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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Des histoires

En route pour Fort Walsh

Les missionnaires catholiques ont beaucoup écrit sur l'Ouest canadien. Ils nous ont laissé des relations de voyage, une correspondance souvent volumineuse et leurs mémoires. Rares pourtant sont les documents écrits de la main des colons de la première heure: tout occupés à gagner leur pain et d'ailleurs peu habitués à la plume, ils ne voyaient guère en quoi la description de leur existence quotidienne aurait pu intéresser qui que ce soit. Néanmoins, à la demande de l'abbé Clovis Rondeau, auteur d'une histoire de la Montagne de Bois, l'un des pionniers de la région, Joseph Lapointe, a raconté les péripéties de son voyage en charrette depuis Winnipeg jusqu'au Fort Walsh en 1878.
Nous avons reproduit ce document tel qu'il a été rédigé; une lecture à haute voix en facilite la compréhension:

«Durant l'été de 1878 je quittais Winnipeg que l'on nommait dans le temps La Fourche avec Mr. Ignace Lamarche commerçant au Fort Walsh Territoire du Nord-Ouest son engage Joseph Klyne et Zotique Desautels, Mr. Lamarche avait 7 wagon et 9 charrette cheargé de marchandise pour son commerce avec les métis et les sauvages, étant parti de Winnipeg au commencement du mois de juillet, j'arrêtai à St François Xavier pour prendre une jument avec son poulain que j'avais là, la deuxième journée après notre dépard nous arrivames a la Baie St Paul Paroisse déservi par Mr le Curé St Pierre le soir je mis ma jument à la corde et enfargé avec des enfarges neufs et un cable neuf mais le matin ma jument était parti, nous le cherchâme toute une journée sans pouvoir la trouvée, le lendemain je retournais en arrière jusqu'à St François Xavier personne ne l'avait vu ni parlé, le lendemain je parti pour aller rejoindre mes compagnon qui avaient continué leur chemin en passant à la Baie St Paul voir Mr. le curé et lui racontai ce qui m'était arrive a propos de ma jument il me promis d'en parler a ses paroissiens le lendemain ma jument était retrouvé tout près de l'église avec le voleur c'était un nommé Spence mais j'étais reparti pour rejoindre mes compagnons je les rejoignis au Marais des Cageux, rendu a une place appelé les trois coulés il y avait un settler et Lamarche le vendit un cheval pour de la farine et nous continuâme notre chemin nous fesions a peu près 20 miles par jour, quelques jours plus tard nous arrivions à ce qu'ils appelaient le grand bois les chemin était presque impassable et étant bien chargé a peine si les chevaux se rendre jusqu'à la sortie du bois nous fumes obligé d'arrêter là pour la nuit c'était une place ou le foin était long et plein de maringouins il y en avait toujours un nuage autour de nous nous avons été obliger de veiller les chevaux durant la nuit pour ne pas les perdrent. Le matin j'eus toute les misère pour allumer le feu les chevaux se pressant pour avoir de la boucane. J'étais en danger d'être piétiné par eux mes associés dormait dure ce matin là et se réveillèrent que quand j'eus bien allumer le feu et fait bouillir la chaudière, nous continuâmes a avancé doucement enfin nous arrivions au grand rapide qui se trouve un peu plus bas ou est Brandon aujourd'hui, ou il y avait une détachement de Police Montée que visitait les voiture pour voir s'il n'y avait pas de boisson, car nous avions la prohibition dans ce temps-là au Nord-Ouest, l'eau étant basse nous pûmes traverser la rivière à gué vis-à-vis l'île de chêne nous rencontrames des métis qui descendait à Winnipeg. Nos approvisionne consistait de viande sèche de Buffalo bien maigre, nous en étions fatigué souhaitions voir des Buffalo pour se procurer de la viande fraîche mais nous n'avions pas grande espoir de pouvoir nous en procurer car pas un de nous n'était chasseur Joseph Klyne était bon cavalier mais n'avait jamais tué un Buffalo, enfin après quelques jours de marche nous en vîmes quelques-uns, nous n'avions qu'un cheval qui courait assez pour rejoindre le buffalo mais il était rebutter quand il voyait un buffalo il ne voulait pas aller après il voulais retourner en arrière malgré son cavalier quelques jours plus tard nous en vîmes une autre petite bande cette fois encore nous essayames d'en abattre nous nous approchames aussi près que possible en arrière d'un coteau, et Klyne monta encore son cheval rebutter et Lamarche en detela un autre qui courait bien dans son temps, le monta et prit un grand fouet et suivit le premier quand il voulait arrêter Lamarche avec son grand fouet lui tombait dessus quand il se sentis trop chauffé il se lança en avant et rejoignit Klyne ayant aperçu une vache bien grasse il s'en approcha et la tira mais il manqua la balle passant audessus alla frappé un jeune boeuf de 2 ans aussi bien gras dans l'oreille et le tua raide. Nous approchâmes les voitures tout près et commençames a le déshabiller. Nous en coupâmes des morceau choisi que nous mimes dans la chaudière pour notre souper et nous en grugère un bon. on se rendit au but de notre voyage sans manquer de viande, rendu au Port-de-l'Orignal vis-à-vis Willow Bunch aujourd'hui nous vimes s'approcher une bande de Sioux à course de chevaux les cheveux au vent et brandissant leur fusil, ne connaissant leur coutumes je croyais qu'il venait nous raser mais voyant Lamarche qui avait pas l'air de s'en occuper j'ai penser qu'il n'y avait pas de danger. Desautels se tenait coi en arrière d'une charrette, enfin ils arrivèrent à nous et nous saluère par les mots haov, havoo, et de nous demander un morceau de tabac et du Vermillon pour se peinturer le visage, il était temps de camper et Lamarche croyant pouvoir traiter avec eux ou campa mais ils n'avait pas grand chose à vendre et Lamarche ne fit pas une grosse traite, enfin nous continuames notre marche du coté de la Montagne des Bois ou nous arrivâmes dans courant de la deuxième journée après avoir été 40 jours en route de Winnipeg.

«Nous arrêtames au campement de Louis Morin a 1 mile a l'est du Fort de Police Monté ou il y avait 27 hommes sous le commandement de Major Walsh étions 2-1/2 miles à l'Ouest de Légaré. le lendemain je continuai mon chemin du côté de la montagne au Cyprès (Fort Walsh) qui était le chef lieu de Police Montée pour le Nord-Ouest le Major Irvine en était le commandant. le lendemain nous partions pour la montagne au Cyprès Desautels s'étant engagée a Légaré nous n'étions que trois maintenant pour continuer notre voyage à 60 miles en deça de la montagne à une place appelé les 2 Epinettes nous encontrames beaucoup de Buffalo ils n'étaient pas farouche nous passion tout près d'eux et ils ne se sauvaient pas cette même journée nous rencontrames beaucoup de chasseur qui allaient pour en faire la chasse enfin nous arrivames au Fort Walsh après 10 jours de marche, ce même automne 1878 le Père Hugonard arriva a la montagne des bois pour exercer son ministère parmi les métis.»

(tiré des Mémoires de Joseph Lapointe, Archives provinciales de la Saskatchewan)





 
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