faire un recensement des catholiques dans cette paroisse qui avait auparavant été desservie par des missionnaires venus de Saskatoon. Durant son séjour à Rosetown, il a fait bâtir un presbytère et a fondé la première Société des Dames de l'Autel dans la paroisse. Cette société est devenue le Catholic Woman's League en 1923.

En plus d'être curé de Rosetown, l'abbé Erny était responsable de nombreuses missions catholiques dans la région, dont Elrose, Plato, Kindersley et Marengo.

En 1918, Mgr Mathieu a fait appel à l'abbé Erny pour qu'il accepte de deveir membre du premier personnel du Collège Mathieu, alors confié au clergé séculier. Il a été le premier directeur des études ainsi que professeur de théologie. Lorsque le collège passe sous la direction des Oblats il retourne au ministère paroissial et est nommé curé de Gull Lake.»(2)

Durant son séjour au Collège Mathieu, ou dans les années qui suivent, l'abbé Erny s'est fait valoir comme musicien. Il a collaboré avec l'abbé Louis-Pierre Gravel dans la création de la chanson Ô Mon Pays! et avec le R.P. Georges Boileau, o.m.i., pour la chanson Vive 'Le Patriote'. Cette contribution musicale fait partie d'un ensemble de chants patriotiques créés au début du siècle par des missionnaires du sud-ouest de la Saskatchewan et qui ont survécu jusqu'à nos jours. En la cathédrale de Gravelbourg, on peut souvent entendre L'Hymne de Gravelbourg à la Vierge Immaculée créé par les pères Georges Boileau et Henri Gervais, o.m.i.

L'abbé Erny est demeuré quatre ans à Gull Lake puis il a été nommé pour remplacer l'abbé Jules Bois comme curé de Meyronne. «En 1926 il succède à l'abbé Pierre Gravel comme missionnaire colonisateur.»(3) C'est suite à la mort de l'abbé Louis-Pierre Gravel que l'abbé Erny est nommé, par Mgr Mathieu, missionnaire colonisateur pour le sud-ouest de la Saskatchewan avec résidence à Moose Jaw. Il est demeuré dans ce poste jusqu'en 1931.

Après avoir passé 16 ans de sa vie en Saskatchewan, l'abbé Erny a quitté la province en 1931 et est allé s'établir à Montréal où il est devenu curé de la paroisse Saint-Clément. C'est là qu'il vivait lorsqu'il est décédé le 29 janvier 1938 à l'âge de 55 ans.

Les livres d'histoire locale ne racontent vraiment pas la grande contribution de ce missionnaire dans le développement de l'église catholique en Saskatchewan et il faudrait de longues heures de recherche dans les archives des diocèses de Regina et Gravelbourg pour bien connaître le rôle qu'il a joué.

Malgré cela, Adolphe Erny mérite de prendre sa place avec les abbés Gravel, Maillard et Royer parmi les bâtisseurs de paroisses dans le sud-ouest de la Saskatchewan.

(1) Le Patriote de l'Ouest, «Notice nécrologique de l'abbé Erny», le 2 février 1938, p. 1.
(2) Chabot, abbé Adrien, Histoire du Diocèse de Gravelbourg, 1930-1980, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1981, p. 177.
(3) Ibid., p. 177.

Sources

Chabot, abbé Adrien, Histoire du Diocèse de Gravelbourg, 1930-1980, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1981.

Le Patriote de l'Ouest, «Notice nécrologique de l'abbé Erny», le 2 février 1938.





 
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