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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 13 numéro 3

À bas le whisky!

Vol. 13 - no 3, mars 2003

Avant 1892, la tâche la plus difficile que doit remplir la Police Montée dans les Prairies est de faire observer la prohibition. Au début, c’était encore faisable, même si c’était un travail ingrat. Elle attrapait facilement les trafiquants d’alcool qui essayaient de faire passer la frontière à leurs chariots. Grâce à cette surveillance, très peu d’eau-de-vie parvenait aux Indiens. Mais un nombre croissant de colons en voulaient pour leur consommation personnelle et n’appréciaient pas l’intervention de la Police Montée dans le trafic de l’alcool. La prohibition commence à s’effriter en 1881, lorsque le lieutenant-gouverneur Edgar Dewdney met sur pied un système de permis autorisant les Blancs à importer de l’alcool dans les Territoires du Nord--Ouest à condition que ce soit pour eux-mêmes. En théorie, ce système devait contrôler le trafic de l’eau--de-vie mais, en pratique, son importation devint vite hors de contrôle parce qu’il était impossible à la Police Montée de suivre les milliers

Photo: Noëlla Girardin
Photo: Noëlla Girardin


de permis émis. En plus de l’importation légale, des milliers et des milliers de litres arrivèrent clandestinement par les trains dans des tonneaux et des caisses contenant soi-disant du sel, du sucre ou même du papier à tapisserie. Un jour, on découvrit même 1100 litres d’eau-de-vie sous un chargement d’avoine. En 1892, on se résigna à l’inévitable et on mit fin à la prohibition.

Cet article est reproduit du magazine Le Courrier, une publication de la Société d'histoire de Colombie-Britannique, Volume 5, No. 1, août 1992.





 
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